dimanche 22 novembre 2009

Impro

La journée de samedi était planifiée : party piscine pour célébrer le début de l’été, pour voir les amis, pour fêter la fin de l’école (pour mes colocs), pour dire au revoir à certains qui partent… Du moins c’est ainsi que je l’avais planifiée. Mais je me suis d’abord butté au manque chronique de motivation de mes colocs (qui pourtant étaient au premier abord très motivés), suivit d’un désintéressement total de la part des nombreuses personnes de mes connaissances à qui j’avais lancé l’invitation. En bref, à part moi et la piscine, y’avait personne. Seules 2 personnes avaient confirmé leur présence… J’ai annulé… à l’eau le party piscine!

Mais ce n’était pas une raison pour se morfondre à la maison, en ce samedi soir. Quoi faire. On passe en revue les différentes options. Bon, ce sera certainement aller prendre un verre. Soit. Où? Il y a Fortitude Valley, le coin des discothèques et du nightlife débridé… Pas trop mon genre, j’irai une fois, juste pour voir. Il y a la ville (the City), le centre-ville, où ce sont plutôt des bars branchés, un peu moins clubs… Et pis il y a West End, de l’autre côté de la rivière, près de l’auberge de jeunesse où j’étais à mon arrivée. Quartier alternatif, bars plus relax et gens plus relax. Ma proposition : ben oui, West End. C’est ben plus mon genre. Ici, pas de mini-jupes et de talons-échasses, d’acoutrements de clubbers. Tenue décontractée de mise. Je préfère. En Australie, pour moi, c’est babouches et shorts. Au vestiaire le dress code!

On se retrouve à West End donc, moi, Daniel et Dominique, on va rejoindre une amie québécoise fraichement arrivée qui demeure dans le quartier. On part à trois, en rejoint une quatrième. Premier arrêt : The Music Kafé. Vieux vinyles aux murs en guise de déco, affiches de concerts passés et à venir, de petits groupes émergeants. Super bon band qui joue des succès rocks, ça rentre bien, c’est bon. Et pis, assis sur notre gros divan capitonné, on est bien.

Et pis là, West End oblige, la mentalité est différente. Ou plutôt les gens sont différents. Ma voisine de fauteuil, curieuse, me demande quelle langue nous parlons. Français… « Ah » qu’elle répond. Alors, surprise! Elle enchaîne en français. Première australienne que je rencontre qui parle français, une des rares qui a voyagé pour la peine, hyper sympa. Et pis le mec qui est avec elle se retourne, se met à discuter avec nous… et même à partager son repas parce qu’on a dit que ça sentait bon. Dans le genre hyper cool, c’était bien réussi! On a discuté, de tout et de rien, avec pour une fois des australiens un ouverts, intéressés et curieux d’aller vers l’étranger plutôt que de rester cantonné dans son monde Down Under. Dans le précédent billet je parlais des vertus du voyage et de l’immersion, de ce que ça change. Ils en étaient un excellent exemple. Ouverts! Enfin!

Ah, et pis le mec m’a laissé ses coordonnées en me disant de le contacter une bonne fois, qu’il m’amènerait surfer… il a trois planches qu’il dit. Et il connaît les spots. Gooooood!

On change de bar, pour aller vers un que je connaissais déjà bien. Un pur délice. Exactement mon genre, surtout en cette chaleur estivale : une cour arrière, loin de la rue, entourée de palmiers et couverte du feuillage d’arbres, une vingtaines de tables, une bonne ambiance, une musique excellente et pas trop forte, des gens sympa. Un genre de Harper’s (bar lausannois). Mon genre.

Et pis là, ce fut le théâtre de la rencontre la plus inusitée que j’ai faite depuis longtemps. On arrive sur la terrace. Comme de fait, il n’y a aucune place libre. Tout est occupé. Tout, sauf une table, vide, bien en vue. Il y a un écriteau dessus : RESERVED. Bon. Et à ce moment précis, je me tourne vers le gars à côté de moi, que je ne connais pas. On se regarde. « Do you think of what I am thinking? » “Yes!”.

Sans plus de préambule, on s’avance et s’assoit à cette table, lui et son ami, on dissimule l’écriteau sous la table. Comme si on se connaissait. On trinque. Et alors seulement on se présente. Jolie façon de se rencontrer. Mes amis viennent me rejoindre, surpris que j’aie trouvé une table. « Vous vous connaissez? » qu’ils me demandent. « Depuis 15 secondes, oui! »

Ce fut une soirée géniale, relaxe autour d’une bière et entouré de gens sympa, une joyeux mélange de genres et de nationalités. Nous étions moi le québécois, les deux mecs, un australien et un anglais, un suisse, deux autres québécoises… et plus tard en soirée sont venus nous rejoindre des amis des amis… deux français et une autrichienne. Un regroupement d’inconnus, des rencontres faciles et agréables, comme je les aime!

Comme quoi le party piscine à l’eau n’aura pas pour autant gâché cette soirée. Prochaine fois que je vais prendre une bière? Sais pas quand. Je sais où : West End!

P.S. David, c'est au billet précédent que je faisais référence ce matin... See ya!

3 commentaires:

  1. Les hasards des voyages,ça a aussi ses bons cotés.Il y a les gens qui passent trop vite,parce qu'ils sont "on the road",et desquels il faut constamment se détacher.Et il y a les occasions improbables pour lesquelles il faut être disponible et ouvert,et qu'il faut saisir.Ce n'est même que ça le voyage.De l'imprévu,de la découverte,des expériences,des images et des personnes qui passent.Mais même si en apparence elles ne font que passer,il en reste toujours quelques chose d'enrichissant.
    Alors,au bout du compte,fuck la piscine ?

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  2. «Quand la vie te donne cent raisons de pleurer... montre-lui cent raisons de sourire»! C'est plus facile à dire qu'à faire, mais quel plaisir quand on y arrive!!!

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  3. La collaboration avec les inconnus, c'est fort! (et drôle)

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