vendredi 26 février 2010

En voiture!!!

Voila, la transition s'est operee entre les bottes et les pneus... mais l'ambiance demeure la meme, le decors est toujours aussi spectaculaire et je suis toujours dans le mood "je me balade au gre de mes envies..."

En quittant Queenstown au volant de ma rutilante Yaris mercredi matin, je me suis dit que je devais prendre TOUS les pouceux que je voyais sur mon chemin. Premierement parce que j'etais moi-meme un pouceux la veille, c'est donc rendre la pareille, mais surtout parce que ca fait de la compagnie, ca permet de rencontrer des gens...

Apres une escale a Wanaka, sur les rives d'un lac niche au creux des montagnes (il y avait 15 noeuds de vent, la location d'un catamaran m'en a donne pour mon argent, je revais de faire de la voile depuis des mois!!!), j'ai donc pris la route vers le nord, traverser la chaine cotiere pour rejoindre la mer de Tasmanie. C'est en quelque sorte la longue route pour rejoindre Christchurch.

Et pis premiere journee ou je ne marche pas depuis 2 semaines, premiere journee pluvieuse... la chance! (finalement jeudi aura aussi ete plutot tres moche, mais au volant c'est soudainement beaucoup moins grave... je ne vais pas me plaindre de la meteo!) Et donc les premiers pouceux rencontres sur la route, je les ai pris. C'etait un couple d'autrichiens, a peu pres mon age, et, le hasard fait bien les choses, nous sommes vraiment sur la meme longueur d'ondes... Ils allaient en camping sauvage un peu plus loin, j'etais en route un peu au hasard et l'idee de camper m'allait bien.

Nous avons donc joint nos routes pour 24 heures, et nous sommes ainsi arretes pour la nuit dans un simili camping au creux des montagnes, sous la pluie et la bruine, l'eau turquoise de la riviere qui se perd en amont comme en aval sous les nuages et la foret tropicale, dense, debordante de fougeres... Un endroit de reve pour quiconque aime la pluie et l'humidite... Avec un bon imper, je me suis trouve chanceux de m'etre arrete la!

Et mes deux compagnons, ils voyagent exactement comme moi (sauf quand je loue une voiture...). Sac au dos, bouffe pour plusieurs jours, ils arrivaient tout juste de randonnee dans les montagnes du sud, et y repartent bientot. C'etait super agreable.

Jeudi, sous la pluie, nous avons donc poursuivi la route pour rejoindre la mer, soufflee par le vent, dechainee. Une cote sous les nuages et la brume, dont on ne voit que quelques metres. Des caillous, des rochers, des bois d'epave qui donnent un look completement eclate a l'endroit...

Et quelques kilometres plus loin, un immense glacier, de la mer a la montagne en quelques minutes... Y'a que la Nouvelle-Zelande pour offrir ce genre de transition!!

J'ai laisse mes compagnons au village de Fox Glacier, et j'ai poursuivi ma route le long de la cote vers le nord pour passer la nuit en camping sauvage aux abords de Greymouth, la capitale de la cote ouest, ville bien plus modeste que ce que je pensais... Il y a de gros commerces, on voit que l'endroit est regionalement important (palais de justice, quartier general de la police, hopital...), mais c'est tout petit, a l'image de la cote ouest je crois, un peu moins developpee...

Et je quitte la mer a l'ouest ce matin, la mer de Tasmanie, pour retrouver ce soir, 300 km vers l'est l'ocean Pacifique Sud autour de Christchurch. Entre les deux, une traversee de montagnes sur un route dont on dit beaucoup de bien... J'ai bien hate de voir. La meteo est excellente, ca promet.

Plus que 4 nuits down under... Je commence a avoir hate!!

mardi 23 février 2010

I'm back!

Back to Queenstown, la civilisation... Back home ce sera dans une semaine...

Cette fois, le choc n'est pas le meme... Apres 10 jours de randonnee en solitaire, je crois que j'ai atteint la limite, je suis content de retrouver des gens... Me suis lave, coupe les cheveux, je sens meilleur et j'ai un T-Shirt propre. Apres 5 jours, ca s'imposait!!!

Et quelle randonnee!!! J'arrive de la Rees/Dart Track, ce qui ne vous dit rien. N'empeche, si vous aimez la montagne et la belle randonnee, si jamais la vie faisait que vous fassiez un detour par la Nouvelle-Zelande (c'est toujours un detour de venir ici!), souvenez-vous de ce nom. Rees/Dart.

On marche dans des vallees, souvent au fond, donc pas de grosses denivellees. Mais des paysages a couper le souffle, des paturages en fond de vallee ou les foins jaunis de cette fin d'ete contrastent avec le vert de la foret, le gris des montagnes et la blancheur des glaciers. Le tout sur fond de ciel bleu, 5 jours de beau temps, je suis hyper chanceux!

Un detour d'une journee par une vallee glaciaire, apres la seconde journee de marche, vaut vraiment le coup. On monte jusqu'a une col, en passant par le lit d'un glacier, sur un paysage desertique, lunaire, fait de caillous, de sable et de poussieres broyees par la masse de glace qui doucement se retire, qui fond. La riviere glacee qui coule, tout comme les cascades qui devalent les falaises environnantes donnent a ce decors un look surrealiste...

Il n'y a pas de refuge la. Normalement c'est une marche d'une journee, aller-retour depuis le refuge. Mais je suis un campeur, et c'est donc niche a mi-hauteur entre deux enormes glaciers que j'ai passe une nuit au bout du monde, au bout de tout. Le grichement des cascades coulant de partout, ponctue par le fracas de la glace qui se brise et tombe des sommets vers le bas des falaises... voila l'ambiance sonore.

Et des Keas, oiseaux de montagnes neo-zelandais, curieux, me tiennent compagnie. De la grosseur d'un gros perroquet, au plumage vert et orange, ce sont des rencontres memorables, l'un d'eux venant jusqu'a moi, doucement, sur ses gardes, pour tenter de gouter le cuir de ma botte...

Un sentier qui longe des cascades a faire rever n'importe quel amateur de canot ou de kayak, des glaciers a ne plus savoir ou regarder, un paysage de reve, un sentier presque desert, beaucoup moins populaire que les precedents... et on redescent par les meme genres de sentiers, alternant entre foret dense et paturages d'herbe doree en fond de vallee... Vraiment, LA randonnee!

J'y ai rencontre d'autre passionnes, tous aussi charmes que moi par la beaute de l'endroit, la qualite de la rando...

Et me voici de retour en ville, satisfait de mes marches, rassasie aussi. J'ai marche 11 jours sur les deux semaines passees au pays des kiwis. Ca suffit! Je devrias avoir une voiture de demain a samedi, pour me rendre a Christchurch d'ou je reprendrai l'avion dimanche. Je rencontrerai probablement certaines personnes que j'ai croisees sur mon chemin depuis que je suis ici, il n'y a pas que des backpackers superficiels quand on y regarde comme il faut...

Voila, c'etait une nouvelle bulle d'ete et de montagnes, pour vous, pour vous faire rever un peu... Je serai de retour en hiver mardi prochain, j'ai hate tout de meme. Le temps file, ca me plait! A bientot!

jeudi 18 février 2010

Le choc de la "civilisation"

Civilisation... entre gros guillemets...

Je suis reparti a l'aventure sur mes 2 petits pieds (et mes genous quelques centimetres plus haut qui m'inquietaient un peu, finalement ils tiennent le coup, tres content!) moins de 24h apres etre rentre de ma premiere rando. Juste le temps de faire une excellente nuit de sommeil, manger plein de bonne bouffe et relaxer devant les olympiques... D'ailleurs, a ce sujet, c'est un peu bizarre... Il y a 21h de decalage horaire entre Vancouver et la Nouvelle-Zelande. C'est a dire qu'il n'y a que trois heures, plus une journee... Lundi midi, je regardais donc en direct les competitions de dimanche apres-midi. Ici, en plein milieu de l'ete, avant de partir en randonnee... Le ski de fond me manque, et le patin encore plus, reste que ca fait bizarre!!!

J'ai donc repris les sentiers sur la Routeburn Track cette fois, un peu plus au nord, et somme toute assez differente de la premiere rando. Un long passage au dessus de la ligne des arbres, comme sur la Kepler track, mais dans une vallee plutot que sur une arete. En consequence, on ne voit "que" la chaine de montagnes d'en face, pas de lac ou de reliefs mysterieux... Les sommets y sont enneiges, le fond de la vallee est parfaitement sauvage, regorge de forets et de cascades toutes plus inspirantes les unes des autres. Au bout de la vallee, au nord, on distingue le debut d'un fjord (sound en anglais), et un peu plus loin il y a la mer de Tasmanie, rien de moins. J'ai eu du bol, la meteo etait parfaite, pas un nuage a l'horizon pour cette randonnee. Decors magnifique, encore une difficile journee toutefois, plus de 10h de marche pour une nouvelle fois. J'en avais un peu marre a la fin, c'est normal... Et en fait, outre la partie "sauvage" et le fjord tout au fond, j'ai eu de nombreux souvenirs de la vallee de Zermatt, en Suisse. La Routeburn Track est beaucoup plus "Alpine" que la Kepler, et en consequence peut-etre un peu moins depaysante et spectaculaire... Mais je ferai pas mon difficile pour autant!

Et puis la marche de mercredi etait toute courte, moins de 2h. Je me suis donc permis une grasse matinee, sur mon camping niche a l'oree de la foret, sur une plaine alpine qui marque la jonction de 2 vallees. Seul sur mon bout de terre, j'ai pris tout mon temps pour contempler les sommets enneiges qui me faisaient face. Un sympathique couple de britaniques m'a embarque sur le pouce pour rentrer du sentier et parcourir les 75 kilometres qui me separaient de Queenstown, ou je suis maintenant...

Et quel choc! C'est passer du monde sauvage au monde developpe, passer du strict minimum (tout est relatif quand meme...) a la sur-abondance du monde moderne dans tout ce qu'elle a de meilleur et de pire. Tous les backpackers de Nouvelle-Zelande passent par Queenstown, c'est LE point fort de leur voyage. Queenstown, qui se dit la capitale mondiale de l'aventure. Et pour cause, personne ne repart d'ici sans avoir fait AU MOINS un saut de bungy, et souvent aussi un petit detour par le parachute ou une descente de rafting. Le tout dans un village de type "resort", que j'appelle affectueusement "trappe a touristes", ou tous vos desirs sont possibles, a un prix exhorbitant, bien entendu... On rentre de "l'aventure", les restos et les bars, les discotheques et autres loisirs nocturnes sont a portee de la main pour s'eclater jusqu'aux petites heures... Sans compter les hotels et auberges de jeunesse pour tous les prix et tous les gouts.

J'ai l'air un peu platte comme ca. C'est que je suis entre a pieds joints dans un bel exemple de ce monde ou rien ne compte d'autre que l'instantaneite, l'adrenaline pour 10 secondes, la brosse de sa vie ou on finit comme un dechet le lendemain ou la baise d'une nuit... Dans ce monde de l'image aussi, ou il faut porter le kit de vetements hi-tech pour avoir l'air de revenir d'une expedition en Antartique... Parait que ca pogne.

Et moi je ne fitte pas du tout la dedans, je suis probablement plus de retour d'aventure que la majorite des gens autour de moi (bien que je sois loin de la vraie aventure, mon truc reste tres "soft"...), mais moi j'ai juste l'air pas propre et fatigue... Parce que c'est aussi ca l'aventure en fait... normalement. Anyway. Je le savais avant de mettre les pieds ici, et je ne m'en fais pas trop.

Je repars demain pour une randonnee de 5 jours, un peu plus difficile que mes precedentes je crois... Aujourd'hui est ma journee de repos, ca fait du bien. En plus il pleut, quel timing! Et journee de repos rime avec Olympiques, ce jeudi apres-midi, il y a du patinage de vitesse courte-piste, ce sport etant toujours le mercredi soir aux JO... Bon plan! Je vais peut-etre louer un kayak aussi, histoire de bouger un peu le haut du corps...

Je reconnecte probablement mardi, toujours en direct du bout du monde... See ya!

dimanche 14 février 2010

Rando au bout du monde

Me voila de retour d'une randonnee de trois jours, deux nuits en camping, sur la Kepler Track, dans les montagnes en face de la ou j'etais jeudi dernier... En fait, je suis revenu a point de depart, de retour a la meme auberge de jeunesse ou j'ai passe deux nuits a mon arrivee ici (Auberge top classe en passant, Lakeside Backpackers a Te Anau, de loin la meilleure que j'ai vue sur mon chemin).

Ainsi, je suis parti vendredi vers midi pour cette randonnee de trois jours, une cinquantaine de kilometres. La premiere journee longe le lac, le premier camping est situe sur une plage. Denivellee nulle, meteo tres agreable, il ne m'aura fallu que 90 minutes pour y arriver. Relax!

Comme mentionne plus tot, on prevoyait un temps de merde pour les trois jours de ma randonnee. Pour vendredi, c'etait dans la poche, pas de soucis, visibilite bonne. La suite de la randonnee montait en s'eloignant du lac pour arriver au dessus de la ligne des arbres et entreprendre une longue traversee degagee, avec vue sur le pays autour, les lacs et les montagnes. C'est la seconde journee. Je me suis installe au camping tot, et j'avais du temps et de l'energie devant moi... J'ai donc decide de profiter du beau temps pour aller voir au dessus des arbres, admirer la vue, au cas ou il n'y en aurait plus samedi. Pas de sac, j'ai mis 1h45 a parcourir les 800m de denivellee, et la vue en vallait la peine! Au loin, a plus de 50km, on voyait les montagnes, les paturages, les lacs... magnifique!

La suite, ben comme prevu par la meteo imprevisible... de la flotte. Ca a commence dans la soiree, et s'est poursuivi toute la nuit. Ma petite tente solo est parfaite, pas une trace d'eau. Lever sous la pluie (de ces matins ou on donnerait tout pour rester dans le sac de couchage et se laisser bercer par le bruit des gouttes sur la toile de la tente...). Depart vers 10h15, sous la pluie fine... Les nuages sont a quelques centaines de metres au dessus du lac, si bien qu'on ne voit rien des montagnes autour... et apres peu de temps on y arrive, aux nuages...

Je suis donc revenu au dessus des arbres, la ou j'etais alle vendredi, pour y retrouver... rien. Visibilite nulle, froid, vent, bruine, humidite et nuages (avez-vous deja marche dans un nuage? c'est pas aussi confortable que la ouate qu'on voit d'en bas... c'est cru. Plutot desagreable!) J'ai rejoint un refuge, ou je me suis rechauffe et prepare une succulente soupe (les petites choses simples de la vie deviennent exquises dans ces conditions!)

Et pis reprise de la marche, sur des arretes et des pres alpins, bien au dessus de la limite des arbres, sur ce qui devait etre LA partie magnifique du sentier... Vue degagee, vertigineuse, infinie... 4h de marche entre aretes et flancs de montagne. Mais la, rien. Nuages a perte de vue (c'est a dire sur 50m...) Je me suis resigne a me faire chier, a marcher pour marcher, dans ces conditions difficiles... Et puis soudain, un coin de ciel bleu, un rayon de soleil... Et la meteo changeante de la N-Z montre de quoi elle est capable. En 15 minutes, tout se degage. On voit le lac juste en bas, les aretes en face, les sommets enneiges vers l'ouest, les reliefs couverts de verdure... C'est a couper le souffle. Le sac est soudain moins lourd a porter, et les arrets sont plus frequents, tellement la vue est incroyable. Un pays completement sauvage, hostile, accidente. On imagine une creature du seigneur des anneaux surgir a chaque coin de montagne. Pas difficile de creer un monde fantastique quand on a ce terrain de jeu a porter de la main!!!

Cette longue journee (une dizaine d'heures de marche...) se conclut par une descente vers une vallee, pour un camping bien merite et longuement attendu! Les pates, meme les plus cheap, sont tellement bonnes!!

Et puis aujourd'hui, c'etaient 7h de marche au fond d'une vallee, longeant une serie de rivieres gorgees d'eau par la pluie d'hier. Le sentier serpente au coeur d'une foret vue nulle part ailleurs, une foret fantastique. Les 6000 mm de pluie (oui oui, plus de 6m) par annee permettent une vegetation exhuberante. Des fougeres, certaines faisant plus de 2 fois ma taille, couvrent tout le sol. Les arbres, des geants aux feuilles minuscules, sont couverts de mousses... Les rayons du soleil qui y percent, se refletant sur les gouttes d'eau accrochees partout, font scintiller ce decors surrealiste...

J'ai termine ma journee vers 15h, un couple de touristes super sympa m'a donne un lift depuis la fin du sentier jusqu'a la ville. La biere et les chips etaient savoureuses! Pour cette nuit, j'ai pris un lit a l'auberge. Je le merite. Un dortoir avec vue sur le lac. Quand meme!

Et pour la suite, j'ai fait une reservation pour une nouvelle randonnee tres connue et spectaculaire, la Routeburn Track. Demain, petite marche jusqu'a un refuge, ben relax, avant une enorme journee pour mardi... J'aurais prefere autrement, mais tout etait reserve. C'est un nouveau defi. Je vais me lever tot et prendre mon temps.

Je devrais etre a Queenstown mercredi ou jeudi.

La Nouvelle-Zelande est de ces pays ou on a interet a aller plus loin, plus creux, pour en apprecier toute la magie. J'aime la Nouvelle-Zelande!

jeudi 11 février 2010

From Brisbane to Te Anau, Down down under...

M'y voici, apres en avoir parle pendant des semaines, des mois, et en avoir reve pendant des annees... J'ai foule le sol de la Nouvelle-Zelande il y a 48h pour y decouvrir un pays splendide, et des gens encore mieux que leur pays!!!

Parti des palmiers de Brisbane tot mardi matin, je me suis retrouve en milieu d'apres-midi (avec 3h de decalage horaire, je suis maintenant a Qc+18h!!!) a Christchurch, une ville de la dimension de Lausanne, 350000 hab., superbement jolie, toute simple... Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour explorer, mais ce fut une suite de decouvertes ravissantes. Installe dans une auberge de jeunesse avec vue sur la cathedrale et la place centrale de la ville, j'ai pris quelques heures pour faire des achats et explorer un peu, en prevision de partir des mercredi matin vers les montagnes du sud...

De la troupe de jongleurs a laquelle je me suis joint dans un parc pas loin a l'ensemble de cornemuses qui repetait un peu plus loin, au comis d'epicerie et passant par le chauffeur de bus, c'est avant tout la gentillesse et l'ouverture des kiwis (les neo-zelandais), qui frappe. J'en suis ravi, vraiment! C'est de loin le peuple le plus sympa que j'ai rencontre, ca fait du bien!!

J'ai donc mis le cap vers le sud dans un periple de 11h de bus des mercredi matin. J'avais en tete de faire de la montagne, c'est tout ce dont j'avais envie... La route nous a donc conduit a travers la campagne luxuriante de la cote est, dans des paturages plats ou se multiplient les elevages de betail, moutons et boeufs etant les plus importants. Le paysage se ressemble sur plusieurs kilometres, toujours aussi splendide! La mer, le Pacifique sud, semble beaucoup plus froid et moins invitant que les eaux tropicales des Iles d'Australie!!

On traverse ensuite Dunedin, grande ville du sud, cotiere, universitaire... Etrangement, ca me fait penser a Trondheim, dans le nord de la norvege... Pourquoi faire un lien entre la ville la plus au sud et la ville la plus au nord que j'ai vu cette annee?? Je sais pas, mais c'est la ou je me sentais, comme si du nord au sud ce n'etait finalement pas si different. J'aurais bien aime passer un peu de temps a Dunedin, je regrette un peu, la ville m'avait l'air tres agreable pour un petit 24h. Mais j'etais presse de retrouver les montagnes, la ou je suis arrive vers 18h30 pour m'installer dans l'auberge de jeunesse de loin la plus classe que j'ai trouve sur mon chemin. Tout est superbe, il y a meme du tapis dans la salle d'ordi! Ca s'appelle Lakeside Backpackers, a Te Anau, et c'est effectivement sur le bord du lac du meme nom.

Le lac fait la limite entre la plaine a l'est et les montagnes du "fjordland" a l'ouest. C'est donc sans passer de cols ou de vallees que le bus nous a menes jusqu'ici, j'etais un peu decu. Et bien honnetement, le ciel etait couvert hier, les nuages etaient bas. J'avais l'impression d'avoir echoue dans un "Notre-Dame-du-Lac" au mois de septembre, dans le bas st-laurent, ou dans Charlevoix, sur le bord d'un lac, entoure de foret, de collines... Elles sont ou les montagnes? que je me disais... Et pis, pour le gars qui revait du froid, je suis servi! C'est pas que je voudrais me plaindre, mais la difference est grande avec l'Australie ou je cuisais. Peut-etre que j'aurais du tourner ma langue un peu avant de me plaindre?? Non, je suis pas encore rendu la! Mais j'apprecierai d'autant plus ma journee a Brisbane avant de retrouver le nord.

Ce n'est seulement qu'aujourd'hui que j'ai eu droit a un apercu de la vraie Nouvelle-Zelande... Je me suis loue un velo de montagne et suis parti explorer une courte piste qui fait le long du lac. Au loin, a 30 ou 40 km, des montagnes se decoupent sur le ciel bleu. Plus pres de moi, sur les bords du lac, des elevages sont partout dans les paturages... c'est ca la N-Z! Le soleil est cuisant malgre que l'air soit frais. Je me sens a la fin aout au Quebec...

Je pars demain pour une randonnee de trois jours, la Kepler Track. On en dit beaucoup de bien, si seulement je pouvais avoir un peu de beau temps. La meteo d'ici est tres imprevisible, et j'espere qu'ils se trompent, parce qu'ils me prevoient 3 jours de pluie et de nuages... Je verrai bien. Mais j'y vais de toute facon, et je decouvrirai. C'est l'aventure, je suis, tant mentalement qu'au niveau equipement, prepare a tout.

C'est impressionnant de constater a quel point le nord et le sud se ressemblent, faisant de l'equateur une ligne de symetrie entre les 2 hemispheres. La Nouvelle-Zelande est un monde a part, une reserve ornithologique en elle-meme (sans meme etre sorti des sentiers battus, j'ai pu observer une foule d'oiseaux magnifiques... etant une ile, la NZ n'a pas de mammiferes natifs, les oiseaux ont donc pu s'epanouir et evoluer a l'abris des predateurs....) Il reste que le climat me rappelle du deja vu, le terrain aussi... Le temps et le decors ressemble a mon dernier passage au Quebec, en septembre, tandis que le parc national, reserve mondiale de l'UNESCO, se nomme fjordland... comme la Norvege??

Alors voila, assez de parler de voyages pour ce soir... 21h, le soleil n'est pas encore couche, ca aussi ca fait du bien (en australie il fait noir a 20h...). Je vais aller jeter un oeil au coucher de soleil sur les montagnes, avant de dormir bien emitouffle dans mon sac de couchage, au frais!

J'aime la Nouvelle-Zelande!

lundi 8 février 2010

L'abonné n'est pas disponible, veuillez laisser un message...

Ouf! Ca passe si vite, ça file… Je suis à la fin d’un rush de bagages et de préparation à une « expédition »… En 24h, je viens de tout ranger, faire des achats et du tri, du ménage, du paquetage… Me voilà à peu près prêt. Me reste plus qu’à ranger l’ordinateur, et je suis parti. J’irai un peu plus tard déposer mes affaires chez des amis français avant de rentrer à la maison pour y passer une dernière nuit. Je ferai le souper pour mes colocs aussi, histoire de se voir une dernière fois. Demain matin, départ très très très tôt… pour prendre l’avion à 7h45…

Ensuite… un autre monde qui m’attend. 18h de décalage horaire avec le Québec, l’été au pays des kiwis, la Nouvelle-Zélande, dont je rêve depuis longtemps, m’attend! Je serai à Christchurch dans moins de 24h. On y annonce 22 degrés. Enfin!

Me voilà donc parti pour une expédition pédestre, à travers les montagnes de l’île du sud. Je n’ai pas l’ambition de tout voir, tout visiter. Seulement les montagnes. Le reste est probablement bien, mais des villes et de la mer, j’ai déjà vu, merci! Mes projets sont donc d’aller vers le sud dès mercredi depuis Christchurch, destination Te Anau. J’y ferai une randonnée, la Kepler Track, de vendredi à dimanche, avant de remonter progressivement vers le nord, alternant randonnée et autobus (pourquoi pas un brin de kayak sur un des lacs majestueux?!?)

Je pars à l’aventure, et je me suis préparé un beau kit d’expédition… Tente solo, kit de camping complet, imper, bottes, toile, quelques vêtements (le minimum), un beau trip en perspective. Mon sac fait environ 10 kilos sans eau ni nourriture, et je m’attends à faire des périodes de 4 à 5 jours en autonomie complète, entrecoupées de quelques ravitaillements. On ne me dit que du bien de la Nouvelle-Zélande, on me la décrit comme un paradis de la randonnée et de la montagne, du plein-air. Mon paradis! J’en rêve depuis longtemps, et ce voyage s’annonce comme une superbe conclusion à mon périple Down Under…

Vous vous souvenez du Seigneur des Anneaux et des images à couper le souffle qu’on y voyait?!? Peter Jackson, son réalisateur, est un kiwi. Tous les films ont ainsi été entièrement tournés en Nouvelle-Zélande. Ainsi, tel Frodon et Sam les hobbits, je pars en expédition dans la Terre du milieu… Une quête exceptionnelle, beaucoup de magie en perspective…

Je réécrirai certainement d’ici pas trop longtemps, quoique je n’aie aucune idée de quand ça aura lieu! Je serai solitaire, mais cela ne m’empêche pas d’aimer donner et recevoir des nouvelles! Et pis qui sait, je serai principalement seul, mais on fait toujours de belles rencontres dans ce genre de voyage. Surtout que je risque d’y rencontrer des gens qui me ressemblent drôlement plus que les beach boys su’l party et les pitounes en bikini d’Australie.

C’est ainsi à toute fin pratique la fin de mon séjour au pays des kangourous. Il y a tant de réflexions que j’aurais voulu partager sur ce blogue, je n’en ai jamais eu le temps… Je prends parfois des notes, j’espère que j’aurai l’envie et le courage de faire de nouveaux billets sur cette Australie que j’ai découverte, la société et les gens qui y sont… ou du moins ce que j’en pense. On verra bien.

Pour les curieux, une carte touristique de la « Terre du milieu – Nouvelle-Zélande ». C’est exactement là où je vais, je serai à Te Anau mercredi, à Queenstown en début de semaine prochaine et ensuite probablement en remontée à travers les montagnes depuis Glenorchy… Je salive juste d’y penser!

dimanche 7 février 2010

Overdose de paradis

Me v’la revenu chez moi, à Brisbane, dans ma petite chambre… de retour d’un coin de pays qu’on appelle souvent le paradis, de retour des tropiques… Une escapade, que dis-je, un saut de quelques jours à 1000 km au nord de Brisbane, pour y découvrir ce pays de mer et de soleil… Les Whitsunday Islands sont un archipel de 74 iles dans le Pacifique, des Iles du genre de Robinson Crusoé, avec la jungle, les plages, la mer turquoise et les coraux… En voici quelques cartes postales, quelques moments marquants, quelques réflexions…

Hamilton Island Sur une de ces Iles, il y a un aéroport… et des vols commerciaux quotidiens qui vous amènent de Sydney à la plage tropicale en moins de 3 heures. Hamilton Island, c’est un endroit de riches, avec ses hotels et ses villas… pas d’auberge de jeunesse en vue, pas très accueillant pour un voyageur comme moi… A moins qu’on s’y aventure un peu. C’est que une moitié de l’Ile est sauvage, l’autre est habitée… Si on s’aventure sur la moitié sauvage, vers la fin de journée, et qu’on campe sur le sommet qui culmine à 350 mètres, on se retrouve seul, au milieu d’une jungle, avec une vue panoramique sur la mer et les Iles partout autour… Le lever et coucher du soleil, la lune et les étoiles sont la toile de fond de ce décors féérique, tandis que les oiseaux et petits mammifères mettent de la vie et du son… J’y ai passé une excellente nuit, et j’étais le seul backpacker sur Hamilton Island cette nuit-là!

Sur les flots British Defender, un voilier « maxi » de 70 pieds est une machine à gagner des courses autour du monde, une machine de voile. Sa coque est éfilée, son mat fait plus de 110 pieds, et on sent toute la puissance! C’est là que je m’embarque pour une croisière de 2 jours autour des îles… nous sommes 28 « guests », 4 membres d’équipage… et on navigue sur cette mer turquoise, sous ce soleil de plomb. Peu de vent, on doit faire des grands bouts à moteur, mais quand même… Des îles désertes, couvertes de forêt, de vie, vierges des humains. Une trentaine de personnes sur ce bateau, où c’est plutôt relax, c’est le repos et la contemplation…

Au fond d’la mer Je nage, par 2-3 mètres de profondeur, à travers ces coraux qui couvrent le fond. Autour de moi, des poissons. Des tonnes de poissons. Des tout petits, des plus gros, des jaunes, des verts, des mauves, orangés, noirs, zébrés, arc-en-ciel. L’eau est turquoise, les coraux ont toutes les formes et couleurs. C’est un monde, on voit ça dans un aquarium d’habitude. Là, on est DANS l’aquarium… sublime!

Le paradis! Dans la culture populaire, dans les films, on a une image d’une sorte de paradis… Il y a la plage de sable blanc, le soleil chaud, la mer turquoise, calme, les palmiers, la tranquillité… et pour ces messieurs, on ajoute habituellement une ou deux jolies filles en bikini, juste pour ajouter une touche de rêve… Si c’est ça le paradis, j’y ai gouté. La plage, la mer, le soleil, le ciel bleu, les poissons, les coraux, les palmiers… et les filles en bikini. Sur 28 passagers, il y avait 18 filles, dont une forte proportion de très jolies, toutes européennes… et l’équation mer+soleil+bateau+fille = bikini est vérifiée… Ce furent donc 2 jours très très pénibles…

Le phénomène de la « belle pitoune européenne » Ces messieurs européens ont la mauvaise habitude d’être très directs avec ces demoiselles qui sont leurs compatriotes. Avec comme conséquence que les filles en question sont passées maitres dans l’art de revirer un gars et moins de 3 secondes. Et plus elles sont belles, plus elles ont de l’entraînement, plus elles sont efficaces. Sur mon bateau, elles étaient une dizaine top canon européennes, tellement intoxiquées aux avances ambitieuses du premier venu qu’elles ne daignent même pas te parler… Pour les bikinis et la vue, ça ne change rien, mais pour l’ambiance, c’est pourrit! J’ai vite compris le truc, et après quelques heures j’ai cessé d’essayer de faire connaissance… L’ambiance de groupe est restée plutôt moche tout au long, mais le « décor » est demeuré de grande qualité… J’ai arrêté de parler, me suis contenté de regarder… Ca fait macho tout ça. Ouais, je sais. Elles n’ont qu’à parler, à être sympa… et on ne parlera plus de leur bikini, mais plutôt de leur personnalité. Je m’en réjouirais. Et pis j’avais pas en tête de leur faire des avances, juste de mettre un peu de vie… Et pis parce que de toute façon, on ne parle pas les yeux fermés, mais c’est plus agréable de jaser que d’être chacun dans son coin. Pour ça et pour beaucoup d’autres choses, les québécoises sont beaucoup mieux que les européennes… Je caricature, mais quand même…

Le paradis? Bon, il y a les belles filles, mais juste regarder c’est pas aussi drôle que de parler et rigoler. Il y a la mer, mais elle est remplie de méduses et il faut porter une combinaison de protection… Il y a la plage de sable blanc, mais sans une miette d’ombre on y cuit comme un poulet, c’est sans merci. Il y a les palmiers et la tranquillité. Mais après 1 heure ou une journée à relaxer, y’a vraiment rien à y faire… et y’a le soleil. Ce soleil qui vous rôtit en quelques minutes, me fait passer à la couleur fluo… et qui impose à chacun un bain de crème solaire aux 4 heures (d’ailleurs, je comprends toujours pas le phénomène : s’enduire de crème FPS 30 avant d’aller se coucher au soleil pour bronzer… WTF?!? Bon ça fait longtemps que je comprends pas ça, et je comprendrai jamais… j’ai abandonné là-dessus)

Voilà donc… j’ai visité le paradis. Votre paradis peut-être. Je suis désolé, vous me lisez et avez froid, avec de la neige dans les oreilles et tout et tout… Je sais. Vous échangeriez avec moi n’importe quand. Je sais. Tant mieux si je vous fais rêver, désolé si je vous fais chier. Perso j’en ai assez. Overdose de paradis. Vivement l’hiver, mon paradis tout blanc, tout froid.

Et en attendant, vivement la Nouvelle-Zélande, mon paradis de montagnes… un peu plus frais…

P.S. Des photos de mon séjour à Sydney et de mon voyage dans les iles sont en lignes sur Picasa…

lundi 1 février 2010

Ouverture d'esprit...

Samedi, en pensant a mon prochain billet, j'ai pense l'intituler "Munich ou Sydney??" Dimanche, en pensant a mon prochain billet, il etait devenu "Cosmopolitain". Et ce lundi, en ecrivant mon billet, il est devenu "Ouverture d'esprit"... C'est que les choses ont ete dans ce sens, de plus en plus tourne vers tout...

A commencer par samedi, un agreable repas en compagnie de trois suisses-allemands... On a fini la soiree dans un Bier-Garden style munichois, la serveuse etait une berlinoise et les gens assis a cote de nous etaient d'allemagne de l'est, le tout en buvant une Lowenbrau... Ca parlait plus allemand que jamais autour de moi, a un point ou je me suis demande si j'etais vraiment a Sydney!

Dimanche, journee relax, de balade dans la ville... Je suis parti pour une marche au hasard, ou j'ai finalement rencontre une australienne, une maman dont la fille qui a mon age habite aux etats-unis et qui avait beaucoup de jasette... Elle m'a demande de prendre une photo d'elle devant l'opera et le pont, et ce fut le debut d'une longue conversation qui nous a menes a travers les sentiers du jardin botanique, completement au hasard... Tres agreable... Je trouvais que les australiens sont superficiels... Je pense de plus en plus que les australiens du nord (Brisbane et montant) sont superficiels, mais ceux du sud et de l'ouest sont plus ouverts (elle est de Perth, sur la cote ouest...)

Ah... et pis apres, je me balade en ville, et je m'arrete pour entendre un chauffeur de bus qui joue du Shakuhachi, une flute de bambou traditionnelle japonaise. Un chauffeur de bus. Pendant son break. Dans son bus. En plein centre-ville de Sydney. A jouer des airs de meditation boudhistes. Tres tres insolite!!!

Et pis a travers tout ca, il y a l'auberge de jeunesse, entoure de pas mal de ces francais, allemands, hollandais, argentins. Et pis pour coiffer le tout, pour passer de "cosmopolite" a "ouvert d'esprit", la fin de semaine s'est terminee dans un bar gai, ou la musique etait pourrie (tres gaie en fait...) et ou faut pas avoir peur de se faire regarder. Ce a quoi les mecs ne sont pas trop habitues, en l'occurence moi...

Bref, fin de semaine debordante de cultures, ou je me laisse porter par la vague...

C'est ca les voyages. S'ouvrir et decouvrir... etre a l'affut de l'insolite et de l'inattendu, y etre ouvert. Il y a bien entendu toute la solitude que je ne decris pas ici, c'est aussi ca. Mais etre seul donne toute la liberte d'aller a la vitesse qu'on veut, la ou on veut, comme on en a envie... et ca, je trouve ca superbe! Et pis, je n'aurai pas vu le "tout" Sydney pendant mes deux sejours ici... pas du tout. Mais ce qui nous reste d'un voyage, ce qu'il y a de plus precieux, ce sont les gens qu'on y rencontre, qu'on y decouvre, les conversations qu'on a avec eux... Je n'aurai pas tout vu, mais j'aurai fait, comme partout ailleurs, mes trucs a moi, qui font de ce voyage "mon voyage", et ca, c'est mon voyage prefere!!

Parce que anyway, a chaque fois que je fais un truc, c'est ce que j'ai de mieux a faire, puisque c'est ce dont j'ai envie... vu comme ca, la perfection n'est pas difficile a atteindre ;) !