mercredi 3 mars 2010

Etienne back over...

M’y voilà! De retour dans l’nord… Bon, j’écris ces lignes depuis le sud, encore, je suis à Los Angeles avant l’embarquement vers mon dernier vol d’une série qui s’allonge, m’ayant mené à travers l’Australie et la Nouvelle-Zélande... Mais je suis pas mal moins au sud que je l’étais, de retour du même côté de l’Équateur que mes lecteurs du moins… et de retour dans la même journée! Pour la petite histoire, au moment où j’écris ces lignes, il est 10h20, le mardi 2 mars heure locale. C’est la deuxième fois que ma montre affiche ce temps. J’ai déjà vécu ce moment. A 10h20 le mardi 2 mars, j’étais aussi à Brisbane, en attendant mon vol. Je revis les mêmes heures, j’ai remonté ma montre dans le temps! Mon réveil a sonné ce matin pour me réveiller, je dormais à Brisbane. Mon réveil a re-sonné ce matin pour m’indiquer le même temps que précédemment, je descendais de l’avion, 11500 km plus loin…

Et puis j’arrive a peine a me souvenir d’où j’ai écrit la dernière fois sur ce blogue, et ce que j’y racontais… Je crois me souvenir que c’était à Greymouth, Nouvelle-Zélande… il y a 5 jours! La folie! Tellement de choses se sont passées depuis, un tourbillon infini, incroyable, super rempli, super agréable…

Si je remonte dans mes souvenirs, depuis Greymouth ce fut une route magique, 250 km pour passer d’un océan à l’autre en traversant une chaine de montagnes et y faisant de la randonnée au passage… De la mer de Tasmanie, aux glaciers, à une steppe désertique, puis retour aux plaines agricoles avant de rejoindre le Pacifique Sud… Un voyage court, mais tellement varié qu’il paraît long!!!

J’ai passé ma nuit de vendredi à samedi en camping sauvage sur une plage infinie et déserte, fouettée par les vagues venues du grand large, le Pacifique. Au loin, un peu au sud, on devinait les lumières de Christchurch où je devais rendre ma voiture de location le lendemain matin…

De samedi avant-midi, j’avais 24h pour profiter de la ville d’où je quittais dimanche après-midi. Quelle jolie ville, compacte, simple et très agréable. De mon auberge de jeunesse super sympa à la cathédrale en passant par le jardin botanique et une journée porte-ouvertes au poste de police (très intéressant au fait…), ce fut un samedi bien rempli, la ville faisant un grand contraste avec la nature néo-zélandaise à l’infini à laquelle je m’étais habitué.

Et pour coiffer le tout, j’ai passé mes dernières 24h dans le pays en compagnie d’un américain, un pompier/policier, au retour d’une mission de 7 mois sur la base de McMurdo, en Antarctique. Ca m’a fait une plongée dans la culture américaine (quel choc, la sécurité, la religion, les armes… Que de différences avec moi, avec les européens auxquels je me suis habitué, aux australiens et kiwis…) et un contact très enrichissant avec le monde de l’Antarctique, dont les descriptions me font rêver…

Je suis donc rentré comme prévu à Brisbane dimanche après-midi et me suis rendu chez un couple d’amis français qui m’avaient invité à loger chez eux pendant mon bref retour chez les aussies… Ce fut très agréable, et une nouvelle fois (ça arrive souvent), je les quitte en me disant que nous aurions du passer plus de temps plus tôt ensemble, c’était très agréable! Malgré le décalage horaire (3 heure entre la NZ et l’Australie), je suis allé finir la soirée autour d’une bière…

Et la journée de lundi, comme toutes les dernières journées qui marquent la fin d’un séjour prolongé à l’étranger, a été super chargée, beaucoup trop courte pour faire tout ce qui était prévu… Fermer le compte de banque, appeler au Québec, aller luncher avec les collègues, rencontrer mon superviseur, régler le paiement de factures avec mes anciens colocs… J’ai laissé tomber la promenade en ville, les courriels à écrire et l’achat de souvenirs…

Toute cette journée étant bien entendu chargée de l’habituelle nostalgie qui marque ce genre de séparation, j’ai dit au revoir à bon nombre de gens que j’apprécie beaucoup, le tout en peu de temps. Comme toujours, on se dit qu’on se reverra. On y croit, j’y crois. Mais on ne sait pas quand ce sera, ni même où ou bien comment… On se dit qu’on garde contact, et qu’on verra bien où la vie nous portera.

Et ainsi finalement, ce mardi matin, sous la pluie battante qui n’a pas cessé durant tout mon récent séjour sous les tropiques de Brisbane (j’ai pas trop apprécié… j’aimais mieux la fraîcheur néo-zélandaise que le déluge australien!), j’ai porté mes bagages jusqu’à mon ancienne maison pour rejoindre Manuel, mon coloc. Par hasard, moi et ce coloc colombien étions sur le même vol Brisbane – Los Angeles. Les deux en route vers la maison, les deux ayant réservé des mois avant de nous connaître… Nous nous sommes donc rendus à l’aéroport ensemble, et ça a été super agréable. Voilà longtemps que je n’avais pas volé en compagnie de quelqu’un. C’était super sympa. Je viens de le laisser, son avion part à l’instant pour Bogota, tandis que le mien pour Montréal partira dans environ 90 minutes maintenant.

C’est donc la fin… Le temps des bilans viendra, je réécrirai probablement bientôt pour une petite rétrospective. Mais déjà, c’est l’internationalisation de mon carnet d’adresse, de mes relations, de mes amitiés qui m’impressionne. Il y a 3 semaines j’étais avec des français et des allemands. Il y a 10 jours j’ai trippé avec deux suédoises… Il y a 7 jours c’étaient une américaine et une allemande… Il y a 6 jours c’est un couple d’autrichiens super génial. Il y a 4 jours c’était un américain avec qui j’ai étonnamment beaucoup de choses en commun. J’ai dormi les deux dernières nuits chez des français. Je suis allé prendre une bière avec une albertaine (bon, c’est pas international, mais c’est loin!) et lundi j’ai dit au revoir à des australiens, des suisses, une coréenne, un norvégien, une bengali… Je viens de laisser le dernier des acteurs de mon voyage Down Under, un colombien…

De tous ces gens, je garde le contact. Avec tous ces gens, nous sommes promis des visites réciproques… Vive le voyage!!!

Et voilà donc, dans 7 heures je serai à Montréal, je me ferai un devoir d’arriver en babouches dans la neige, surtout parce que je suis bien comme ça pour voler, mais aussi pour marquer le fait que j’arrive d’Australie… C’est d’ailleurs de Montréal que sera publié ce message… Dans 7 heures, un nouveau tourbillon va m’engloutir. Où plutôt le tourbillon d’amitiés et de rencontres dans lequel je suis plongé depuis quelques jours va reprendre de plus belle. J’ai à peine dormi ces derniers jours, je croyais pouvoir me reprendre au cours de mon vol au dessus du Pacifique… peu concluant, l’horloge de mon ordi indique maintenant 4h55 du matin heure de Brisbane, mercredi matin, et je n’ai dormi que 4h de lundi à mardi… Tant pis. Il y a des choses beaucoup plus importantes que le sommeil, surtout quand on sait que le temps avec les gens nous est compté avant le départ… J’aurai le temps de me reprendre…

Ainsi donc, à mes amis et lecteurs québécois, je vous dis à bientôt! (D’ailleurs, je serai au Café du Clocher, à Alma, samedi soir prochain… vous y êtes tous bienvenus!!!) Je poursuivrai pour encore quelques jours sur ce rythme élevé que je mène depuis ces derniers temps, avant de retomber doucement dans le confort et la tranquillité de mon chez-moi…

I’m back! À bientôt!

vendredi 26 février 2010

En voiture!!!

Voila, la transition s'est operee entre les bottes et les pneus... mais l'ambiance demeure la meme, le decors est toujours aussi spectaculaire et je suis toujours dans le mood "je me balade au gre de mes envies..."

En quittant Queenstown au volant de ma rutilante Yaris mercredi matin, je me suis dit que je devais prendre TOUS les pouceux que je voyais sur mon chemin. Premierement parce que j'etais moi-meme un pouceux la veille, c'est donc rendre la pareille, mais surtout parce que ca fait de la compagnie, ca permet de rencontrer des gens...

Apres une escale a Wanaka, sur les rives d'un lac niche au creux des montagnes (il y avait 15 noeuds de vent, la location d'un catamaran m'en a donne pour mon argent, je revais de faire de la voile depuis des mois!!!), j'ai donc pris la route vers le nord, traverser la chaine cotiere pour rejoindre la mer de Tasmanie. C'est en quelque sorte la longue route pour rejoindre Christchurch.

Et pis premiere journee ou je ne marche pas depuis 2 semaines, premiere journee pluvieuse... la chance! (finalement jeudi aura aussi ete plutot tres moche, mais au volant c'est soudainement beaucoup moins grave... je ne vais pas me plaindre de la meteo!) Et donc les premiers pouceux rencontres sur la route, je les ai pris. C'etait un couple d'autrichiens, a peu pres mon age, et, le hasard fait bien les choses, nous sommes vraiment sur la meme longueur d'ondes... Ils allaient en camping sauvage un peu plus loin, j'etais en route un peu au hasard et l'idee de camper m'allait bien.

Nous avons donc joint nos routes pour 24 heures, et nous sommes ainsi arretes pour la nuit dans un simili camping au creux des montagnes, sous la pluie et la bruine, l'eau turquoise de la riviere qui se perd en amont comme en aval sous les nuages et la foret tropicale, dense, debordante de fougeres... Un endroit de reve pour quiconque aime la pluie et l'humidite... Avec un bon imper, je me suis trouve chanceux de m'etre arrete la!

Et mes deux compagnons, ils voyagent exactement comme moi (sauf quand je loue une voiture...). Sac au dos, bouffe pour plusieurs jours, ils arrivaient tout juste de randonnee dans les montagnes du sud, et y repartent bientot. C'etait super agreable.

Jeudi, sous la pluie, nous avons donc poursuivi la route pour rejoindre la mer, soufflee par le vent, dechainee. Une cote sous les nuages et la brume, dont on ne voit que quelques metres. Des caillous, des rochers, des bois d'epave qui donnent un look completement eclate a l'endroit...

Et quelques kilometres plus loin, un immense glacier, de la mer a la montagne en quelques minutes... Y'a que la Nouvelle-Zelande pour offrir ce genre de transition!!

J'ai laisse mes compagnons au village de Fox Glacier, et j'ai poursuivi ma route le long de la cote vers le nord pour passer la nuit en camping sauvage aux abords de Greymouth, la capitale de la cote ouest, ville bien plus modeste que ce que je pensais... Il y a de gros commerces, on voit que l'endroit est regionalement important (palais de justice, quartier general de la police, hopital...), mais c'est tout petit, a l'image de la cote ouest je crois, un peu moins developpee...

Et je quitte la mer a l'ouest ce matin, la mer de Tasmanie, pour retrouver ce soir, 300 km vers l'est l'ocean Pacifique Sud autour de Christchurch. Entre les deux, une traversee de montagnes sur un route dont on dit beaucoup de bien... J'ai bien hate de voir. La meteo est excellente, ca promet.

Plus que 4 nuits down under... Je commence a avoir hate!!

mardi 23 février 2010

I'm back!

Back to Queenstown, la civilisation... Back home ce sera dans une semaine...

Cette fois, le choc n'est pas le meme... Apres 10 jours de randonnee en solitaire, je crois que j'ai atteint la limite, je suis content de retrouver des gens... Me suis lave, coupe les cheveux, je sens meilleur et j'ai un T-Shirt propre. Apres 5 jours, ca s'imposait!!!

Et quelle randonnee!!! J'arrive de la Rees/Dart Track, ce qui ne vous dit rien. N'empeche, si vous aimez la montagne et la belle randonnee, si jamais la vie faisait que vous fassiez un detour par la Nouvelle-Zelande (c'est toujours un detour de venir ici!), souvenez-vous de ce nom. Rees/Dart.

On marche dans des vallees, souvent au fond, donc pas de grosses denivellees. Mais des paysages a couper le souffle, des paturages en fond de vallee ou les foins jaunis de cette fin d'ete contrastent avec le vert de la foret, le gris des montagnes et la blancheur des glaciers. Le tout sur fond de ciel bleu, 5 jours de beau temps, je suis hyper chanceux!

Un detour d'une journee par une vallee glaciaire, apres la seconde journee de marche, vaut vraiment le coup. On monte jusqu'a une col, en passant par le lit d'un glacier, sur un paysage desertique, lunaire, fait de caillous, de sable et de poussieres broyees par la masse de glace qui doucement se retire, qui fond. La riviere glacee qui coule, tout comme les cascades qui devalent les falaises environnantes donnent a ce decors un look surrealiste...

Il n'y a pas de refuge la. Normalement c'est une marche d'une journee, aller-retour depuis le refuge. Mais je suis un campeur, et c'est donc niche a mi-hauteur entre deux enormes glaciers que j'ai passe une nuit au bout du monde, au bout de tout. Le grichement des cascades coulant de partout, ponctue par le fracas de la glace qui se brise et tombe des sommets vers le bas des falaises... voila l'ambiance sonore.

Et des Keas, oiseaux de montagnes neo-zelandais, curieux, me tiennent compagnie. De la grosseur d'un gros perroquet, au plumage vert et orange, ce sont des rencontres memorables, l'un d'eux venant jusqu'a moi, doucement, sur ses gardes, pour tenter de gouter le cuir de ma botte...

Un sentier qui longe des cascades a faire rever n'importe quel amateur de canot ou de kayak, des glaciers a ne plus savoir ou regarder, un paysage de reve, un sentier presque desert, beaucoup moins populaire que les precedents... et on redescent par les meme genres de sentiers, alternant entre foret dense et paturages d'herbe doree en fond de vallee... Vraiment, LA randonnee!

J'y ai rencontre d'autre passionnes, tous aussi charmes que moi par la beaute de l'endroit, la qualite de la rando...

Et me voici de retour en ville, satisfait de mes marches, rassasie aussi. J'ai marche 11 jours sur les deux semaines passees au pays des kiwis. Ca suffit! Je devrias avoir une voiture de demain a samedi, pour me rendre a Christchurch d'ou je reprendrai l'avion dimanche. Je rencontrerai probablement certaines personnes que j'ai croisees sur mon chemin depuis que je suis ici, il n'y a pas que des backpackers superficiels quand on y regarde comme il faut...

Voila, c'etait une nouvelle bulle d'ete et de montagnes, pour vous, pour vous faire rever un peu... Je serai de retour en hiver mardi prochain, j'ai hate tout de meme. Le temps file, ca me plait! A bientot!

jeudi 18 février 2010

Le choc de la "civilisation"

Civilisation... entre gros guillemets...

Je suis reparti a l'aventure sur mes 2 petits pieds (et mes genous quelques centimetres plus haut qui m'inquietaient un peu, finalement ils tiennent le coup, tres content!) moins de 24h apres etre rentre de ma premiere rando. Juste le temps de faire une excellente nuit de sommeil, manger plein de bonne bouffe et relaxer devant les olympiques... D'ailleurs, a ce sujet, c'est un peu bizarre... Il y a 21h de decalage horaire entre Vancouver et la Nouvelle-Zelande. C'est a dire qu'il n'y a que trois heures, plus une journee... Lundi midi, je regardais donc en direct les competitions de dimanche apres-midi. Ici, en plein milieu de l'ete, avant de partir en randonnee... Le ski de fond me manque, et le patin encore plus, reste que ca fait bizarre!!!

J'ai donc repris les sentiers sur la Routeburn Track cette fois, un peu plus au nord, et somme toute assez differente de la premiere rando. Un long passage au dessus de la ligne des arbres, comme sur la Kepler track, mais dans une vallee plutot que sur une arete. En consequence, on ne voit "que" la chaine de montagnes d'en face, pas de lac ou de reliefs mysterieux... Les sommets y sont enneiges, le fond de la vallee est parfaitement sauvage, regorge de forets et de cascades toutes plus inspirantes les unes des autres. Au bout de la vallee, au nord, on distingue le debut d'un fjord (sound en anglais), et un peu plus loin il y a la mer de Tasmanie, rien de moins. J'ai eu du bol, la meteo etait parfaite, pas un nuage a l'horizon pour cette randonnee. Decors magnifique, encore une difficile journee toutefois, plus de 10h de marche pour une nouvelle fois. J'en avais un peu marre a la fin, c'est normal... Et en fait, outre la partie "sauvage" et le fjord tout au fond, j'ai eu de nombreux souvenirs de la vallee de Zermatt, en Suisse. La Routeburn Track est beaucoup plus "Alpine" que la Kepler, et en consequence peut-etre un peu moins depaysante et spectaculaire... Mais je ferai pas mon difficile pour autant!

Et puis la marche de mercredi etait toute courte, moins de 2h. Je me suis donc permis une grasse matinee, sur mon camping niche a l'oree de la foret, sur une plaine alpine qui marque la jonction de 2 vallees. Seul sur mon bout de terre, j'ai pris tout mon temps pour contempler les sommets enneiges qui me faisaient face. Un sympathique couple de britaniques m'a embarque sur le pouce pour rentrer du sentier et parcourir les 75 kilometres qui me separaient de Queenstown, ou je suis maintenant...

Et quel choc! C'est passer du monde sauvage au monde developpe, passer du strict minimum (tout est relatif quand meme...) a la sur-abondance du monde moderne dans tout ce qu'elle a de meilleur et de pire. Tous les backpackers de Nouvelle-Zelande passent par Queenstown, c'est LE point fort de leur voyage. Queenstown, qui se dit la capitale mondiale de l'aventure. Et pour cause, personne ne repart d'ici sans avoir fait AU MOINS un saut de bungy, et souvent aussi un petit detour par le parachute ou une descente de rafting. Le tout dans un village de type "resort", que j'appelle affectueusement "trappe a touristes", ou tous vos desirs sont possibles, a un prix exhorbitant, bien entendu... On rentre de "l'aventure", les restos et les bars, les discotheques et autres loisirs nocturnes sont a portee de la main pour s'eclater jusqu'aux petites heures... Sans compter les hotels et auberges de jeunesse pour tous les prix et tous les gouts.

J'ai l'air un peu platte comme ca. C'est que je suis entre a pieds joints dans un bel exemple de ce monde ou rien ne compte d'autre que l'instantaneite, l'adrenaline pour 10 secondes, la brosse de sa vie ou on finit comme un dechet le lendemain ou la baise d'une nuit... Dans ce monde de l'image aussi, ou il faut porter le kit de vetements hi-tech pour avoir l'air de revenir d'une expedition en Antartique... Parait que ca pogne.

Et moi je ne fitte pas du tout la dedans, je suis probablement plus de retour d'aventure que la majorite des gens autour de moi (bien que je sois loin de la vraie aventure, mon truc reste tres "soft"...), mais moi j'ai juste l'air pas propre et fatigue... Parce que c'est aussi ca l'aventure en fait... normalement. Anyway. Je le savais avant de mettre les pieds ici, et je ne m'en fais pas trop.

Je repars demain pour une randonnee de 5 jours, un peu plus difficile que mes precedentes je crois... Aujourd'hui est ma journee de repos, ca fait du bien. En plus il pleut, quel timing! Et journee de repos rime avec Olympiques, ce jeudi apres-midi, il y a du patinage de vitesse courte-piste, ce sport etant toujours le mercredi soir aux JO... Bon plan! Je vais peut-etre louer un kayak aussi, histoire de bouger un peu le haut du corps...

Je reconnecte probablement mardi, toujours en direct du bout du monde... See ya!

dimanche 14 février 2010

Rando au bout du monde

Me voila de retour d'une randonnee de trois jours, deux nuits en camping, sur la Kepler Track, dans les montagnes en face de la ou j'etais jeudi dernier... En fait, je suis revenu a point de depart, de retour a la meme auberge de jeunesse ou j'ai passe deux nuits a mon arrivee ici (Auberge top classe en passant, Lakeside Backpackers a Te Anau, de loin la meilleure que j'ai vue sur mon chemin).

Ainsi, je suis parti vendredi vers midi pour cette randonnee de trois jours, une cinquantaine de kilometres. La premiere journee longe le lac, le premier camping est situe sur une plage. Denivellee nulle, meteo tres agreable, il ne m'aura fallu que 90 minutes pour y arriver. Relax!

Comme mentionne plus tot, on prevoyait un temps de merde pour les trois jours de ma randonnee. Pour vendredi, c'etait dans la poche, pas de soucis, visibilite bonne. La suite de la randonnee montait en s'eloignant du lac pour arriver au dessus de la ligne des arbres et entreprendre une longue traversee degagee, avec vue sur le pays autour, les lacs et les montagnes. C'est la seconde journee. Je me suis installe au camping tot, et j'avais du temps et de l'energie devant moi... J'ai donc decide de profiter du beau temps pour aller voir au dessus des arbres, admirer la vue, au cas ou il n'y en aurait plus samedi. Pas de sac, j'ai mis 1h45 a parcourir les 800m de denivellee, et la vue en vallait la peine! Au loin, a plus de 50km, on voyait les montagnes, les paturages, les lacs... magnifique!

La suite, ben comme prevu par la meteo imprevisible... de la flotte. Ca a commence dans la soiree, et s'est poursuivi toute la nuit. Ma petite tente solo est parfaite, pas une trace d'eau. Lever sous la pluie (de ces matins ou on donnerait tout pour rester dans le sac de couchage et se laisser bercer par le bruit des gouttes sur la toile de la tente...). Depart vers 10h15, sous la pluie fine... Les nuages sont a quelques centaines de metres au dessus du lac, si bien qu'on ne voit rien des montagnes autour... et apres peu de temps on y arrive, aux nuages...

Je suis donc revenu au dessus des arbres, la ou j'etais alle vendredi, pour y retrouver... rien. Visibilite nulle, froid, vent, bruine, humidite et nuages (avez-vous deja marche dans un nuage? c'est pas aussi confortable que la ouate qu'on voit d'en bas... c'est cru. Plutot desagreable!) J'ai rejoint un refuge, ou je me suis rechauffe et prepare une succulente soupe (les petites choses simples de la vie deviennent exquises dans ces conditions!)

Et pis reprise de la marche, sur des arretes et des pres alpins, bien au dessus de la limite des arbres, sur ce qui devait etre LA partie magnifique du sentier... Vue degagee, vertigineuse, infinie... 4h de marche entre aretes et flancs de montagne. Mais la, rien. Nuages a perte de vue (c'est a dire sur 50m...) Je me suis resigne a me faire chier, a marcher pour marcher, dans ces conditions difficiles... Et puis soudain, un coin de ciel bleu, un rayon de soleil... Et la meteo changeante de la N-Z montre de quoi elle est capable. En 15 minutes, tout se degage. On voit le lac juste en bas, les aretes en face, les sommets enneiges vers l'ouest, les reliefs couverts de verdure... C'est a couper le souffle. Le sac est soudain moins lourd a porter, et les arrets sont plus frequents, tellement la vue est incroyable. Un pays completement sauvage, hostile, accidente. On imagine une creature du seigneur des anneaux surgir a chaque coin de montagne. Pas difficile de creer un monde fantastique quand on a ce terrain de jeu a porter de la main!!!

Cette longue journee (une dizaine d'heures de marche...) se conclut par une descente vers une vallee, pour un camping bien merite et longuement attendu! Les pates, meme les plus cheap, sont tellement bonnes!!

Et puis aujourd'hui, c'etaient 7h de marche au fond d'une vallee, longeant une serie de rivieres gorgees d'eau par la pluie d'hier. Le sentier serpente au coeur d'une foret vue nulle part ailleurs, une foret fantastique. Les 6000 mm de pluie (oui oui, plus de 6m) par annee permettent une vegetation exhuberante. Des fougeres, certaines faisant plus de 2 fois ma taille, couvrent tout le sol. Les arbres, des geants aux feuilles minuscules, sont couverts de mousses... Les rayons du soleil qui y percent, se refletant sur les gouttes d'eau accrochees partout, font scintiller ce decors surrealiste...

J'ai termine ma journee vers 15h, un couple de touristes super sympa m'a donne un lift depuis la fin du sentier jusqu'a la ville. La biere et les chips etaient savoureuses! Pour cette nuit, j'ai pris un lit a l'auberge. Je le merite. Un dortoir avec vue sur le lac. Quand meme!

Et pour la suite, j'ai fait une reservation pour une nouvelle randonnee tres connue et spectaculaire, la Routeburn Track. Demain, petite marche jusqu'a un refuge, ben relax, avant une enorme journee pour mardi... J'aurais prefere autrement, mais tout etait reserve. C'est un nouveau defi. Je vais me lever tot et prendre mon temps.

Je devrais etre a Queenstown mercredi ou jeudi.

La Nouvelle-Zelande est de ces pays ou on a interet a aller plus loin, plus creux, pour en apprecier toute la magie. J'aime la Nouvelle-Zelande!

jeudi 11 février 2010

From Brisbane to Te Anau, Down down under...

M'y voici, apres en avoir parle pendant des semaines, des mois, et en avoir reve pendant des annees... J'ai foule le sol de la Nouvelle-Zelande il y a 48h pour y decouvrir un pays splendide, et des gens encore mieux que leur pays!!!

Parti des palmiers de Brisbane tot mardi matin, je me suis retrouve en milieu d'apres-midi (avec 3h de decalage horaire, je suis maintenant a Qc+18h!!!) a Christchurch, une ville de la dimension de Lausanne, 350000 hab., superbement jolie, toute simple... Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour explorer, mais ce fut une suite de decouvertes ravissantes. Installe dans une auberge de jeunesse avec vue sur la cathedrale et la place centrale de la ville, j'ai pris quelques heures pour faire des achats et explorer un peu, en prevision de partir des mercredi matin vers les montagnes du sud...

De la troupe de jongleurs a laquelle je me suis joint dans un parc pas loin a l'ensemble de cornemuses qui repetait un peu plus loin, au comis d'epicerie et passant par le chauffeur de bus, c'est avant tout la gentillesse et l'ouverture des kiwis (les neo-zelandais), qui frappe. J'en suis ravi, vraiment! C'est de loin le peuple le plus sympa que j'ai rencontre, ca fait du bien!!

J'ai donc mis le cap vers le sud dans un periple de 11h de bus des mercredi matin. J'avais en tete de faire de la montagne, c'est tout ce dont j'avais envie... La route nous a donc conduit a travers la campagne luxuriante de la cote est, dans des paturages plats ou se multiplient les elevages de betail, moutons et boeufs etant les plus importants. Le paysage se ressemble sur plusieurs kilometres, toujours aussi splendide! La mer, le Pacifique sud, semble beaucoup plus froid et moins invitant que les eaux tropicales des Iles d'Australie!!

On traverse ensuite Dunedin, grande ville du sud, cotiere, universitaire... Etrangement, ca me fait penser a Trondheim, dans le nord de la norvege... Pourquoi faire un lien entre la ville la plus au sud et la ville la plus au nord que j'ai vu cette annee?? Je sais pas, mais c'est la ou je me sentais, comme si du nord au sud ce n'etait finalement pas si different. J'aurais bien aime passer un peu de temps a Dunedin, je regrette un peu, la ville m'avait l'air tres agreable pour un petit 24h. Mais j'etais presse de retrouver les montagnes, la ou je suis arrive vers 18h30 pour m'installer dans l'auberge de jeunesse de loin la plus classe que j'ai trouve sur mon chemin. Tout est superbe, il y a meme du tapis dans la salle d'ordi! Ca s'appelle Lakeside Backpackers, a Te Anau, et c'est effectivement sur le bord du lac du meme nom.

Le lac fait la limite entre la plaine a l'est et les montagnes du "fjordland" a l'ouest. C'est donc sans passer de cols ou de vallees que le bus nous a menes jusqu'ici, j'etais un peu decu. Et bien honnetement, le ciel etait couvert hier, les nuages etaient bas. J'avais l'impression d'avoir echoue dans un "Notre-Dame-du-Lac" au mois de septembre, dans le bas st-laurent, ou dans Charlevoix, sur le bord d'un lac, entoure de foret, de collines... Elles sont ou les montagnes? que je me disais... Et pis, pour le gars qui revait du froid, je suis servi! C'est pas que je voudrais me plaindre, mais la difference est grande avec l'Australie ou je cuisais. Peut-etre que j'aurais du tourner ma langue un peu avant de me plaindre?? Non, je suis pas encore rendu la! Mais j'apprecierai d'autant plus ma journee a Brisbane avant de retrouver le nord.

Ce n'est seulement qu'aujourd'hui que j'ai eu droit a un apercu de la vraie Nouvelle-Zelande... Je me suis loue un velo de montagne et suis parti explorer une courte piste qui fait le long du lac. Au loin, a 30 ou 40 km, des montagnes se decoupent sur le ciel bleu. Plus pres de moi, sur les bords du lac, des elevages sont partout dans les paturages... c'est ca la N-Z! Le soleil est cuisant malgre que l'air soit frais. Je me sens a la fin aout au Quebec...

Je pars demain pour une randonnee de trois jours, la Kepler Track. On en dit beaucoup de bien, si seulement je pouvais avoir un peu de beau temps. La meteo d'ici est tres imprevisible, et j'espere qu'ils se trompent, parce qu'ils me prevoient 3 jours de pluie et de nuages... Je verrai bien. Mais j'y vais de toute facon, et je decouvrirai. C'est l'aventure, je suis, tant mentalement qu'au niveau equipement, prepare a tout.

C'est impressionnant de constater a quel point le nord et le sud se ressemblent, faisant de l'equateur une ligne de symetrie entre les 2 hemispheres. La Nouvelle-Zelande est un monde a part, une reserve ornithologique en elle-meme (sans meme etre sorti des sentiers battus, j'ai pu observer une foule d'oiseaux magnifiques... etant une ile, la NZ n'a pas de mammiferes natifs, les oiseaux ont donc pu s'epanouir et evoluer a l'abris des predateurs....) Il reste que le climat me rappelle du deja vu, le terrain aussi... Le temps et le decors ressemble a mon dernier passage au Quebec, en septembre, tandis que le parc national, reserve mondiale de l'UNESCO, se nomme fjordland... comme la Norvege??

Alors voila, assez de parler de voyages pour ce soir... 21h, le soleil n'est pas encore couche, ca aussi ca fait du bien (en australie il fait noir a 20h...). Je vais aller jeter un oeil au coucher de soleil sur les montagnes, avant de dormir bien emitouffle dans mon sac de couchage, au frais!

J'aime la Nouvelle-Zelande!

lundi 8 février 2010

L'abonné n'est pas disponible, veuillez laisser un message...

Ouf! Ca passe si vite, ça file… Je suis à la fin d’un rush de bagages et de préparation à une « expédition »… En 24h, je viens de tout ranger, faire des achats et du tri, du ménage, du paquetage… Me voilà à peu près prêt. Me reste plus qu’à ranger l’ordinateur, et je suis parti. J’irai un peu plus tard déposer mes affaires chez des amis français avant de rentrer à la maison pour y passer une dernière nuit. Je ferai le souper pour mes colocs aussi, histoire de se voir une dernière fois. Demain matin, départ très très très tôt… pour prendre l’avion à 7h45…

Ensuite… un autre monde qui m’attend. 18h de décalage horaire avec le Québec, l’été au pays des kiwis, la Nouvelle-Zélande, dont je rêve depuis longtemps, m’attend! Je serai à Christchurch dans moins de 24h. On y annonce 22 degrés. Enfin!

Me voilà donc parti pour une expédition pédestre, à travers les montagnes de l’île du sud. Je n’ai pas l’ambition de tout voir, tout visiter. Seulement les montagnes. Le reste est probablement bien, mais des villes et de la mer, j’ai déjà vu, merci! Mes projets sont donc d’aller vers le sud dès mercredi depuis Christchurch, destination Te Anau. J’y ferai une randonnée, la Kepler Track, de vendredi à dimanche, avant de remonter progressivement vers le nord, alternant randonnée et autobus (pourquoi pas un brin de kayak sur un des lacs majestueux?!?)

Je pars à l’aventure, et je me suis préparé un beau kit d’expédition… Tente solo, kit de camping complet, imper, bottes, toile, quelques vêtements (le minimum), un beau trip en perspective. Mon sac fait environ 10 kilos sans eau ni nourriture, et je m’attends à faire des périodes de 4 à 5 jours en autonomie complète, entrecoupées de quelques ravitaillements. On ne me dit que du bien de la Nouvelle-Zélande, on me la décrit comme un paradis de la randonnée et de la montagne, du plein-air. Mon paradis! J’en rêve depuis longtemps, et ce voyage s’annonce comme une superbe conclusion à mon périple Down Under…

Vous vous souvenez du Seigneur des Anneaux et des images à couper le souffle qu’on y voyait?!? Peter Jackson, son réalisateur, est un kiwi. Tous les films ont ainsi été entièrement tournés en Nouvelle-Zélande. Ainsi, tel Frodon et Sam les hobbits, je pars en expédition dans la Terre du milieu… Une quête exceptionnelle, beaucoup de magie en perspective…

Je réécrirai certainement d’ici pas trop longtemps, quoique je n’aie aucune idée de quand ça aura lieu! Je serai solitaire, mais cela ne m’empêche pas d’aimer donner et recevoir des nouvelles! Et pis qui sait, je serai principalement seul, mais on fait toujours de belles rencontres dans ce genre de voyage. Surtout que je risque d’y rencontrer des gens qui me ressemblent drôlement plus que les beach boys su’l party et les pitounes en bikini d’Australie.

C’est ainsi à toute fin pratique la fin de mon séjour au pays des kangourous. Il y a tant de réflexions que j’aurais voulu partager sur ce blogue, je n’en ai jamais eu le temps… Je prends parfois des notes, j’espère que j’aurai l’envie et le courage de faire de nouveaux billets sur cette Australie que j’ai découverte, la société et les gens qui y sont… ou du moins ce que j’en pense. On verra bien.

Pour les curieux, une carte touristique de la « Terre du milieu – Nouvelle-Zélande ». C’est exactement là où je vais, je serai à Te Anau mercredi, à Queenstown en début de semaine prochaine et ensuite probablement en remontée à travers les montagnes depuis Glenorchy… Je salive juste d’y penser!