mardi 22 décembre 2009

HOLIDAYYYYYY!

Yeah! 15h40, 22 décembre. Mon bureau est propre, mon plan d’expérience est à toutes fins pratiques complété… Mon frère m’attend à la maison, je suis EN VACANCES! Enfin! Elles sont méritées je crois. Bien que je n’aie pas énormément travaillé dans la première moitié du projet, voilà plusieurs semaines que je me défonce à la tâche : j’ai pris 2 jours de congé pendant le dernier mois… L’objectif était d’arriver aux vacances de Noel et de pouvoir me permettre un repos, de profiter du temps et de la place sans être trop en retard… C’est réussi. Bon, comme toujours j’aurais pu en faire beaucoup plus, aller plus loin… Maintenant que je suis bien entré dans le sujet, je vois toutes les avenues non explorées… Mais l’objectif était d’avoir quelque chose à raconter dans mon rapport final. C’est fait. Ne reste plus qu’à l’écrire, ce sera à compter du 3-4 janvier… D’ici là : Off.

Les plans pour les prochains jours : ce soir, c’est les vacances! Nous quittons demain matin pour la Gold Coast, vers le sud. Nous irons possiblement à Coolangatta, où j’avais déjà appris à surfer, pour prendre un cours à nouveau. Le prof que j’avais est bon et le spot est super! On y dormira mercredi, le projet est de dormir à Byron Bay le soir de Noel… Ensuite, poursuite vers le sud sans objectif précis jusqu'à lundi, où nous voudrions être dans les Blue Mountains, dans l’arrière pays vis-à-vis Sydney, on voudrait aller randonner là-bas… Et pis Sydney le 30-31… Réveillon quelque part en ville, dans la folie… Jérôme prend l’avion le premier janvier et je devrais reprendre la route directement vers le nord, arrêter quelque part en chemin, éventuellement aller surfer le 2 et rentrer le 2 en soirée…

Je me doute que pour la majorité de ceux qui me lisent, l’ambiance des fêtes doit arriver à son apogée… Je vous le souhaite! Personnellement, j’en suis très loin. Je me sens plus tôt comme un 22 juin, le début des vacances à la veille de la St-Jean-Baptiste… Les fêtes, pas trop pour moi cette année. Ce sera la fête par contre, pendant 10 jours! On va bien s’amuser.

Par contre, n’ayant pas de projet précis et prévoyant dormir dans la voiture plus souvent qu’autrement, le blogue risque d’être relativement muet pour les 10 prochains jours… J’écrirai un petit mot si je peux, mais n’y comptez pas trop. Ce sera beaucoup trop rempli pour ça!!!

Je vous souhaite donc à tous et à toutes un super Merry Christmas et de superbes fêtes de fin d’année qui viennent avec. Je reviendrai en janvier pour donner le blitz final à ce projet de master que je commence à avoir gentiment hâte de terminer!!! Profitez bien des semaines à venir, personnellement chaque moment est très intense depuis quelques jours. Au travail à fond, et beaucoup de plaisir avec le frêrot lorsque j’en suis absent…

dimanche 20 décembre 2009

Australia Zoo

J’en avais parlé plus tôt cette semaine je crois, enfin… Mon frère est arrivé ce vendredi pour un deux semaines de séjour bien rempli en Australie. Nous passons les premiers jours à Brisbane, je dois encore travailler, après quoi nous partirons pour le sud, faire la route vers Sydney en environ une semaine et y passer le nouvel an…

Pour moi, c’est un énorme soulagement, ça change la dynamique, le quotidien. C’était inévitable et souhaitable… D’avoir un proche, de la famille, ou simplement le fait d’avoir un québécois à qui parler la langue de chez nous. C’est vraiment agréable d’avoir ces journées remplies, de constater que les heures passent (trop) vite sans s’en apercevoir. Bien entendu, ce n’est pas le remède miracle qui me fait oublier tout le passé… je me surprends parfois à me frustrer de me sentir encore nostalgique du passé et de ne pas profiter complètement du présent. C’est probablement normal. Il n’en demeure pas moins que je suis très très loin de l’état d’esprit dans lequel j’étais il y a quelques semaines, et ça n’a pas de prix.

Je suis allé le chercher vendredi pm à l’aéroport donc. Un moment que j’avais imaginé plusieurs fois les derniers jours. C’était génial! Il arrivait d’une tempête de neige, et à son arrivée il faisait 32 degrés avec le soleil qui tape sous les tropiques. Le choc. Il a aussi eu un peu la frousse en montant dans la voiture et se faisant conduire à gauche de la route, le volant à droite. J’ai bien rigolé! Tout ça est incroyable, le fait d’avoir quelqu’un à côté de moi qui pose un regard neuf sur tout ce qui est devenu normal pour moi me rouvrir les yeux sur tout ce que je ne voyais plus de différent par rapport à chez nous.

Samedi, je devais travailler… et j’ai profité de sa présence pour lui donner un peu de travail, histoire de me faire avancer un peu plus vite… C’était cool, et j’en ai profité pour lui faire visiter « mon » université et les labos… C’était très intéressant. Nous sommes allés nager hier soir, dans cette fameuse piscine olympique extérieure sous les palmiers. Ça aussi, génial! Et pis aujourd’hui, je prenais congé. On a conduit vers le nord, vers la Sunshine Coast (ou il pleuvait des cordes), nous sommes allés à l’Australia Zoo…

C’est le zoo imaginé, construit et animé par Steve Irwin, connu sous le nom de « Crocodile Hunter », un naturaliste/aventurier/ami des animaux australien… Plusieurs d’entre vous doivent le connaître, les autres pourront chercher sur Google… Il n’a jamais eu froid aux yeux… capturer des crocos à mains nues, des serpents venimeux, il a des centaines d’images où il joue avec les bêtes qui nous donnent des cauchemards… Impressionnant… Mais… si mon souvenir est bon, Irwin est décédé il y a 2-3 ans, tué par la piqûre venimeuse d’une raie alors qu’il plongeait…

Mais bref, il a dédié sa vie à la conservation de la faune, à faire connaître ces animaux « dangereux » pour en démystifier l’existence et améliorer la compréhension et la cohabitation des humains avec eux… Et « son » zoo en est le plus beau morceau. Son image est partout… sur toutes les publicités, les panneaux d’indications dans le zoo, on parcourt la « Steve Irwin way » pour aller de l’autoroute au parc… (Les australiens m’ont dit qu’ils n’aiment pas trop le personnage, c’est comme trop… dans ma compréhension c’est un peu comme ce que la majorité des québécois pensent de Céline Dion… Ce qu’elle fait est excellent, mais c’est pas trop grave si elle le fait ailleurs… Le zoo attire majoritairement des touristes, et Irwin faisait de la télé et de la vulgarisation à l’échelle internationale…)

Parlons du zoo en lui-même… Très impressionnant. Pour ceux qui connaissent, c’était dans le même style que le zoo de St-Félicien, avec des habitats bien recréés. À la différence qu’il y a un aspect un peu plus « cirque ». A St-Félicien (un zoo de chez moi, où on trouve les animaux du Québec dans leurs habitat naturel), les naturalistes sont avec les visiteurs, et tous observent les animaux… Ici, les naturalistes sont avec les animaux et font un spectacle pour les visiteurs…

Il est spécialisé dans les espèces qui peuplent l’Australie et l’Asie du Sud-est… Particulièrement les crocodiles, le dada du fondateur… Il y en a des gros, des petits, des très gros, des « qui mangent des oiseaux », d’autres très amorphes au fond de leur bassin… Ce sont des animaux très impressionnants, vifs et primitifs…

On en a vus de tous les styles : nourrir des éléphants et observer des tigres du Bengal, rigoler avec un wombat (une grosse marmotte à nez de cochon…) ou contempler les couleurs des perroquets qui volent librement pendant un spectacle de crocodiles… Mes le plus mémorable fut sans doute pour moi de cohabiter avec les kangourous et les koalas… particulièrement dans le cas des kangourous, on entre dans l’enclos et on peut nous sommes aussi libres qu’eux dans cet enclos… libre à nous de s’approcher comme on veut, de les nourrir ou de les caresser… J’en conviens, l’expérience et l’observation n’ont rien de très naturelles avec ces animaux surexposés à l’humain, qui ont l’habitude de manger dans la main et tout et tout… reste que de côtoyer, flatter, observer sous tous ces angles cet animal mythique, un Skippy… C’est vraiment impressionnant. On y a passé pas mal de temps, ne les avons pas nourris mais observés et touchés autant que nous voulions… Très cool.

Et pis, de quoi rendre toutes les filles jalouses… Le koala est sans aucun doute l’animal le plus cool et le plus « toutou » que je connaisse… Se nourrissant d’eucalyptus, un arbre pas très nutritif, le koala « manque d’énergie »… Il dort 20 heures par jour, blotti en boule au creux des branches… et il passe 4h par jour à être actif, à manger… Un vrai toutou. Et que dire de son pelage. On nous laisse les caresser… Soyeux, moelleux, doux et riche… Un vrai toutou. C’est incroyable!

Caresser un koala – Check!

En général, j’ai été impressionné par le nombre de reptiles que l’on retrouve dans ce zoo. Crocodiles, lézards, serpents de toutes sortes… Ils sont de loin les plus représentés en nombre d’espèces… et pour cause, ces animaux à sang chaud ont besoin des conditions du sud pour vivre. On n’en retrouve pas beaucoup au nord, mais ici, en Australie, il n’y a pas de grands animaux terrestres, mammifères ou autres. Le plus gros animal sur terre est une genre d’autruche, un peu plus petit… Les kangourous ne sont pas très grands et les crocodiles sont aquatiques…

M’enfin bref, journée géniale! La météo était plutôt moche, gris et pluvieux… mais en même temps, je préfère de loin ce genre de conditions. Il ne faisait pas froid, et pas de soleil qui tape pour nous cuire… avec un impreméable sur les épaules, on a passé une superbe journée!

Pour les deux prochains jours, j’irai travailler, le frêrot fera le touriste à Brisbane. Cap vers le sud mercredi, nous prendrons environ une semaine pour aller jusqu’à Sydney…

Je vous laisse avec ce lien vers un album de photos sur Picasa qui devrait vous donner une idée de la journée qui vient de passer… à bientôt!


Ah et pis j’oubliais : Joyeux temps des fêtes!!! Inutile de préciser que c’est pas trop dans l’air du temps ici, Nowell et tout et tout… c’est l’été! Cheers!

mercredi 16 décembre 2009

Mon épicerie n'est plus...

Surprise totale en allant faire l’épicerie ce soir. Elle est encore là, à la même place, elle a simplement changé de nom… Elle était « Coles », elle est devenue « Foodworks ».

C’est comme si en trois jours, un IGA devenait un Métro, un Coop devenait un Migros…

A l’intérieur, tout est pareil (y z’ont rien rénové, juste changé les affichages…). Tout est au même endroit qu’avant, je ne suis pas trop perdu. Ca va. Seule différence (de taille), c’est que comme la « maison » a changé, la marque maison a changé aussi.

On passe des étiquettes rouges et blanches « Coles » aux étiquettes jaunes et noires de « Black&Gold » (ça ressemble étrangement à du No Name). En gros, c’est comme si on changeait le « Nos Compoliments » pour « Le choix du président ». Ca goûte la même chose, ça coûte la même chose, ma ça a pas le même look.

Et pis y’a le rayon boucherie…. Je l’aime pas trop. J’espère qu’il se montrera plus attirant la prochaine fois. A mon Coles je trouvais tout ce que je voulais à pas trop cher. Ce soir je n’ai même pas réussi à trouver un morceau de poulet à un prix raisonnable. Mais j’aurais pu acheter un demi-kilo de cerveau d’agneau pour 80 cents.

Et pis, ô sacrilège, y z’avaient des biscuits au gruau faits maison tellement savoureux à mon ancienne épicerie… Là y’a que des trucs dans du plastique.

J’l’aimais bien mon Coles…

Z’en faites pas, je vais m’en remettre. C’est juste d’la bouffe après tout.

Et pis sinon, soirée intéressante. J’ai un nouveau coloc, un colombien qui fait un projet à l’Uni, à peu près comme moi mais en bio. Le truc cool, c’est que comme il est étranger aussi, il est intéressé, il a envie de jaser. Pour la première fois depuis que je suis ici, j’ai eu une discussion intéressante pendant que je mangeais après ma longue journée de boulot. Après mon ami péruvien, voici mon ami colombien. Sont cools ces latinos!

(Bon, quoique ce nouveau coloc peut paraître un peu étrange : hier nous marchions vers l’université. Soudain, il s’arrête, et me dit qu’il doit aller chercher des œufs de grenouille sur le terrain de golf en face, parce qu’il a plu la veille et que les grenouilles doivent avoir pondu… Bon, ben bonne journée alors. Il a finalement trouvé ses œufs, et peut ainsi étudier l’effet des UV sur le développement des embryons dans son labo. C’est bizarre la bio.)

Sur ce, je vais aller dormir en vous en souhaitant une bonne. On se rejase bientôt, perso je vais couler plein d’alliages demain encore. A bientôt.

mardi 15 décembre 2009

Work hard, play hard

Travailler fort et profiter de loisirs intenses pour faire contrepoids... Tel est le sens de cette pensée...

Dans mon cas, je me contente de la première partie depuis quelques temps, Work hard. C'est pour ça que j'écris moins, c'est pour ça que je suis crevé aussi... Mais au moins ça commence à payer. Je n'ai rien écrit depuis près d'une semaine parce que j'ai du y passer 70 heures à travailler sur mon projet... Et heureusement, ça commence à payer (enfin!).

Nous avons eu une rencontre aujourd'hui pour discuter des résultats que j'ai obtenus depuis une semaine (semaine remplie de préparation d'alliages, coulées, puis préparation d'échantillons et innombrables heures de microscopie électronique et opitque, suivies de passionnantes heures d'analyse d'images... ) Mais bon, pour faire une histoire courte, du projet qui n'allait pas vraiment très bien part il y a deux semaines, aujourd'hui c'est le jour et la nuit. J'ai montré mes résultats, et en gros le prof parle maintenant de publier les résultats dans un article scientifique, ou même de breveter certains alliages qui sont prometteurs... Bref, je ne sais pas ce que ça donnera, mais tout ça pour dire que le monsieur était très content! Et moi donc! J'ai encore autant de boulot qui m'attend pour la semaine à venir, je dois préparer un grand nombre de nouveaux échantillons (quand on pique la curiosité, ce ne sont plus les idées qui manquent!!!) Mais bref, pour l'instant c'est Work Hard...

Et le Play hard, concrètement c'est... l'aviron que j'avais jusqu'à la semaine dernière, de la natation presque quotidienne... mais surtout le show de Green Day il y a une semaine... Ca c'est pour patienter. Le play hard, il viendra bien assez vite: mon frère arrive à Brisbane vendredi après-midi. Watch out!

Bon, j'aurai quand même pas mal de travail à faire encore pendant les premiers jours de sa présence, mais ça va être malade! Mais ensuite, à partir du 22 ou 23, ciao! On part sur la trotte, on met le cap vers le sud. Surf, p'tites bières et inspiration du moment seront vraisemblablement au programme pour ce voyage. Point culminant de ce 10 jours intenses: New Year's Eve à Sydney, avec les 1.5 millions de personnes qui s'y rassemblent... Savez, ce que vous voyez à la télé en direct le matin du 31 décembre, les feux d'artifice d'Australie... On y sera!

Voilà donc, c'est ma vie palpitante de ces jours-ci. Pas énormément de choses à raconter, sinon que je travaille bien et que j'avance, enfin. Je vais le finir ce master, ça n'aura pas été facile mais on va y arriver! Bon, j'aurais tout de même beaucoup à raconter sur ce que je fais concrètement au travail, expliquer c'est quoi tout ça... J'ai pas encore perdu espoir. Simplement pas le temps... pas le temps pour rien en fait, même ma piscine a tourné au vert tellement j'ai pas eu le temps de m'en occupper. Le problème est en voie de se résorber, mais c'est quand même décevant...

Bon, sur ce, faut que j'aille faire l'épicerie. Palpitante la vie je vous dit!

A bientôt! Est-ce que c'est le temps de vous souhaiter un joyeux temps des fêtes? Ici, vraiment, ça parait pas pantoute! Noel? Où ça??? Du jamais vu, vraiment... Noel? Non! Summertime plutôt... ça ira à l'année prochaine pour avoir un vrai noel blanc. Ca commence à me manquer d'ailleurs... Moi, pelleter, j'aime bien. ça fera deux ans que je m'en passe!

Allez... See ya!


Je vous envoie ce que j'ai trouvé qui ressemble le plus à un sapin de noel ici en Australie... Bon il est un peu modeste, faisant moins de 0.1 mm de hauteur, mais vous ne trouvez pas qu'il est joli?!? Il a même une étoile au somment...

* Pour les scientifiques qui, en plus d'être émerveillés par la poésie de cette image, veulent savoir ce que c'est en fait... C'est une dendrite de Al2Cu sur fond d'eutectique ternaire Al-Cu-Si. Image prise en microscopie électronique à balayage, grossissement 1000x. Y'a tellement de belles choses à voir dans ce tout petit monde! Je suis en train de monter une collection d'images psychadéliques qui orneront peut-être les murs de mon salon un jour. De l'art contemporain.

jeudi 10 décembre 2009

21st Century Breakdown

J’ai déjà essayé pas mal de styles d’écriture sur ce blogue, il en manquait un : la critique de spectacle… J’arrive tout juste du show de Green Day, en tournée australienne… Les oreilles me bourdonnent encore, je suis exténué, j’ai encore chaud et j’ai plus de voix. Une super soirée donc!

Aller voir Green Day… William, le mec super cool de ma classe de primaire avait apporté leur premier CD, ce devait être la première fois que j’entendais ce genre de musique en sachant un peu plus ce que c’est. J’étais en quatrième année, ça fait quelques années déjà… Et jamais je n’aurais cru que j’entendrais Basketcase, un des succès de ce vieil album, planté au bout du monde, en Australie! C’était génial.

Parlons vite fait du concert. D’abord, l’endroit; au « Brisbane Entertainment Center ». Dit comme ça, ça sonne bien. J’ai quand même fait une recherche cet après-midi pour savoir un peu où nous devions aller… Surprise, c’est à 25km à l’extérieur de la ville… Un peu plus de route que prévu donc. Seconde surprise, l’endroit où c’est : perdu au milieu de nulle part, c’est assez particulier. Comme vous l’imaginez, Brisbane n’a pas d’aréna, le hockey se pratiquant seulement sur gazon ici. Mais le spectacle, c’est un truc format aréna. Y’a pas de soucis, on s’en construit un. Non, mais en fait, le Brisbane Entertainment machin, c’est ainsi comme un aréna conventionnel, mais dans sa configuration « spectacle » de manière permanente. Très particulier. Je m’attendais à un spectacle en plein-air… J’étais un peu déçu au début. Jusqu’à ce que je me rende compte qu’il y avait l’air climatisé, un GROS avantage!

Je me disais avant le spectacle que ces gars là doivent finir par être un peu dégonflés, étant en tournée autour du monde depuis des mois. Amérique du nord en été (nordique), Europe tout l’automne, et été austral qui commence pour eux… après des mois et des arénas toujours aussi remplis et aussi crinqués, je me disais. Mais non!

Que d’énergie! In-cro-ya-ble! On comprend pourquoi ils sont des vedettes internationales. Le chanteur est tout simplement phénoménal. Ils nous ont offert une performance déchaînée pendant 2h30, sans entracte! À la fin, c’est moi qui avait presque envie que ça s’arrête tellement j’étais crevé. « Jesus of Suburbia » (7min40s) en rappel, je la trouvais presque longue, malgré que ce soit LA toune! Faut dire que je me suis tenu à quelque mètres de la scène tout au long du spectacle, j’étais bien crevé…

On a bien du avoir droit à 20-25 morceaux, plus de la rigolade délirants, des cris à n’en plus finir… Les pièces du dernier album, mais aussi énormément de morceaux des albums précédents. J’ai le DVD de la tournée précédente (2005), et je connaissais une partie du show, jusqu’aux « calls » du chanteur qui ne sont pas différents de sur l’enregistrement que j’ai. Vous pourriez dire que ça manque d’originalité. Pas faux. Mais le gros avantage, c’est qu’un spectacle du genre est tellement meilleur quand on connaît les paroles! J’ai plus de voix donc ;)

Côté performance donc, c’est vraiment superbe.

Le bémol, c’est pas le problème de Green Day. C’est le problème des australiens… Chez nous, quand on va à un spectacle, on arrive à entrer en contact avec les autres personnes qui sont autour de nous, quitte à ce que ce soit pour chanter, danser, rigoler, n’importe quoi. Pas question de faire la conversation, mais juste être « ensemble ». Là, j’ai plutôt eu l’impression que chacun était « dans sa bulle avec Green Day ». Les autres spectateurs étaient en quelque sorte de trop. Ca concorde avec l’idée que je me fais de plus en plus des australiens; difficile d’entrer en contact avec eux… Je me suis répété que l’ambiance dans la foule devait être meilleure au Centre Bell en juillet.

Si ça valait le prix du billet? Pour la première fois depuis 3 semaines, j’ai passé plus de trois heures consécutives sans penser ni au travail ni à mon ex. Et à chanter et gueuler. Si ça valait le prix? J’aurais même donné du pourboire…

dimanche 6 décembre 2009

L'anniversaire

On dit qu’il ne faut pas vivre dans le passé, qu’il faut regarder vers l’avant… C’est vrai, j’en conviens. Mais ces jours-ci, je ne peux m’empêcher de regarder en arrière aussi, un peu. Pour que les personnes concernées sachent ce que j’en pense, pour que ce soit écrit quelque part et que ça fasse partie de mes « mémoires ».

Il y a un an, nous venions d’emménager dans un superbe appartement lausannois, un appart à notre goût, un appart comme nous. Il y a un an, au début décembre, la vie à atteint un genre de top, jusqu’alors inégalé.

Partis à l’été 2008 pour l’Europe et un tour de la Méditerranée, le mois de juillet a été une occasion pour mon couple de se retrouver, de réparer les bobos d’avant… ça aura été un remède très efficace. Août 2008, installation dans un minuscule studio fourni par l’hôpital, sur l’avenue de Béthusy. A 2 dans un 15 mètres carrés, c’était une jolie gymnastique. On a bien pris le beat, travail, école, vie sans se piler sur les pieds. Pas parfaite, parce que la vie parfaite n’existe pas. Mais, disons, très agréable.

Et puis ce fameux Béthusy et ses studios bondés de québécois, ce fut le théâtre de rencontres riches et précieuses, d’amis que les hasards de la vie poussent sur notre chemin. Une foule de québécois. De vrais potes, des « meilleurs amis » à ne plus savoir quoi en faire. Tous sur la même longueur d’ondes, expatriés, sans famille autre que cette jolie gang hétéroclite unie par les liens sacrés du voyage. « Une p’tite bière? » lancé par la fenêtre du voisin d’en bas. Et hop, en 1 minute nous sommes réunis, un verre à la main, à profiter du moment présent. Une petite phrase si souvent répétée, et qui nous aura rapprochés en un éclair, à faire de ces potes de bière de solides amis. Nous étions devenus inséparables, et fous lorsque nous étions réunis. D’une belle et ô combien agréable folie.

Ça a duré quelques mois comme ça, de cette vie de résidence, avec à la fois intimité et promiscuité. Génial.

Et puis nous avons déménagé, dans cet appartement presque trop parfait, juste ce qu’il nous fallait, sans plus. Et les quelques semaines qui ont suivi ont été encore aussi riches et précieuses.

Ce fut finalement le temps de la pendaison de crémaillère, le party organisé chez nous. Une première. Une soirée mémorable, dont je conserve les souvenirs bien au chaud dans mon cœur. Tous ou presque y étaient, c’était plein, et c’était vachement agréable.

Cette soirée, c’était aussi l’ « au revoir » à Olivier, le pote de la bière, et sa blonde Chantal, qui rentraient au Québec dès le lendemain. Et Jess, ma blonde d’alors, quittait pour une semaine de farniente en Tunisie dès le matin aussi. Quelle soirée! Elle a duré jusqu’aux petites heures. Du fun à la tonne. Pour une fois, nous organisions le party comme ça, de cette envergure, avec 25 personnes qui sont toutes nos bons amis. Pour une première fois que j’espérais n’être QUE la première fois, c’était chez nous que ça se passait, avec notre monde. Je me sentais riche comme jamais.

Moi et Caro sommes allés reconduire Olivier et Chantal à la gare en début d’après-midi le lendemain. Ça sentait la fin de quelque chose… qu’on espère encore retrouver un jour ou l’autre…

Et je me suis retrouvé seul dans mon nouvel appart, à étudier comme un fou, mon inséparable Oli parti, ma blonde en voyage, sans me rendre compte que la vie venait de changer sans m’avertir.

Jess est rentrée de la Tunisie une semaine plus tard, mais y a laissé une partie de son cœur. Mon couple ne s’en sera jamais remis.

C’était il y a un an. Presque jour pour jour.

Avec du recul, je vois en cette soirée la fin d’un beau voyage et la bifurcation vers un long chemin pavé de dures émotions.

Ma vie avait atteint son climax, jamais égalé depuis. Elle était… parfaite.

Inutile d’ajouter que j’espère y revenir dans un avenir pas si lointain. Ça viendra. J’ai appris à être patient.

samedi 5 décembre 2009

Actualités et réflexions

Pffff. Le rush. Ben oui, je n’ai pas foutu grand-chose depuis le début, ou en tout cas pas assez par rapport à ce que j’ai l’habitude de faire (je l’avoue bien sincèrement, ça me donne rien de faire semblant). Conséquence : je travaille. Je n’irais pas jusqu’à dire que je travaille fort, mais je travaille longtemps. De mon mieux. J’essaie de faire quelque chose de bien, mais la barre est haute. Enfin. Tout ça pour dire que les journées sont longues, que les samedis n’existent plus et que malgré tout, la motivation est encore bien en deçà de mes espérances. M’enfin. Ne reste que quelques semaines, après c’est ça qui est ça. Je ne pourrai en conséquence pas vous raconter de grandes histoires de voyage, de beaux billets de plages et de surf. Voilà des semaines que je n’y suis plus allé. J’avais pas envie, là j’ai plus le temps. Décrire mon quotidien, ce serait parler de microscopie (encore…) et de fonderie. Bon, en fait j’avais promis que je reparlerais de mon travail, il y a beaucoup à dire, c’est vrai. Faudra que je m’y mette. Je m’y fais penser, là, comme ça. Mais pas ce soir…

Autrement, parlons d’un sujet qui semble avoir occupé l’espace médiatique cette semaine (outre le match du Canadien de vendredi que je me serais fait un plaisir de regarder… et pour lequel je suis franchement jaloux de mon p’tit frère qui était quelque part parmi les 21 273 spectateurs présents…). Sujet qui n’a aucun, mais vraiment aucun rapport avec l’Australie. Mais qui touche directement mon « ancienne vie » d’il y a quelques mois. Je parle ici des minarets en Suisse.

J’ai vu certaines réactions d’amis suisses (dont certains lecteurs de ce blogue), et surtout j’ai étrangement un contact rapproché avec la culture suisse pendant que je suis ici. Parmi les gens de l’équipe où je travaille, les suisses sont les plus représentés : ils sont trois sur 10… tous issus de l’EPFL, comme moi qui suis ainsi un mi-suisse (au moins dans le « pourquoi je suis ici »). De ces suisses, deux originaires de suisse alémanique. Ainsi, je suis plus en contact, je découvre plus la culture suisse-allemande ici, en Australie, alors qu’à Lausanne, en Suisse romande, je n’ai connu que des romands.

Vous en avez probablement entendu parler, de ce référendum en Suisse dimanche dernier. Leur système de démocratie directe (i.e. toute personne, à condition d’amasser un nombre suffisant de signatures, peut soumettre une question à la votation populaire…) a bien du bon. Parfois du moins bon aussi. Mais personnellement, je trouve qu’il a plusieurs avantages (je n’élaborerai pas là-dessus, mais si on avait un mécanisme de ce genre, de votation populaire facilitée, il n’y aurait pas toute l’histoire à propos d’une commission d’enquête sur la construction au Québec. On voterait, et on l’aurait. Point.) Bon, à ce référendum donc, la Suisse a voté à 57% pour interdire la construction de minarets. Mouvement raciste? Xénophobe? Extrémiste? Tous les qualificatifs ont été entendus. Je ne me prononce pas. Mais l’interprétation mérite quelques précisions.

D’abord, fait le plus important, le clivage qui s’exprime à la frontière de Rusti, la limite entre la Suisse romande et la Suisse alémanique. Sur les 26 cantons, 22 ont accepté l’interdiction, 4 l’ont refusé. De ces 4, trois sont les principaux cantons de Suisse romande, Genève, Vaud et Neuchâtel. On peut ainsi dire bêtement que les romands sont plus ouverts, plus progressistes… Probablement. Ils avaient voté en faveur de l’accession à l’Union européenne, les romands. Ce sont les allemands qui avaient refusé, faisant de la Suisse une île au milieu de l’Europe des 27.

Plus personnellement, observer la réaction de mes amis et connaissances donne un peu le même point de vue. Les francophones, outrés, ont carrément honte, allant même jusqu’à proposer de vendre leur passeport (symboliquement, on s’entend) Les allemands (bon je généralise, parce que une suisse-allemande en particulier qui lira ceci ne sera pas d’accord avec ce que je vais écrire) sont plus conservateurs, ou du moins plus « démocrates ». Commentaire entendu plus d’une fois : la démocratie a parlé, sans équivoque, il faut la respecter. A mon sens, c’est une manière de se cacher derrière un prétexte pour ne pas prendre position ouvertement, exprimer son opinion en faveur de l’interdiction clairement.

J’ai entendu toutes sortes d’analyses cette semaine. La plupart sont justes, et bien fondées. Mais à tous ceux qui disent que si un tel vote avait lieu ailleurs dans le monde occidental, un tel résultat serait plausible. A cela, je mets un bémol. Prenant exemple de la Suisse-romande, je ne suis pas certain qu’un autre pays latin prendrait la même direction que la Suisse entière. La Suisse allemande est différente, pas meilleure ou pire à mon avis. Mais différente. On le sent dans la rue, dans les gens, dans l’air. La démocratie directe, elle est avant tout suisse-allemande. Les banques aussi.

Les points de vue sur la question des minarets restent très partagés. Outre le clivage linguistique, il y a sans aucun doute une grande différence générationnelle, tout comme une méconnaissance de l’autre culture qui, à défaut, fait peur.

Et si, dans 100 ans, les musulmans (au nombre de 400 000 en Suisse actuellement) devenaient majoritaires ou plutôt que les purs suisses devenaient minoritaires suite aux flux migratoires? Et si un référendum avait lieu sur l’interdiction des clochers de villages, tant catholiques que protestants? Drôle d’image… Pourtant… ce serait alors inscrit dans la constitution…

P.S. A tous, et plus particulièrement vous les suisses qui me lisez, ne vous gênez surtout pas apporter votre grain de sel ou contredire ce que j’écris… ça me fera plaisir de vous entendre.

jeudi 3 décembre 2009

De la dinde pour déjeuner

C’était comme l’action de grâces ce matin. Il y avait une jolie surprise qui m’attendait dans la cuisine. De la dinde. Fait plutôt inhabituel dans une maison d’étudiants où les pâtes sont souvent au menu… Ou devrais-je plutôt dire UNE dinde. Avec toutes ses viscères, ses plumes, même la tête, 2 pattes. Elle était même pleine de vie!

C’est un bruit un peu suspect qui m’a alerté. Un genre de « BOUM » d’un truc qui tombe. Pas normal. Et sachant par le bruit d’où venait l’événement (en l’occurrence le garde-manger), je n’ai pas mis longtemps à comprendre ce qui se passait… Me suis approché pour tomber face à face avec une ces « brush turkeys », ces animaux sympathiques qu’on voit partout… Heureusement, elles sont aussi hyper farouches, elle n’a donc pas hésité à reprendre le chemin de la sortie en me voyant. Seul regret, j’ai pensé en la voyant se sauver que j’aurais au moins du prendre mon appareil photo, essayer de figer le moment. Mais bon. Le gars n’était pas tout à fait réveillé faut croire.

Comment elle est arrivée là? Ben, comme tout visiteur. Par la porte! Ben oui, il y a une porte qui donne dans la cuisine. Et comme on est en Australie et qu’il fait toujours chaud, ben elle est toujours ouverte. Parfois on la ferme, quand on y pense. Mais plus souvent qu’autrement, elle reste ouverte…

C’est la deuxième fois que j’ai connaissance d’une visite « dindesque » dans la cuisine. C’est sans compter toutes les fois où je ne suis pas là, considérant que je passe mes journées à l’extérieur.

P’t’être qu’on pensera à fermer les portes. Pas tant pour les voleurs. Juste parce que de la merde de dinde c’est chiant (!) à ramasser. Et ça pue.

mardi 1 décembre 2009

Mount Coot-tha blues

Un gratouillement de guitare, blotti au creux du vent. C’est ce qui meuble la solitude de cette fin d’après-midi morose. Quelques accords, maladroits et timides, grappillés au hasard dans un répertoire imaginaire.

Il fait un de ces temps qu’on ne pourrait décrire, ni bon, ni mauvais. Les nuages font la course folle, semblent se sauver du Pacifique pour trouver refuge dans le désert. Et le soleil, leur donnant un panache de feu, les invite à disparaître avec lui vers l’horizon. Dans leur vol acrobatique, les pies s’en donnent à cœur joie, profitant du vent en nous montrant tout ce qu’il y a de beau à voler, à tournoyer, pendant que nous, bipèdes sans plumes, ne pouvons qu’admirer la démonstration.

Du haut de ce promontoire, surplombant la ville et son fleuve, la vue n’apporte ni la paix ni la sérénité escomptée. Belvédère sur la ville, belvédère sur la vie. Depuis cet observatoire, c’est tout un état d’âme qui est peint jusqu’à perte de vue.

Gratte-ciels, visant les cieux, symbole de puissance et de succès. Méandres tranquilles, le calme et la sérénité d’un paysage doux et sans histoire. Peuplements jusqu’à perte de vue, une jolie métropole, calme mais dynamique, qui s’étend juste là.

Et ce ciel, gris, vivant, rugissant. Ce ciel qui semble perdu, pris au cœur d’un tourbillon dont personne ne connaît l’issue. Tout s’affole. Des cumulus passent, vont et viennent, laissant au hasard quelques rayons de ciel bleu baigner la terre des hommes, pendant que le crépuscule hésite à partager un peu de sa chaleur.

En ce haut lieu du tourisme local, c’est une pléiade d’étrangers venus du « Far North » qui contemple ce décor emprunté du sud. Des asiatiques, des espagnols, des italiens… mais avant tout des français. Ou plutôt des parisiens. Des vrais. Hautains dans leurs commentaires, prétentieux dans leur manière d’être. Autosuffisants. Chiants.

Au cœur de ce mélange, c’est mon âme qui trouve son reflet. Aspirée dans un tourbillon de grisaille, où quelques rayons de soleil viennent de temps à autre montrer que la couleur du décor n’est pas figée au terne. Il y a bien ces gratte-ciels qui montrent tout le potentiel d’aller plus haut, plus loin. Et pis ce fleuve imperturbable, cette vie qui coule, tranquille, vers la mer et son infinie beauté, à quelques lieues de là.

Et y’a cette solitude, que les cousins s’évertuent à exacerber. Ces français, quelque mètres au dessus du guitariste amateur, qui n’ont rien de mieux à faire que de se lancer un « je te donne 10$ si tu craches en bas et que tu lui arrives dessus ». Et ces mêmes cousins aliénés d’enchaîner par un « rhô p’tain » gêné après que le musicien timide leur ait répondu par un « Salut mes tabarnak, comme ça vous parlez français aussi?!? * »



* En français dans le texte

** Il est recommandé de cliquer sur les photos pour les voir en taille réelle...