jeudi 12 novembre 2009

La vie, la vie...

Tiens, ce soir c’est retour à la « normale »… Après avoir essayé plusieurs styles/sujets variés depuis quelques billets, parlons de la normalité, du quotidien, de la vie… Semaine plutôt remplie… enfin. Pas tant en termes d’horaire, pour ça rien n’a changé; travail de 9 à 5 ou à peu près, toujours semblable depuis le début. Ce qui a changé, c’est ce que je fais pendant la journée : je travaille! Bon, dire ça comme ça c’est avouer que je n’ai rien foutu depuis le début, ce qui est faux. Mais il serait tout aussi erroné de dire que je travaille à ma pleine capacité depuis que je suis ici.

Bon, ainsi cette semaine, je bosse. Il y a bien eu l’incident de lundi dernier qui m’a fait perdre une bonne journée sur ma planification, le ménage et la reprise de l’opération avortée lundi après-midi ont pris plus de temps que je ne m’attendais. Et puis donc les choses à faire s’accumulent, j’ai des idées et un peu plus de pression pour les faire, pour avancer, produire quelque chose. Je n’irai pas jusqu’à dire que je suis hyper productif, mais j’essaie des choses, j’avance, lentement, et j’apprends des trucs malgré tout. J’ai passé ma semaine dans les labos, ce que je préfère au bureau (lapsus d’écriture, mes doigts ont tapé bourreau plutôt que bureau!). Je devrai quand même m’y astreindre ces prochaines semaines, je dois produire une revue de littérature d’ici à la fin du mois (revue de littérature = lire la documentation scientifique déjà disponible sur le sujet de travail afin d’en comprendre ce qui en est déjà connu, et en faire un résumé qui servira d’introduction au rapport. Tout rapport de recherche universitaire commence par une revue, n’importe quel article scientifique aussi. Perso, je déteste!)

Et pis autrement c’était hier le début du cours d’aviron niveau 2. J’ai été un peu déçu… J’avais un groupe trippant au cours précédent, niveau 1, un coach motivant et nous étions tous d’un niveau égal, un bon niveau. La majorité des gens du premier cours n’ont pas poursuivi, et je me retrouve avec des personnes d’un peu partout, pas toutes du même niveau… Et puis le coach en est à sa première expérience d’enseignement, il est moins confiant et n’a pas autant d’aisance que le précédent… Bref, il aurait fallu que j’attende quelques semaines avant de recommencer un cours, histoire d’oublier le précédent et d’avoir hâte! Mais en même temps, c’est l’aviron et je trouve ça toujours aussi génial comme sport. Donc je ne vais pas me plaindre plus que ça. L’horaire a changé; mercredi et vendredi matin, plutôt que mardi et jeudi (ça aussi c’est un peu moche…)
Je sais que de nombreuses personnes (sinon tous) m’envient d’être ici, en voyage, ailleurs… Et vous avez probablement raison. Et vous vous demandez peut-être pourquoi je ne parle pas plus que ça de voyages, de découvertes, de tourisme… Ben simplement parce que vous ne pouvez imaginer à quel point je ne me sens pas en voyage! Juste chez-moi, ce chez-moi étant simplement ailleurs. Je mène une vie presque routinière, et je me permets sans aucun scrupule de jouer à l’ordi au lieu d’aller découvrir les environs… Bien entendu je suis dans une vie différente et tout, mais dans ma tête, je suis dans la vie normale… Je me lève le matin, fais du sport, vais travailler, rentre, mange, fais un peu n’importe quoi… et dors. La routine quoi! Bon, il y a bien le fait qu’il y a un perroquet qui crie, perché dans le palmier dans la cours… qu’il y a un lézard au plafond de ma chambre… que les premiers mots que je dis le matin sont en anglais avec mon coloc dans la cuisine en déjeunant, à mon réveil… et que je longe le fleuve Brisbane pour aller à l’université… Tout ça est vrai. C’est devenu ma routine.

Preuves ultimes que je ne me sens pas en voyage : je n’ai toujours pas envoyé de cartes postales… et je n’ai presque pas pris de photos, à peine plus que ce qu’il y a sur internet… Peut-être devrais-je changer mon attitude? Sais pas. Je me sens comme ça… C’est tout. Tant pis!

* Bon, je relis les deux précédents paragraphes… j’ai l’air d’un gars désabusé, « blâsé », celui qui peut se permettre de dire « j’habite en Australie, je vous fais tous chier avec ça, mais perso ça ne me fais pas un pli! » Et en fait, la réalité n’est pas aussi crue, mais elle n’est pas trop loin de ça non plus! Ça fait tout de même un an et demi que je suis parti du Québec, d’une vie vraiment stable (quoiqu’en Suisse ça commençait à être très bien à ce niveau, de ce point de vue c’est d’ailleurs un peu moche d’avoir mis un terme à ça alors que nous avions tout et que nous connaissions la place et les gens). Peut-être faudra que je retrouve mon monde pour quelques temps pour mieux profiter d’un éventuel autre voyage du genre… Parce que pour le moment, une des choses qui me donne le plus de misère est le fait que je n’ai aucune amitié ou personne stable autour de moi. Mes amis, aussi bons soient-ils, sont de passage, sont des collègues, vont et viennent. Bien sûr, ils sont danois, anglais, allemands, suisses, canadiens, américains, australiens… et c’est super. Mais éphémère. Je me contenterais très bien d’une gang de québécois, si au moins notre amitié n’avait pas une date de fin, une échéance de quelques semaines ou mois. Parce que c’est bien là le problème. Malgré toutes les belles paroles, les personnes rencontrées en voyage ne demeurent pas souvent des amis à long terme. On se rencontre dans un contexte particulier, souvent par la force des choses sans réellement se choisir. Ça fait la job pour le temps que nous y sommes, et c’est parfait. Mais une fois de retour dans nos vraies vies, ces personnes ne sont plus nécessairement les meilleures… C’est platte mais c’est comme ça. Plusieurs d’entre vous le savaient déjà. Pour les autres, croyez-moi. S’il y a une chose que j’ai compris depuis ces trois années où je voyage beaucoup, c’est bien ça. Les amis de voyage sont rarement des amis pour la vie. Et quand ils le sont, alors ce sont des amis extrêmement précieux, très forts malgré les années et les continents!

Sur cette petite parenthèse de « vidage de cœur », je vous souhaite un agréable jeudi (j’adore souhaiter bon matin alors que je m’apprête à aller au lit! Je suis LOIN! Sauf Alex, mais bon…) Je reconnecte en fin de semaine, où je n’irai d’ailleurs pas très loin, j’ai des soirées prévues samedi et dimanche, éventuellement vendredi aussi… Donc je reste dans les parages… See ya!

5 commentaires:

  1. T'as pas à t'en vouloir d'avoir l'air blasé. Mais t'avais pas eu la même impression en Suisse? ou alors, c'était assez similaire au Québec pour que ça te parraîsse normal de pas te sentir au québec?
    En tout cas, j'avais eu la même impression en pologne, on est très vite dans une autre routine, mais tant qu'elle est sympa comme routine, c'est pas trop grave, et en en sortant, c'est là qu'on réalise ce qu'elle nous a appris.

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  2. Exactement pareil au Japon... Ma petite routine a pris son cour. Je prends le métro, vais au boulot, rentre à la casa, mange, lit un coup et dors, etc...

    Bon, bien entendu le dépaysement est bien présent chez les nippons, n'empêche que quand même des fois, je me dis que je profite pas assez

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  3. à Jean, concernant la Suisse j'étais dans une situation différente... d'abord parce que nous étions deux, donc toujours une personne proche, peu importe ce que font les amis rencontrés... et surtout parce qu'en étudiant j'ai rencontré des gens qui n'étaient pas des étrangers, ou des voyageurs. C'était vous, qui êtes encore là en fait, c'est moi qui suis parti!

    Pour ce qui est de la routine, c'est en fait ce que je recherche à m'expatrier comme ça: me faire une vie ailleurs. Tu as raison, tant que c'est sympa, c'est le but! Et tu as d'autant plus raison en parlant du "après". En rentrant, on réalise à quel point cette routine d'expatrié nous a changé à notre insu...

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  4. Cette routine qui s'installe rapidement et qui n'est pas franchement folichonne à raconter, je l'ai aussi vécue durant mon semestre aux Pays-Bas. Et c'est vraiment pas "être blasé", mais c'est juste "vivre"! Tout simplement ;)

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  5. Vous pouvez discourir tant que vous voulez sur la routine en Pologne, aux Pays-Bas, en Suisse, au Japon ou en Australie...
    De 1... ça nous sort de notre routine de lire votre routine...
    De 2... qu'est-ce qu'on donnerait pour aller «routiner» ailleurs ces jours-ci...

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