lundi 30 novembre 2009

Faire l'épicerie... pieds nus!

C’est tout ce qu’il y a de plus banal. Faire l’épicerie, les courses… Faut bien manger. Bon, le menu est un peu différent. La saison des mangues est officiellement commencée. Elles sont grosses et belles, pas chères et savoureuses. Y’a aussi les kiwis de Nouvelle-Zélande, toujours aussi savoureux. Y’a du chou chinois (est-ce pour satisfaire la vaste communauté? Sais pas). Et pis y’a tous ces produits identiques à chez nous, culturellement, nous sommes semblables. Ça se traduit aussi dans l’allure qu’ont les étalages d’épicerie… Rien de révolutionnaire, sinon que tout est produit national, ou presque, parce que les distances sont trop grandes et le marché trop petit pour justifier d’importer des prunes d’Afrique du Sud ou des poivrons du Chili. Et pis… y fait assez chaud pour faire de tout, ici. Bon, il y a bien le steak de kangourou, juste à côté de l’étalage de poulet… ça fait un peu australien…

Très semblable donc. À un détail près. Je suis pieds nus.

Cela n’a en soi absolument rien de révolutionnaire. Mais je suis pieds nus! Parti de la piscine de l’université, j’avais pas envie de remettre mes chaussures. Ai marché la demi-heure qui me séparait de la maison, en plus de l’épicerie. Parce qu’ici, ça se fait. Parce qu’ici, c’est plus que socialement acceptable. Ca tend vers la normalité.

Il n’est pas rare de rencontrer des nu pieds (surtout des gars, je l’avoue), un peu partout. Au centre-ville, dans le train ou le bus, à l’université (tant à l’intérieur qu’à l’extérieur…). Normal je vous dis! Au pays de l’été permanent, on a appris à faire avec! Je n’en ai pas pris l’habitude, mais j’ai l’impression que ça le deviendra!

Et pis… c’est dans la tête que ça se passe. C’est pas parce que l’été dure 1 mois au Québec qu’on devrait s’empêcher ce petit plaisir, celui de marcher, comme ça, de sentir l’herbe qui masse la plante du pied, de ne pas s’en faire. Juste de s’en foutre. Parce qu’on n’en a pas envie, de ces souliers, chauds et contraignants. Ils sont comme ça les australiens. Ne s’en font pas avec grand-chose. J’ai d’ailleurs croisé un gars qui sortait vraisemblablement la piscine, venant de se rendre compte que le magasin fermait ses portes dans quelques minutes… il était encore, disons… mouillé.

Bref, pas pour vous faire de la peine ni pour me vanter, mais c’est l’été, la neige n’est jamais tombé sur Brisbane et c’est pas cette année que ça va changer. Il a grêlé hier. Très rare y parait. Et pour les gens, de voir quelque chose de froid tomber du ciel, c’était presque mythique!

Pour ma part, j’ai un peu délaissé le blogue ces derniers jours… pas que j’aie délaissé l’écriture, bien au contraire. J’ai consacré la plus grosse partie de mon temps depuis mercredi (à raison de 8 à 10 heures par jour) à l’écriture de ma foutue revue de littérature. J’ai écrit donc. C’était juste moins intéressant que d’écrire le blogue, mais n’en demeure pas moins que j’avais un ras le bol royal de l’écran d’ordinateur lorsqu’arrivait le soir. Bon, aujourd’hui n’est pas différent des jours précédents, je fais un petit spécial. Probablement aussi… parce que j’ai fini de l’écrire. Jamais fait aussi élaboré dans le domaine. J’espère que ça passera bien, j’y compte bien!

Et pis pour le reste, je mets les bouchées doubles. Je n’ai pas beaucoup travaillé depuis le début, là il est plus que temps que je m’y mette. J’ai réalisé qu’il ne reste que 5 à 6 semaines de boulot avant la remise du rapport final. Si je veux y écrire quelque chose d’intelligent, faut que je me magne un peu là!

On reconnecte une prochaine, j’essaierai de ne pas attendre 5 jours cette fois!

mercredi 25 novembre 2009

19 ans et toutes leurs dents

Elles sont jeunes, elles ont le sens de l'aventure, de la débrouillardise, bref le sens du voyage! Je les ai rencontrées au hasard de la vie, cette vie qui est si différente lorsqu'on se balade à l'étranger...

Ce sont quelque filles (j'me fais toujours des amies filles...), devenues mes amies, que j'ai rencontrées depuis mon arrivée ici. Et je suis impressionné. Impressionné par leur parcours, par leur maturité. J'étais probablement très semblable lorsque j'avais cet âge et que je me baladais quelque part au milieu des Rocheuses, il n'en demeure pas moins que les quelques années écoulées depuis me donnent une tout autre perspective sur ces aventurières.

Toutes trois ont déjà l'expérience du voyage, une expérience à faire pâlir bien des sédentaires... Présentement en année de congé avant d'entreprendre l'université, elles ont déjà vu le monde! L'une d'elle a passé un été à Toronto avant de passer le suivant à Vancouver, l'autre a travaillé à Hawaii, et la dernière a habité un an à étudier, seule, dans le mid-ouest américain. Inutile de vous dire que leur anglais n'a pas trop de problèmes...

Mais c'est avant tout leur maturité et leur sens aiguisé du voyage, pragmatique lorsque nécessaire et complètement débridé lorsque c'est permis, qui impressionne. Pour elles, aucune gêne, aucune difficulté à entrer en contact avec les gens. Au contraire! Et pis on sent à leur contact que le voyage les a forgées, leur a appris en accéléré une dimension du monde qui met normalement des années à être assimilée. Si elles étaient déjà comme ça avant de voyager? Que c'est pour ce qu'elles sont qu'elles voyagent, et non qu'elles sont ce qu'elles sont parce qu'elles voyagent? Probablement.

Mais je crois que ce qui m'impressionne le plus, c'est leur sagesse. Et ça, ce n'est pas inné. Ca s'apprend, souvent à la dure, toujours sur le tas.

Plus concrètement, hier j'ai eu la chance de profiter des conseils d'une d'elles... 5 à 7 pour une bière, souligner son départ (aventurière = ne reste pas une éternité au même endroit...) Hier, c'était pour moi une de ces terribles journées où rien ne va, où les bras tombent, le moral ne tient plus et la pression se fait trop forte pour que j'aie envie de relever la tête... Une journée de merde.

Et pis là, assis là, à parler, j'ai senti pour une des trop rares fois qu'une personne en chair et en os, ici, à Brisbane, se sentait vraiment concernée par ce que racontait, "a person who really cares about me". For once. Positive, souriante, clairvoyante aussi, je lui dois un gros merci. Parce que à travers ses suggestion, ses commentaires et son écoute, elle m'a fait voir ma situation sous un angle un peu différent. Juste ce qu'il fallait pour me redonner un petit boost... Pour poursuivre. Et j'ai senti à travers cette conversation une maturité, une grande expérience acquise au prix de souffrances et de déceptions, normales au fil de cette solitude qui aggrémente souvent les voyages...

Cette maturité, elle n'est pas exceptionnelle. Mais habituellement, ceux et celles qui me parlent ainsi, ils sont plus vieux que moi!

Bref, le voyage forme, sans donner le choix, les difficultés passent, comme dans la vie d'ailleurs, et ne donnent pas beaucoup d'options. Faut juste passer à travers. Le voyage n'est en soit pas plus dur que la vie, si ce n'est qu'il nous demande souvent de travailler sur nous-mêmes, avec nous-mêmes, avec ce lourd sentiment de solitude.

Ce que je vis, quotidiennement, c'est un voyage au coeur de moi-même... je m'y perds souvent!

Ces filles n'auraient jamais besoin de cours de "Mondialisation 101". Comme certains l'ont oommenté, ceux qui ont déjà la piqûre n'ont pas besoin d'encouragements pour partir à la découverte du monde. Mais en réponse à ces commentaires, que je juge par ailleurs véridiques, j'ai la conviction que c'est justement pour pousser les "autres" à s'aventurer hors de leur bulle de confort qu'une "douce obligation" serait souhaitable...

lundi 23 novembre 2009

H1N1 proof

Ca y est, c'est fait. Je n'ai pas de fièvre, même pas mal au bras. Mais je l'ai. D'ici 2 semaines, mon système immunitaire m'aura rendu "H1N1 proof". Je suis vacciné.

Je ne sais pas de quoi ça a l'air en Europe, par contre j'ai entendu par les médias québécois qu'il a soufflé un quasi vent de panique sur la province depuis la fin octobre en relation avec la menace d'une pandémie et la campagne de vaccination qui l'accompagne. Si je peux me permettre un commentaire externe (forgé presque essentiellement sur ce que disent les médias, donc biaisé par leur exagération...), je trouve ça complètement fou, exagéré! Vous partagez probablement cet opinion, donc pas besoin d'argumenter. Anyway, j'en sais pas beaucoup plus.

Ce que je sais, du moins en partie, c'est comment ça se déroule en Australie... Probablement pas aussi massive que dans la belle province, il y a tout de même une vaccination à grande échelle (et gratuite) en cours. J'en ai entendu des message à la radio, pour encourager la population à aller se faire vacciner. Mais pas de manchettes à ce sujet, pas de grandes histoires incroyables... Les journaux sont muets sur le sujet.

Pas le même état d'esprit donc... Je parlais la semaine dernière de la mentalité australienne: "No worries mate!". Ca résume assez bien la manière dont se fait la vaccination, du moins là où je suis allé, à la clinique gratuite pour les employés de l'université. Première chose: pas de petits coupons gagnés au prix d'un réveil hâtif; simplement un rendez-vous pris il y a trois semaines via un site internet mis en place pour l'occasion. 13h45, 23 novembre. Arrivez 10 minutes avant, prévoyez partir 15 minutes après. Simple et efficace.

Je me pointe donc cet après-midi. Une salle de conférence. Vis-à-vis la porte d'entrée, une grande table en long. Au bout situé juste devant la porte, une pile de formulaires et quelques crayons. Plus loin, un peu pêle-mêle sur la table, le matériel de vaccination, et deux infirmières qui y ont leur poste de travail. J'entre, l'une d'elle m'indique que je dois remplir le formulaire (identification et facteurs de risques...), puis d'aller m'asseoir dans la salle... des chaises en rangée. Je remplis le formulaire. Et puis les deux infirmières, seules personnes en charge de l'opération, elles vaccinent.

J'attends mon tour, assis dans la salle. Aucun paravent ne cache la vaccination. L'infirmière questionne chaque nouveau patient, dans les règles, me semble. Mais pas plus confidentiel qu'y faut non plus. Juste là, je peux tout entendre. C'est très convivial, presque familial... Elle appelle le "next", pas nécessairement en suivant une quelconque liste de rendez-vous. A chaque nouvel appel au prochain, les quelques gens se regardent pour savoir qui est le prochain... et un se lève et y va, vite et archi simple! Et ainsi de suite...

Après les quelques questions donc, Go, on pique. 2 secondes et c'est fini. Et on retourne gentillement s'asseoir avec ceux qui attendent. "Attendez 10 minutes avant de quitter..." Personne pour me surveiller ou me dire quoi faire. Je regarde l'horloge... quand mon temps est fait, je me lève, et je pars... tout simplement. Si j'ai un choc anaphylactique, elles seront tout de même là, pas de soucis là-dessus!

Deux infirmières, organisation minimale, elles ont donné une bonne quinzaine de vaccins pendant la demi-heure où j'étais présent... Et là-dessus elles ont perdu du temps, il manquait de patients...

C'était à la bonne franquette, mais en même temps je n'ai jamais eu l'impression que les règles élémentaires étaient contournées. Mais tellement simple, tellement simple... Déconcertant. "No worries mate!" à l'australienne...

* Par rapport à chez vous, les suisses, japonnais et autres québécois... ça a l'air de quoi?!?

dimanche 22 novembre 2009

Impro

La journée de samedi était planifiée : party piscine pour célébrer le début de l’été, pour voir les amis, pour fêter la fin de l’école (pour mes colocs), pour dire au revoir à certains qui partent… Du moins c’est ainsi que je l’avais planifiée. Mais je me suis d’abord butté au manque chronique de motivation de mes colocs (qui pourtant étaient au premier abord très motivés), suivit d’un désintéressement total de la part des nombreuses personnes de mes connaissances à qui j’avais lancé l’invitation. En bref, à part moi et la piscine, y’avait personne. Seules 2 personnes avaient confirmé leur présence… J’ai annulé… à l’eau le party piscine!

Mais ce n’était pas une raison pour se morfondre à la maison, en ce samedi soir. Quoi faire. On passe en revue les différentes options. Bon, ce sera certainement aller prendre un verre. Soit. Où? Il y a Fortitude Valley, le coin des discothèques et du nightlife débridé… Pas trop mon genre, j’irai une fois, juste pour voir. Il y a la ville (the City), le centre-ville, où ce sont plutôt des bars branchés, un peu moins clubs… Et pis il y a West End, de l’autre côté de la rivière, près de l’auberge de jeunesse où j’étais à mon arrivée. Quartier alternatif, bars plus relax et gens plus relax. Ma proposition : ben oui, West End. C’est ben plus mon genre. Ici, pas de mini-jupes et de talons-échasses, d’acoutrements de clubbers. Tenue décontractée de mise. Je préfère. En Australie, pour moi, c’est babouches et shorts. Au vestiaire le dress code!

On se retrouve à West End donc, moi, Daniel et Dominique, on va rejoindre une amie québécoise fraichement arrivée qui demeure dans le quartier. On part à trois, en rejoint une quatrième. Premier arrêt : The Music Kafé. Vieux vinyles aux murs en guise de déco, affiches de concerts passés et à venir, de petits groupes émergeants. Super bon band qui joue des succès rocks, ça rentre bien, c’est bon. Et pis, assis sur notre gros divan capitonné, on est bien.

Et pis là, West End oblige, la mentalité est différente. Ou plutôt les gens sont différents. Ma voisine de fauteuil, curieuse, me demande quelle langue nous parlons. Français… « Ah » qu’elle répond. Alors, surprise! Elle enchaîne en français. Première australienne que je rencontre qui parle français, une des rares qui a voyagé pour la peine, hyper sympa. Et pis le mec qui est avec elle se retourne, se met à discuter avec nous… et même à partager son repas parce qu’on a dit que ça sentait bon. Dans le genre hyper cool, c’était bien réussi! On a discuté, de tout et de rien, avec pour une fois des australiens un ouverts, intéressés et curieux d’aller vers l’étranger plutôt que de rester cantonné dans son monde Down Under. Dans le précédent billet je parlais des vertus du voyage et de l’immersion, de ce que ça change. Ils en étaient un excellent exemple. Ouverts! Enfin!

Ah, et pis le mec m’a laissé ses coordonnées en me disant de le contacter une bonne fois, qu’il m’amènerait surfer… il a trois planches qu’il dit. Et il connaît les spots. Gooooood!

On change de bar, pour aller vers un que je connaissais déjà bien. Un pur délice. Exactement mon genre, surtout en cette chaleur estivale : une cour arrière, loin de la rue, entourée de palmiers et couverte du feuillage d’arbres, une vingtaines de tables, une bonne ambiance, une musique excellente et pas trop forte, des gens sympa. Un genre de Harper’s (bar lausannois). Mon genre.

Et pis là, ce fut le théâtre de la rencontre la plus inusitée que j’ai faite depuis longtemps. On arrive sur la terrace. Comme de fait, il n’y a aucune place libre. Tout est occupé. Tout, sauf une table, vide, bien en vue. Il y a un écriteau dessus : RESERVED. Bon. Et à ce moment précis, je me tourne vers le gars à côté de moi, que je ne connais pas. On se regarde. « Do you think of what I am thinking? » “Yes!”.

Sans plus de préambule, on s’avance et s’assoit à cette table, lui et son ami, on dissimule l’écriteau sous la table. Comme si on se connaissait. On trinque. Et alors seulement on se présente. Jolie façon de se rencontrer. Mes amis viennent me rejoindre, surpris que j’aie trouvé une table. « Vous vous connaissez? » qu’ils me demandent. « Depuis 15 secondes, oui! »

Ce fut une soirée géniale, relaxe autour d’une bière et entouré de gens sympa, une joyeux mélange de genres et de nationalités. Nous étions moi le québécois, les deux mecs, un australien et un anglais, un suisse, deux autres québécoises… et plus tard en soirée sont venus nous rejoindre des amis des amis… deux français et une autrichienne. Un regroupement d’inconnus, des rencontres faciles et agréables, comme je les aime!

Comme quoi le party piscine à l’eau n’aura pas pour autant gâché cette soirée. Prochaine fois que je vais prendre une bière? Sais pas quand. Je sais où : West End!

P.S. David, c'est au billet précédent que je faisais référence ce matin... See ya!

samedi 21 novembre 2009

Mondialisation 101

Comme toujours depuis mon arrivée ici, je lis beaucoup… je suis connecté aux médias québécois en quasi permanence. Étrange situation que d’être observateur du Québec depuis l’autre bout du monde, intéressant et instructif.

En ce sens, j’ai été interpellé par un point de vue publié en début de semaine sur le carnet de Jean-François Lisée, chroniqueur et analyste de la scène politique et internationale et ancien conseiller des premiers ministres péquistes à Québec. Son billet, « Cégep en français : un peu d’ambition que diable » plaide pour une réforme de l’enseignement linguistique au niveau collégial québécois. Je n’entrerai pas trop dans les détails, ce n’est pas l’idée… et je n’ai pas non plus envie d’argumenter sur le sujet…

Non, ce sont plutôt les commentaires des lecteurs qui m’ont fait réfléchir. En gros, Lisée propose de rendre l’enseignement « bilingue à prédominance francophone » dans tout le réseau collégial, avec plus de cours de langue seconde pendant les premiers semestres, culminant par une session intensive en immersion dans l’autre langue. Ce qui favoriserait ainsi l’apprentissage de l’anglais pour les non-anglos, tout en favorisant une meilleur maîtrise du français par tous ceux dont ce n’est pas la langue maternelle. Afin que nos « élites » de demain aient un bagage linguistique suffisamment solide, tendant vers le bilinguisme. Soit. L’idée a plein de sens. J’approuve totalement.

C’est lorsque je lis des commentaires que je résume par « faire entrer l’immersion anglaise au collégial, c’est affaiblir un peu plus le français, contribuer à son déclin », que ma pensée s’emporte. Pour une simple raison : ce que je suis.

Québécois expatrié immergé dans l’anglais (australien de surcroit!), après un an en Suisse, voyageur, découvreur, appelez ça comme vous voulez. Voilà 1 an et demi que j’ai quitté le Québec… et tout ça est loin d’avoir fait de moi un « assimilé » ou de m’avoir éloigné de mes racines. Au contraire.

Au contraire, parce que de voyager ainsi, de voir le monde, ça forge le caractère. Comment comprendre ce que nous sommes, sinon en se comparant à ce que sont les autres? Mon éloignement me montre ce qu’est un québécois, ce que je suis… et ce dont j’ai la chance de faire partie.

Le débat linguistique tel qu’il est présenté ici, il est bien. Mais un peu mou. Mou en ce sens que, comme certaines personnes le font remarquer, ce n’est pas à 18 ans qu’il est l’heure d’apprendre une langue. C’est plus tôt. Beaucoup plus tôt. J’ai eu la chance de faire partie d’un programme de langues au secondaire, j’ai donc fait plus ou moins une heure d’anglais quotidiennement pendant 5 ans. Un programme élitiste? Oui et non… 20% des étudiants en faisaient partie. Élitiste oui donc. Mais démocratisable. Lorsqu’on me demande (souvent) où ai-je donc appris l’anglais que j’utilise ici tous les jours, je me fais un malin plaisir à répondre « at school! ». C’est la vérité.

De mon point de vue, l’apprentissage des langues DOIT se faire de manière efficace au niveau secondaire. C’est là que c’est possible. Au cégep, c’est trop peu trop tard. Non. Au secondaire, c’est les langues, mais aussi la culture et l’identité « locale », québécoise, qui doivent se former.

Et depuis les quelques années où je voyage, si j’avais une chose à réformer au collégial, ce ne serait pas de faire de la dernière session une période d’immersion dans l’autre langue. Ce serait une session d’immersion ailleurs dans le monde. Là on voit, là on comprend. Là on se compare et on se forme. Suis-je moins québécois depuis que j’ai quitté le Québec? Oh que non, bien au contraire! Cette identité, elle se forge au contact de toutes ces autres identités. On s’aperçoit qu’on est différent, qu’on est chanceux.

Et on a envie d’y revenir…

C’est le message que je martèle à qui veut l’entendre depuis un an : partez, y’a rien de tel. Les européens de ma génération le font beaucoup, ils ont le continent pour ça. Le programme ERASMUS joyeusement décrit dans le film « L’auberge espagnole ». C’est ça. Ils connaissent les langues, connaissent les cultures, sont continentalisés à travers l’UE. Sont-ils moins espagnols, grecs ou tchèques pour autant?? Bien sûr que non! Ils sont au contraire plus conscients de ce qu’ils sont et ne sont pas, voient leurs différences et se forgent sur ce moule interculturel. Penser perdre son identité à travers un tel processus est une peur absurde, méconnaissante. Au contraire, ce processus la construit et la fortifie cette identité.

On plaide au Québec le bilinguisme pour tous de manière à rendre nos élites plus « fonctionnelles » dans un monde globalisé. C’est la moindre des choses! Plus que ça, mondialiser veut dire VIVRE avec le monde, pas seulement lui parler. Comprendre le monde, le reconnaître et arriver à s’y ouvrir. Bien beau de parler anglais. Mais je ne vois pas comment, même bilingue, un québécois « made in Montréal » pourra vraiment comprendre la réalité que vit un vénézuélien ou un pakistanais fraichement débarqué installé à Lévis.

Se retrouver entouré, isolé, mal compris… se retrouver dans un monde différent, où les repères bougent… ça ouvre les yeux, ça donne une claque. Ce n’est pas trop souvent douloureux, bien au contraire. Ça replace les choses dans leur contexte, ça enlève les œillères. Et ça ne s’apprend pas dans les livres ça. Ni à l’école. Il y a juste la vraie vie pour ça.

À mon humble avis, une meilleure intégration des immigrants au sein de cette nation qui est la notre, ça passe par une meilleure compréhension de la part de tout un chacun de ce qu’est justement cet autre. Envoyez tout le monde passer leur dernière session de cégep n’importe où ailleurs dans le monde, donnez leur les moyens, l’encouragement et l’encadrement pour le faire, rendez la chose facile et attrayante. Parfaite utopie, rêve en couleur? Je sais bien!

Mais j’aimerais essayer...

Juste pour voir dans 20 ans de quoi aurait l’air « l’identité québécoise » pour laquelle on semble avoir si peur. Je suis prêt à miser sur le succès sans précédent d’une telle réforme.

Parce que c’est le moyen le plus efficace que je connais de prendre conscience de ce que nous sommes et d’en être fier : aller voir ailleurs.

Quoi!?! Qu'est-ce que j'entends? Un murmure... on me répond que "je suis privilégié, que je suis chanceux, et courageux, et gnégnégnégnégné..." d'avoir fait ce que j'ai fait, que ce n'est pas si facile pour tous... et je ne sais pas quelle excuse encore.

Ma chance, je l'ai fait. J'ai travaillé fort pour, c'est vrai. Mon courage, c'est juste l'envie d'aller plus loin qui s'exprime. Tous n'ont pas cette envie. Je sais.

Mais l'immersion et le voyage deviennent nécessaires, donnons-en les moyens, faisons-en une nouvelle matière de l'enseignement général au cégep, aux côtés de la philo, le français, l'anglais et l'éducation physique: "Mondialisation 101", avec une période pratique de 4 mois obligatoire. Mettons-y des ressources, de l'encouragement, des profs, des moyens. Et attendons de voir le résultat.

mercredi 18 novembre 2009

À l'eau!

Avant :


Après :

YEAH! Enfin! Je ne dirais pas qu’elle est propre, ce serait exagéré, mais elle est salubre… il ne m’en fallait pas plus. 18h ce soir, enfin. J’en suis arrivé à la conclusion qu’il me faudrait beaucoup trop de travail pour arriver à obtenir une eau parfaitement limpide (c'est-à-dire changer le sable du filtre et trucs du genre…) Là elle est propre, je l’accepte comme telle!!! J’ai une piscine baignable. Génial!

Autre sujet, j’avais expliqué dans un billet écrit à l’été 2007 ce qu’était le polissage en métallurgie… Je n’ai pas vraiment envie de recommencer. Si je peux résumer en une phrase (ou deux!), ça va comme suit : pour observer comment les métaux sont faits de l’intérieur, on les observe au microscope… et pour ce faire, on doit observer la lumière qui y est réfléchie, d’où l’intérêt de polir l’échantillon qui nous intéresse à l’état de miroir quasi-parfait. Un travail délicat, long et… chiant. J’avais cette opinion lors de mon billet de 2007. J’ai passé l’avant-midi à polir aujourd’hui. Toujours aussi chiant! Par chance, depuis le nombre de fois que j’en fais au cours des dernières années, je deviens pro… Je déteste toujours autant, mais j’y passe moins de temps. Mais à chaque fois, je me dis « celle-là c’est la dernière, plus jamais je fais un projet où je dois polir… » J’ai hâte que ce soit vrai!

Petit clin d’œil sur lequel il faudra que j’élabore un peu plus par ailleurs : vous ais-je déjà parlé de la philosophie australienne?!? Pas que tous sont comme ça, pas du tout. Faudrait pas généraliser. Mais quand même… ça se résume très simplement en la phrase fétiche entendue à chaque occasion possible et imaginable : « No worries mate ». Là vous lisez ça et le prononcez à l’américaine, ou à l’européenne… non. En australien, c’est pareil, mais avec une patate chaude dans la bouche. Et ça donne un résultat qui concorde mieux avec l’état d’esprit qui est derrière. Y’en a pas d’problème! Don’t worry! Take it easy… Et pis, juste le fait que tout le monde soit « mate », c'est-à-dire « mon pote », ça aussi ça fait très coooooooool. Mais ici donc, on comprend assez vite que les problèmes sont rares… Chaque étranger a eu besoin d’une période d’adaptation à cette réalité… et particulièrement à cette phrase entendue partout! Normalement ce n’est pas trop long… Si tout le monde disait tout le temps « ah ben là tu vas pas me faire chier! », ce serait un peu plus intimidant. Mais là… No worries mate!

Sur ce… c’était la fenêtre australienne du jour, toujours aussi disparate.

See ya! (c’est comme « see you », mais en australien le « ou » ça fait « a »)

lundi 16 novembre 2009

Bouts de vie en Australie

Je reprends un style qui me va bien quand je ne sais pas exactement de quoi je veux parler, ou plutôt quand je veux parler de plusieurs trucs disparates… Quelques événements, observations ou réflexions qui ont parsemé mes derniers jours.

Another Farewell Party : C’est devenu la coutume, plusieurs des personnes que j’ai connues depuis mon arrivée ici, parmi les personnes de qui je suis le plus proche, partent… J’en ai déjà parlé… La plupart pour poursuivre leur aventure autour de l’Australie, Brisbane n’étant qu’une étape. Ou d’autres qui partent simplement en voyage, en vacances. C’était cette dernière situation hier, un collègue « presque » étudiant au doctorat de l’université part pour un voyage de 5 semaines… en Suisse! Très drôle comme situation, puisqu’il y a parmi le groupe de travail proche de nous pas moins de trois suisses… et pis moi, qui compte tenu de mon année passée là en suis assez connaisseur. Nous étions une dizaine, chez Tina et Bastian, le couple de suisses donc, pour un souper de départ. Assez drôle quand nous nous sommes mis à parler des trains et transports suisses, des visites, du pays… Nous y connaissons tous quelque chose. Et j’adore en parler, quel pays magnifique, je l’ai adoré, je l’adore encore! Ça fait très particulier de se retrouver dans ce milieu, finalement entouré d’un échantillon de là d’où j’arrive! (Nous sommes tous arrivés ici par le même chemin depuis la Suisse, par l’école où j’étudie, l’EPFL…) Et pis, pour vous tous, mais avec un clin d’œil particulier pour Tina, une photo :

De gauche à droite: Bastian, doctorant suisse, Younghee, post-doc coréenne avec qui je travaille souvent, Léo, 2 ans, né en Australie, fils de suisses, Daniel, collègue "master" de l'EPFL, Cheryl, assistante de recherche, Stephen, celui qui part pour la Suisse, cachée il y a Tina, autre doctorante et mère de Léo, suissesse, puis de dos il y a Steve, conjoint de Sheryl, et enfin autre Steve, responsable santé-sécurité du bâtiment de matériaux et australien super sympa...

Et pis une soirée manquée : Je disais que c’est à la mode ces jours-ci, les soirées d’au revoir. Il y en avait une autre prévue pour samedi. Johanna, l’allemande avec qui je suis allé surfer plus tôt en octobre, qui quitte pour la Tasmanie je crois. Je devais les rejoindre donc, elle et une gang… D’abord ce devait être chez quelqu’un, mais le rendez-vous était finalement dans un bar, près de la rivière, en ville… à 22h30. Pour moi qui suis debout à 6h30 tous les matins (samedi inclus, y’a pas moyen…) c’était un peu tardif. Mais bon. Sa dernière soirée à Brisbane, sa fête en plus. Je me suis laissé convaincre. Je me rends et tout, me disant que je vais me crinquer une fois sur place… Mais surprise. Mauvaise surprise… Le bar n’est pas vraiment un bar, plutôt une discothèque, un « club ». Et bref, il y a là un code vestimentaire un peu strict. Moi qui allait prendre une bière (éventuellement danser ou écouter de la musique aussi, mais pas sortir en boîte!) j’étais habillé à l’australienne (ou l’australien plutôt!), babouches, shorts et T-shirt, tout ce qu’il y a de plus normal pour un samedi soir du mois de novembre à Brisbane. Je n’avais donc pas la chemise, pantalons et souliers requis. Reviré direct à la porte. J’ai essayé en vain de joindre Johanna pour au moins qu’elle vienne me saluer, mon cellulaire était mort. Je suis donc rentré, me coucher… crevé et un peu dépité. Je n’étais déjà pas un fana des boîtes de nuit, là c’est cuit! Faudra que j’y aille une fois, pour voir. Mais je ne serai pas seul, si je me fais revirer on pourra toujours aller prendre un verre au pub d’à côté!

Une autre carte postale de coureur : Cette fois ne sont plus les eucalyptus qui encadrent la vue, mais plutôt les gratte-ciels du centre-ville de Brisbane qui se dressent, les pieds dans l’eau. À ma droite c’est le clapotis des vagues, à ma gauche le boulevard qui longe la rivière. Au dessus un des rares ponts qui enjambent le fleuve dans la capitale du Queensland. Dans la noirceur de ce samedi soir, la vision est sublime, de ces gratte-ciels, tout près, qui se détachent sur un autre ciel étoilé, sans nuages. Le CityCat poursuit sa ronde habituelle de haut en bas du fleuve, dans son ron-ron habituel et sa vitesse ahurissante. Et moi je cours. Une fois passé le coude du fleuve, c’est la grande-roue, dressée sur la rive opposée, face aux immeubles, et toute illuminée de blanc à la manière du London Eye qui nous salue de son reflet un peu timide sur la surface troublée par le vent. Comme toujours il fait bon. Comme à chaque fois que le soleil se cache, les gens sortent. Et pour une première fois, c’est dans le centre-ville d’une métropole que je cours, sans m’en rendre compte, sans même étouffer par l’air qu’on imaginerait imbuvable, caché sous l’autoroute, sur la piste cyclable du bord de la rivière.

Mes amis les animaux : j’en avais souvent entendu parler, souvent entendu bouger aussi, jamais vu. Pendant cette course, en plein centre ville, j’entends un bruit dans le feuillage. Je m’arrête, recule et tombe face à face avec deux « possums » (et pas opossums, qui sont leurs cousins américains), animaux typiques d’ici et d’îles du Pacifique. Ça ressemble à un raton, en plus petit, nez un peu aplatit et pelage brun. Ça a un peu la forme d’un kangourou aussi. Et je ne sais pas si c’est courant, mais ceux que j’ai vu étaient deux, on aurait pourtant cru à un seul animal au début : ils étaient soudés, bougeaient ensemble (peut-être même qu’un était sur le dos de l’autre). Et nous sommes restés là, eux dans leur arbuste, moi dans mes baskets, à s’observer pendant un bon 5 minutes. Pas très farouches les bébêtes. En plein centre-ville, faut peut-être le mentionner.

Novembre? C’est quoi ça!?! Novembre est officiellement passé dans ma tête du statut de mois tout gris qui s’appelle novembre à « période de 30 jours consécutifs qui porte le numéro 11 dans la séquence annuelle ». Étant un nordique, je m’aperçois que les mois sont associés dans mon esprit à des états de la météo, du monde extérieur… novembre c’est froid, c’est morose, c’est un peu de neige, c’est gris… Bon, vous connaissez, vous le vivez. Et bien dans ma tête ça devrait être comme ça. Mais là, mon novembre prend des allures de canicule (faudra m’y faire), il fera 32 et plus ces prochains jours. Et ce n’est presque rien. Et il y a des fleurs partout. Et la piscine tourne. Et les vacances scolaires commencent à la fin de la semaine… Novembre vous dites? Non : mois numéro 11. Inutile de vous décrire ma tronche ce soir lorsque j’arrive à l’épicerie, en shorts et sandales, en sueurs aussi… et que je tombe face à face avec un présentoir de tuques de Père-Noel. J’ai l’intuition que ce Noel ne sera pas comme les autres. Ca risque d’être le 25e jour du 12e mois, sans plus! Mais bon, nous aurons amplement le loisir d’en reparler! Je sens que mes yeux de nordique verront plein de trucs cocasses à raconter à propos de ça ces prochaines semaines…

Sur ce, je vous dit à tout bientôt chers amis!

dimanche 15 novembre 2009

Un bout de bonne humeur...

Petit clin d'oeil, pour les intéressés... Certains sont déjà au courant, d'autres le découvriront. Des étudiants en Arts et Technologie des Médias (journalisme, radio, télé...) au Cégep de Jonquière ont mis en ligne cette semaine un "lipdub", disons une reprise de vidéoclip en version lipsync... Vous verrez et comprendrez. Il paraîtrait que c'est très populaire dans les écoles en Europe, je ne savais pas. Mais en tout cas, c'est mon coup de coeur des derniers jours!

Semblerait que cette production soit inspirée d'un truc semblable fait plus tôt en septembre par les étudiants de communication de l'UQAM, un succès monstre celui-là, tout aussi réussi. J'ai tout de même un coup de coeur pour celui de Jonquière, c'est chez nous! Et il est plus "crinqué"! Prouesse technique du truc: beaucoup de mouvement, de déplacements constants, pas de pause, une seule prise (!), plus de 150 personnes impliquées... un gros défi! Chapeau!

Ce que je trouve génial, c'est la bonne humeur qui s'en dégage... et l'envie de tripper avec cette belle gang d'ATM! Même des australiens qui l'ont vu ont le goût d'émigrer pour aller étudier là. Faut dire qu'ils y sont franchement équipés. En tout cas, si vous avez 4 minutes devant vous et que vous avez envie de voir une gang de jeunes qui trippent, gâtez-vous! Perso, je l'écoute à chaque jour depuis que c'est sorti, et je vais continuer, dans mes moments de downs particulièrement... Et pis... ça donne envie de rentrer au Saguenay!

samedi 14 novembre 2009

Une histoire de tourbillons

Vous vous souvenez sans doute d’un précédent billet où j’abordais le sens de rotation de l’eau dans les toilettes (voir vers les derniers paragraphes de ce billet…) et où, sans grand argumentaire, j’annonçais que les tourbillons de votre lavabo n’ont rien à faire de la force de Coriolis, qu’ils tourneront dans le sens qui leur plaira peu importe que vous soyez au nord ou au sud… « Myth busted » que je disais… Et bien j’ai été étrangement surpris des réactions à cette annonce, de la déception mêlée à une désillusion…

Et puis cette semaine, j’apprends que ce billet a été cité dans un débat autour d’un diner où un connaisseur de physique remettait en doute ma thèse… Et on me demande la référence de ce fameux billet pour soutenir l’argumentaire… Mais comme l’explication n’y était pas géniale, que le sujet suscite la curiosité, que j’aime comprendre et expliquer… et que j’aime les défis (!), voici un résumé de ce que les 2 dernières heures passées à fouiller m’ont appris sur la force de Coriolis… Et je m’aperçois que le sujet est intéressant et explique plusieurs petits trucs (en espérant que l’explication soit assez limpide…) Faut-il le rappeler, le tout est fait sans prétention… et l’exactitude de ce que j’avance n’est pas garantie hors de tout doute! Je ne suis pas un pro de physique, j’essaie de comprendre avec vous!

* Et puis je me relis après avoir terminé l’écriture, petite mise en garde : l’explication est longue, parfois un peu nébuleuse… Je me suis donné un gros contrat que j’ai abordé de manière large… Lisez si vous en avez envie, je vous demanderai quelques efforts mentaux au fil de votre lecture… et prévoyez quelques minutes devant vous!

Allons-y donc…

Tout est ici histoire de rotation… et de point de vue (le référentiel). Deux des sujets à mon avis les plus ardus en physique mécanique. Commençons par parler de référentiel avec l’exemple classique du train. Vous êtes dans un train qui roule à 150km/h en ligne droite. Assis à votre siège, vous décidez de vous lever et d’aller vers la locomotive. Vous marchez, disons à 5 km/h. Moi, assis à la place à côté de vous, je vous vois donc vous éloigner à 5 km/h de moi. Mais l’automobiliste qui attend au passage à niveau et regarde passer le train et qui nous voit par la fenêtre du train, que voit-il réellement? Il me voit, à 150 km/h… et vous, à 155 km/h. Pourtant, vous n’allez pas à plus de 5 km/h à mes yeux… Mystère? Pas trop. Logique, votre vitesse s’additionne à celle du train. Tout est donc question de point de vue. Si un autre train roule parallèlement au notre dans le même sens et à la même vitesse, le passager vous verra avancer à 5 km/h et moi immobile. Et si le train est en direction opposée? Il vous voit à 305 km/h, moi à 300… Vous voyez le principe j’imagine. Ce point de vue, on le nomme référentiel, c'est-à-dire « par rapport à quoi » mesure-t-on une position, une vitesse… Et j’ajoute vite fait que ce point de vue, il est très relatif… Sur l’autoroute, la limite est à 100km/h. Par rapport à quoi? À la route, bien entendu! C’est évident. Évident dans notre monde, à notre échelle… Parce que vu de l’espace, d’un point « immobile » (concept très abstrait!), la Terre tourne autour du soleil à 30 km par seconde environ… Vous allez donc beaucoup plus vite que 100km/h… Parce que tout bouge avec vous, tout le temps… Deux corps qui bougent ensemble (vous et votre ordinateur présentement…) on l’air immobiles… et pourtant! Assis là, vous allez vite, très vite. Sur la Terre, qui tourne sur elle-même, qui tourne autour du soleil, ce soleil lui-même qui bouge dans la galaxie… et cette galaxie qui va on ne sait trop où à une vitesse folle… On ne sait pas à quelle vitesse on va, mais on va vite… malgré notre immobilisme!

Bon, passons au niveau suivant. La rotation. Imaginons un cas simple. Un tourniquet dans un parc pour enfants. Jetez un œil à ce vidéo. Regardez attentivement, plusieurs fois si nécessaire, il est génial. Faites des pauses, reculez, recommencez... Vu du dessus, les objets lancés parcourent des trajets droits, rectilignes. Par contre, lorsque la caméra est « embarquée » sur le tourniquet et qu’on observe les mêmes lancés qui étaient droits, on voit plutôt des courbes (particulièrement la balle, qui est lancée d’une main à l’autre d’une même personne…) Pourquoi des droites et des courbes? Il n’y a pourtant qu’un seul mouvement… Ben oui. Tout ce qui a changé entre les deux cas, c’est la position de la caméra. Dans un cas elle tourne aussi, dans l’autre elle est fixe. Ce référentiel donc. Dans le train, ou à côté… sur le tourniquet, ou au dessus…

Ainsi, une trajectoire droite vue d’un observateur immobile peut pourtant apparaître courbe observée d’un point qui tourne aussi… C’est une chose. Et qu’en est-il de la vitesse réelle sur le tourniquet? Si je suis assis au centre et que je tourne, je suis « immobile » par rapport au parc qui m’entoure. Je ne fais que voir sur 360 degrés. Je suis assis sur l’axe du manège et ne fais que tourner (et éventuellement être malade, mais c’est une autre histoire…) Par contre, si vous vous êtes assis sur l’extérieur du manège, alors vous aurez parcouru un cercle, donc une certaine distance passant par toute la circonférence du manège. Et pour parcourir une distance, il faut une vitesse… Mais si je suis moi assis au centre du manège et vous au bord, la distance n’a pas changé entre nous, malgré votre vitesse et mon immobilité. C’est que vous avez une vitesse tangentielle, une vitesse donnée par la rotation et qui augmente avec la distance par rapport à l’axe de rotation. Plus on s’en éloigne et plus cette vitesse augmente pour arriver à rester sur une même ligne... Et de la même manière, avec cette vitesse vous avez une énergie, votre corps porte l’énergie de sa vitesse, l’énergie « cinétique ». Si finalement on bloque instantanément la rotation du tourniquet, moi, assis au centre, je ne sentirai rien… (ou presque… je n’élaborerai pas ici l’inertie…) Je m’arrête de tourner, c’est tout (et je suis soulagé de ne pas être malade!). Mais vous, ouch! La vitesse qui permettait de rester assis face à moi sur ce tourniquet, elle est « dans » votre corps. Et bien que le tourniquet soit arrêté, votre corps, lui, veut poursuivre… Vous êtes expulsés… À la vitesse que vous aviez en vous. Votre énergie cinétique est dissipée lorsque vous frappez le sol, que vous vous arrêtez…

Bon, j’espère que ces quelques éléments sont clairs, parce que là ça se corse un peu… Imaginons maintenant que le tourniquet (qui est en 2D) est en fait la Terre (en 3D!!), dont l’axe de rotation est tracé entre le pôle nord et le pôle sud… et que ce tourniquet tourne à une vitesse telle qu’il fait un tour sur lui-même en 24h. Plutôt lent, pas très impressionnant donc comme manège… Mais pourtant! Comme la Terre est ronde, et grosse, ces vitesses peuvent être impressionnantes. Poursuivons avec l’analogie du tourniquet, imaginons que l’axe sur lequel j’étais assis est maintenant l’axe pôle nord-pôle sud. Cet axe croise le centre de la terre en plein centre, vis-à-vis l’équateur, à mi-chemin entre les deux pôles. Si je suis assis sur le pôle nord, ma vitesse par rapport à ce centre est nulle : je suis « au-dessus » et je le suis. Si je tiens le bout d’une corde et que vous en tenez l’autre bout et prenez une grande marche jusqu’à l’équateur, le point le plus large de la terre, à distance maximale de l’axe de rotation, vous êtes bien plein sud par rapport à moi… la corde est bien « immobile », tendue entre nous… Mais comme la terre tourne, et que vous vous êtes éloignés de son axe de rotation, vous voyagez maintenant… à 1670 km/h!!! Tout ça simplement pour rester « aligné » par rapport à moi. Comme sur le tourniquet.

Venons-en donc au fait, à la fameuse force de Coriolis. Si une particule est libre, détachée de la Terre et n’est pas influencée par ce qui l’entoure, elle flotte à une hauteur constante de quelques mètres au dessus du sol. C’est tout. Cette particule est lancée en droite ligne du pôle nord vers l’équateur. Si on la regarde depuis l’espace, cette particule. Que fait-elle? Une ligne droite, puisqu’elle a été lancée en ligne droite! Logique. Mais là où ça devient passionnant, c’est si vous la regardez depuis la surface terrestre… Disons depuis Montréal ou Paris, depuis l’HÉMISPHÈRE NORD. Que verrez-vous? Où êtes-vous? Sur un tourniquet… un tourniquet, la Terre, qui vu depuis le dessus du pôle nord tourne en sens antihoraire. Si vous la voyez arriver lentement depuis le nord, au loin et qu’elle disparaît au sud… Pendant qu’elle passe du nord au sud au dessus de vous, vous bougez avec la terre qui tourne, votre tourniquet, alors qu’elle demeure en ligne droite. Que voyez-vous? Une courbe!!! Pendant qu’elle aura parcouru quelques kilomètres du nord au sud, vous aurez parcouru quelques mètres ou kilomètres de l’est vers l’ouest (tout dépend de la vitesse…) Ainsi, si vous regardez vers le sud, la particule verra son tracé infléchi vers la droite…

De même, si la particule va du nord vers le sud en suivant la surface de la terre, elle va donc en s’éloignant de l’axe par rapport auquel la Terre tourne. S’éloignant du centre du « tourniquet » sa vitesse devrait augmenter pour arriver à rester solidaire avec la Terre qui est sous elle. Mais si sa vitesse n’augmente pas, alors elle n’ira pas aussi vite vers l’est que cette terre… et ainsi sera « déviée » vers la droite de sa trajectoire.

Et pis le truc qui explique le mythe des tourbillons dans les lavabos (j’y reviendrai), c’est que si maintenant vous êtes dans l’HÉMISPHÈRE SUD. Qu’arrive-t-il? Sur quelle sorte de tourniquet êtes vous? Comme vous étiez au dessus du pôle nord et le regardiez tourner, si vous êtes maintenant au dessus du pôle sud, le tourniquet qu’est la Terre sous vous… tourne en sens horaire, en sens opposé donc. Un peu abstrait, mais bien vrai! Et ainsi, la particule qui va du pôle sud vers l’équateur, elle semble déviée vers la gauche de sa trajectoire, de l’est vers l’ouest. À l’opposé de l’explication précédente, valable pour la moitié nord… Nous avons donc, dans ces deux situations, des rotations de la particule induites par la rotation de la Terre. J’espère que c’est à peu près clair (j’avoue que je me demande dans quel défi je me suis embarqué là!)

La force de Coriolis donc, c’est un concept qui entre dans la compréhension de phénomènes vus sur la Terre, depuis la Terre, et du au fait que tout ça se trouve « sur une boule, qui roule dans l’in-fini… » Et puis cette force donc, elle affecte en réalité TOUT ce qui est en mouvement sur cette planète. Toutefois, si vous roulez sur une autoroute de Paris vers Marseille, la friction de vos pneus sur le bitume surpasse de loin la force de Coriolis, même si vous vous éloignez de l’axe de rotation de la Terre, et vous ne dévierez pas de votre ligne, ou en tout cas pas à cause de cette dernière force! En fait, pour tous les corps solides en contact entre eux, les forces de friction sont de loin plus importantes que Coriolis. Et donc cette dernière est complètement cachée.

Toutefois, les fluides sont beaucoup moins influencés par la friction. L’eau et l’air donc, sont soumis à ces forces et peuvent être plus largement influencés. Mais la force de Coriolis, comme vous l’aurez compris, elle est due au fait que l’on s’approche ou s’éloigne de l’axe de rotation de la Terre lorsqu’on se déplace à la surface de la planète (parce qu’elle est une boule!). Comme la planète est énorme, pour qu’un changement notable soit senti sur un objet, il faut parcourir une certaine distance. Et donc, dans un lavabo, on oublie ça! L’eau de votre baignoire ou de votre toilette est à une distance que l’on peut considérer comme constante de l’axe de rotation de la Terre, peu importe où elle se trouve dans le lavabo! Elle ne subit donc pas la force de Coriolis de façon suffisamment importante.

Dans le lavabo, ce sont plutôt les courants, les différences de température, les courants d’air sur la surface, la forme du lavabo et la position du trou de vidange, n’importe quoi… qui sont plus importants que la force de Coriolis. Une expérience scientifique a déjà été faite pour vérifier si Coriolis pouvant effectivement imposer la rotation d’un tourbillon lors d’une vidange. La réponse est oui : dans un bassin parfaitement circulaire de plus de 1 mètre de diamètre, contenant plus de 1000 litres, vidé par un trou parfaitement centré d’à peine quelques millimètres (pour assurer une vidange lente et laisser le temps à la force de Coriolis de s’exprimer)… bassin qui a été laissé au repos pendant plus d’une semaine après son remplissage dans un environnement contrôlé avec aucun courant d’air et à température constante pour éliminer tout courant dans l’eau, avoir une eau parfaitement immobile avant la vidange. Alors seulement, les autres effets sont suffisamment négligeables pour que la force de Coriolis ait le dessus et impose le sens de rotation de l’eau. Une irrégularité de quelques microns sur le diamètre du bassin est toutefois suffisante pour annuler la force de Coriolis à cette échelle. Pas exactement les conditions de votre salle de bain…

Par contre, là où la force de Coriolis joue un grand rôle, c’est à une échelle beaucoup plus grande par rapport à la Terre… Plusieurs phénomènes sont à noter. Par exemple, lors d’un vol en avion, la rotation de la planète sous l’avion est à considérer… autrement, impossible d’arriver à destination sur un vol de plusieurs milliers de kilomètres! De la même manière, j’ai lu qu’en balistique (fusées, canons et missiles), cette force était considérée. Par exemple, on raconte que pendant la deuxième guerre mondiale, des canons anglais (venus du nord) ont été utilisés sur des îles de l’Atlantique sud, dans l’hémisphère sud donc… Calibrés pour considérer la rotation due à Coriolis au nord, les canons utilisés au sud tiraient plus de 100 mètres à côté de la cible… Pendant que la bombe volait, la Terre tournait du mauvais côté… Le tourniquet avait changé de sens...

Et l’exemple le plus important de la force de Coriolis, c’est bien sûr en météorologie et en océanographie. Les masses d’air ou d’eau, poussées des zones froides vers les zones chaudes, tournent au lieu de suivre une trajectoire rectiligne. Parce qu’elles parcourent des distances suffisantes pour que leur latitude (et donc leur distance à l’axe de rotation) change de façon importante. Vous avez tous certainement vu des images d’un cyclone ou d’une simple image des nuages prise par satellite. Tout tourne. Lentement, et sur une échelle de plusieurs centaines, voire milliers, de kilomètres. Pensez-y lorsque vous regarderez la météo à la fin du prochain téléjournal…

Enfin, pour conclure sur le sujet, une dernière explication, si vous pouvez encore en prendre un peu… Sur le tourniquet, si on s’éloigne de l’axe de rotation on voit sa vitesse augmenter. De la même manière, sur terre, si on s’éloigne de l’axe des pôles, on voit sa vitesse augmenter de façon proportionnelle à la distance qui nous éloigne de l’axe. Mais comme la Terre est ronde, ça change un peu tout… En fait, imaginez la Terre vue de profil, pôle nord en haut et pôle sud à sa verticale, en dessous. Si vous marchez d’un mètre du pôle nord vers l’équateur, de combien vous serez-vous éloigné de l’axe? Environ un mètre… Puisque la planète fait 12 700 km de diamètre, vous éloigner d’un mètre du pôle correspond à vous éloigner d’un mètre de l’axe. Sur l’échelle d’un mètre, vous avez parcouru une distance « plane ».

Faisons le même exercice à l’équateur. Marchez d’un mètre de l’équateur vers le nord. De combien vous êtes-vous approché de l’axe de rotation? Pratiquement rien… Vous marchez toujours sur du plat, même si la Terre est ronde. Vous voyez? Et ainsi, souvenons-nous que la force de Coriolis est due au fait que en voyageant dans l’axe nord-sud, ce qui influence cette force est le fait que la distance par rapport à l’axe de rotation de la Terre change. Au pôle donc, la force de Coriolis est maximale, puisque l’éloignement est énorme. Un mètre de déplacement égale un mètre d’éloignement. À l’équateur en contrepartie, un mètre parcouru ne change rien à la distance du centre. Coriolis y est alors… nul!

Pourquoi je parle de ça pour finir? Pour que vous compreniez la magnifique image qui suit. Photo prise par satellite, gracieuseté de la NASA, les couleurs représentent la teneur en chlorophylle de l’endroit observé, la chlorophylle étant une molécule qu’utilisent les plantes pour capter la lumière du soleil. Ainsi, sur l’image, disons simplement que plus il y a de vert et plus il y a de vie végétale. Arbres et plantes sur les continents, tout ça est fixe. Mais dans les océans, c’est du plancton et des algues qui contiennent la chlorophylle, et eux sont poussés par les courants marins… Ils vont donc là où la mer les porte. Et si vous observez de plus près, vous verrez dans le Pacifique une ligne colorée au niveau de l’équateur, enrichie en vie, en chlorophylle donc. Poussés par les courants marins, les végétaux de la mer se retrouvent coincés à l’équateur… Coriolis est maximal aux pôles, nul à l’équateur. Poussées depuis le nord et le sud par les masses d’eau en rotation, les matières s’accumulent sur cette ligne où les tourbillons gigantesques des courants marins deviennent nuls…

Comme si l’équateur n’était pas seulement une ligne tracée par les humains sur leurs cartes, mais que la nature traçait bien elle aussi une frontière entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud…


Et puis, comme tout texte de nature scientifique qui se respecte… voici mes références, sites web que j’ai lus pour essayer de comprendre et résumer en mes mots :
MERLE, Jacques, Océans et climat (2006), IRD Editions: Montpellier
HABY, Jeff, Coriolis Force Interpretation, TheWeatherPrediction.com
NICOLLIER, Claude, Notes de cours: Technologie et opérations spatiales, École Polytechnique Fédérale de Lausanne, 2009
La Force de Coriolis, La météorologie du Funéa (météorologue en Polynésie française)
Force de Coriolis, Article wikipedia

jeudi 12 novembre 2009

La vie, la vie...

Tiens, ce soir c’est retour à la « normale »… Après avoir essayé plusieurs styles/sujets variés depuis quelques billets, parlons de la normalité, du quotidien, de la vie… Semaine plutôt remplie… enfin. Pas tant en termes d’horaire, pour ça rien n’a changé; travail de 9 à 5 ou à peu près, toujours semblable depuis le début. Ce qui a changé, c’est ce que je fais pendant la journée : je travaille! Bon, dire ça comme ça c’est avouer que je n’ai rien foutu depuis le début, ce qui est faux. Mais il serait tout aussi erroné de dire que je travaille à ma pleine capacité depuis que je suis ici.

Bon, ainsi cette semaine, je bosse. Il y a bien eu l’incident de lundi dernier qui m’a fait perdre une bonne journée sur ma planification, le ménage et la reprise de l’opération avortée lundi après-midi ont pris plus de temps que je ne m’attendais. Et puis donc les choses à faire s’accumulent, j’ai des idées et un peu plus de pression pour les faire, pour avancer, produire quelque chose. Je n’irai pas jusqu’à dire que je suis hyper productif, mais j’essaie des choses, j’avance, lentement, et j’apprends des trucs malgré tout. J’ai passé ma semaine dans les labos, ce que je préfère au bureau (lapsus d’écriture, mes doigts ont tapé bourreau plutôt que bureau!). Je devrai quand même m’y astreindre ces prochaines semaines, je dois produire une revue de littérature d’ici à la fin du mois (revue de littérature = lire la documentation scientifique déjà disponible sur le sujet de travail afin d’en comprendre ce qui en est déjà connu, et en faire un résumé qui servira d’introduction au rapport. Tout rapport de recherche universitaire commence par une revue, n’importe quel article scientifique aussi. Perso, je déteste!)

Et pis autrement c’était hier le début du cours d’aviron niveau 2. J’ai été un peu déçu… J’avais un groupe trippant au cours précédent, niveau 1, un coach motivant et nous étions tous d’un niveau égal, un bon niveau. La majorité des gens du premier cours n’ont pas poursuivi, et je me retrouve avec des personnes d’un peu partout, pas toutes du même niveau… Et puis le coach en est à sa première expérience d’enseignement, il est moins confiant et n’a pas autant d’aisance que le précédent… Bref, il aurait fallu que j’attende quelques semaines avant de recommencer un cours, histoire d’oublier le précédent et d’avoir hâte! Mais en même temps, c’est l’aviron et je trouve ça toujours aussi génial comme sport. Donc je ne vais pas me plaindre plus que ça. L’horaire a changé; mercredi et vendredi matin, plutôt que mardi et jeudi (ça aussi c’est un peu moche…)
Je sais que de nombreuses personnes (sinon tous) m’envient d’être ici, en voyage, ailleurs… Et vous avez probablement raison. Et vous vous demandez peut-être pourquoi je ne parle pas plus que ça de voyages, de découvertes, de tourisme… Ben simplement parce que vous ne pouvez imaginer à quel point je ne me sens pas en voyage! Juste chez-moi, ce chez-moi étant simplement ailleurs. Je mène une vie presque routinière, et je me permets sans aucun scrupule de jouer à l’ordi au lieu d’aller découvrir les environs… Bien entendu je suis dans une vie différente et tout, mais dans ma tête, je suis dans la vie normale… Je me lève le matin, fais du sport, vais travailler, rentre, mange, fais un peu n’importe quoi… et dors. La routine quoi! Bon, il y a bien le fait qu’il y a un perroquet qui crie, perché dans le palmier dans la cours… qu’il y a un lézard au plafond de ma chambre… que les premiers mots que je dis le matin sont en anglais avec mon coloc dans la cuisine en déjeunant, à mon réveil… et que je longe le fleuve Brisbane pour aller à l’université… Tout ça est vrai. C’est devenu ma routine.

Preuves ultimes que je ne me sens pas en voyage : je n’ai toujours pas envoyé de cartes postales… et je n’ai presque pas pris de photos, à peine plus que ce qu’il y a sur internet… Peut-être devrais-je changer mon attitude? Sais pas. Je me sens comme ça… C’est tout. Tant pis!

* Bon, je relis les deux précédents paragraphes… j’ai l’air d’un gars désabusé, « blâsé », celui qui peut se permettre de dire « j’habite en Australie, je vous fais tous chier avec ça, mais perso ça ne me fais pas un pli! » Et en fait, la réalité n’est pas aussi crue, mais elle n’est pas trop loin de ça non plus! Ça fait tout de même un an et demi que je suis parti du Québec, d’une vie vraiment stable (quoiqu’en Suisse ça commençait à être très bien à ce niveau, de ce point de vue c’est d’ailleurs un peu moche d’avoir mis un terme à ça alors que nous avions tout et que nous connaissions la place et les gens). Peut-être faudra que je retrouve mon monde pour quelques temps pour mieux profiter d’un éventuel autre voyage du genre… Parce que pour le moment, une des choses qui me donne le plus de misère est le fait que je n’ai aucune amitié ou personne stable autour de moi. Mes amis, aussi bons soient-ils, sont de passage, sont des collègues, vont et viennent. Bien sûr, ils sont danois, anglais, allemands, suisses, canadiens, américains, australiens… et c’est super. Mais éphémère. Je me contenterais très bien d’une gang de québécois, si au moins notre amitié n’avait pas une date de fin, une échéance de quelques semaines ou mois. Parce que c’est bien là le problème. Malgré toutes les belles paroles, les personnes rencontrées en voyage ne demeurent pas souvent des amis à long terme. On se rencontre dans un contexte particulier, souvent par la force des choses sans réellement se choisir. Ça fait la job pour le temps que nous y sommes, et c’est parfait. Mais une fois de retour dans nos vraies vies, ces personnes ne sont plus nécessairement les meilleures… C’est platte mais c’est comme ça. Plusieurs d’entre vous le savaient déjà. Pour les autres, croyez-moi. S’il y a une chose que j’ai compris depuis ces trois années où je voyage beaucoup, c’est bien ça. Les amis de voyage sont rarement des amis pour la vie. Et quand ils le sont, alors ce sont des amis extrêmement précieux, très forts malgré les années et les continents!

Sur cette petite parenthèse de « vidage de cœur », je vous souhaite un agréable jeudi (j’adore souhaiter bon matin alors que je m’apprête à aller au lit! Je suis LOIN! Sauf Alex, mais bon…) Je reconnecte en fin de semaine, où je n’irai d’ailleurs pas très loin, j’ai des soirées prévues samedi et dimanche, éventuellement vendredi aussi… Donc je reste dans les parages… See ya!

mardi 10 novembre 2009

La déroute

Noirceur, sol un peu humide, aucun bruit, aucun mouvement. Le moment parfait pour tenter une sortie hors de cette cachette si réconfortante, vers ce terrain hostile dont on devine dans la pénombre certaines formes qui laissent penser à un complexe industriel. Le gros prend par la gauche, la petite prend par la droite. Parfait. Rendez-vous là bas, sous l'abris. Concentration... GO! GO! GO!

Tout baigne. Déjà la moitié du chemin parcourue, c'est si facile! Aux deux tiers, tout est sous contrôle... Objectif en vue, là, sous les canalisations. Mission en voie d'être complétée. Et pis soudain, c'est la panique. L'espace d'un instant, lumière, vacarme, cris... Merde! Pris en flagrant déli. Que faire? Pas le temps de réfléchir, pas le temps de prendre le temps. L'instinct prend le dessus. La petite, agile, tente une fuite par les hauteurs, escalade dans l'angle du mur le plus près, tandis que le gros, certes moins agile, n'a d'autre choix que de se tapir dans un coin, dans un rayon d'ombre, espérant en vain passer inaperçu. Peine perdue.

Instantanément localisé et démasqué, c'est une véritable fin du monde qui s'abat sur lui: le vacarme devient assourdissant et c'est comme si le ciel lui tombait sur la tête, sans forme, mais dont il devine la puissance et la capacité meurtrière. Pensée rapide: "si je reste, chuis cuit!" qu'il se dit. Seule option: la fuite. COURS! Dans l'angle, là, ce sera sécuritaire. Et enfin apparaît un nouveau refuge, une nouvelle cachette, sous cet énorme réservoir d'où coule un peu d'humidité, juste ce qu'il faut pour s'abreuver. Repos? Non, parce que le ciel n'a pas renoncé à tomber. Fuis, sauve qui peut! Nouvel abris temporaire, le temps de voir venir planqué dans ce qui semble être l'entrepôt d'une papeterie. Et pis enfin, le salut est en vue: le refuge d'où cette aventure a débuté, il est là, juste là. Enfin. Dernier petit sprint, esquivant une ultime tentative de meurtre venue du ciel. Plus que trois pas, deux, un... Ouf! Planqué, en sécurité dans la douceur de ce logis où il se sait intouchable...

Surprise, la p'tite est rentrée. Elle a profité de la bataille épique qui se déroulait de l'autre côté du terrain pour se faufiler discrètement. Yesss! Sains et saufs, tous les deux. La prochaine fois, on attendra quelques heures de noirceur en plus avant de sortir...

Et pendant ce temps, 1m83 plus haut, le grand roux peste contre la putain de coquerelle qui vient de disparaître entre deux planches, sous le bain...

lundi 9 novembre 2009

Témoignage

AVIS : le message qui suit raconte un incident survenu aujourd’hui, qui n’a eu aucune conséquence, mais ça aurait pu être pire. Ainsi, ce billet peut inquiéter certaines personnes, en choquer d’autres et malgré tout ne rien vous apprendre de constructif. Lisez si vous voulez mais ne m’en tenez pas rigueur, vous aurez été avertis…
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J’ai hésité. J’en parle, ou pas? J’vais inquiéter ma mère, et dans une moindre mesure plein d’autres gens aussi… Mais là n’est pas mon intention. J’écris ceci pour relater un épisode de la vie d’un métallurgiste, pour en rendre compte, pour qu’on puisse le lire un jour et dire « ah, ok. C’est vrai alors… » Pour mes amis métallos surtout, pour tous les autres si ça vous intéresse ce qu’on peut faire avec presque rien un soupçon d’eau et un peu de métal… Parce que aujourd’hui on a bien malgré nous vérifié une chose qu’on apprend dans les cours de sécurité en fonderie. On a eu un « incident » (comme un accident, mais sans blessure…). On a « un peu » fait une explosion d’aluminium liquide. Pas de panique : nous étions protégés. Et à part une petite frayeur et du métal un peu partout, tout est ok. Je vous explique…

Vous le savez peut-être, l’eau liquide, quand elle passe en vapeur, augmente de volume. Et si le volume est gardé constant, alors la pression augmente… Principe du presto ou de la locomotive à vapeur… Le volume augmente de « environ » 650 fois. Pas mal. Consigne quand on travail en fonderie : pas d’eau, jamais, nulle part. Parce que si cette eau vient en contact avec le métal liquide (donc très très chaud), elle passera automatiquement en vapeur, augmentant de volume et projetant ce qu’il y a autour, en l’occurrence le métal fondu, comme une charge explosive… Dans une fonderie donc, ne cherchez pas de robinet. Interdit de boire un Coke dans un centre de coulée aussi… De la même manière, TOUT ce qui doit entrer en contact avec le métal fondu doit au préalable être chauffé pendant suffisamment longtemps à plus de 200 degrés pour s’assurer que toute l’humidité en est partie. C’est ce qu’on apprend partout, c’est ce qu’on fait tout le temps.

Mais cet après-midi, malgré l’utilisation de nos procédures habituelles pour préchauffer les tubes que nous remplissons de métal fondu, un d’eux était encore humide à l’intérieur. On y aspire l’alu à 700 degrés, comme d’hab. Sauf que d’habitude c’est nous qui devons aspirer le métal à l’aide de la pompe. Là, la pompe pousse d’elle-même pour sortir. Et pis POUF! En un instant, nous reculons, surpris… et l’instant d’après nous nous apercevons qu’il y a de l’alu un peu partout, sur le plancher, les tables, dans le four… et un peu sur nous… Dans un rayon de 3 mètres environ, le creuset s’est vidé sous la pression engendrée par l’expansion de la vapeur d’eau restante dans le tube et son contenu s’est répandu partout, en une joyeuse explosion à 650 degrés… La question qui vient ensuite, après le pouf et le recul, après avoir ouvert les yeux et compris ce qui se passe : « Es-tu OK? » « Oui, et toi? » « Oui ». Ok alors.

Nous portions tout l’équipement de sécurité requis, comme d’habitude, et nous étions bien protégés. Tablier en cuir, sarrau, jambières de cuir, casque avec visière complète, gants jusqu’au coude… On avait tout, et c’était nécessaire. Nous n’avons rien eu de plus qu’une petite frayeur et un gros dégat! Et pis des « spots » brûlés sur les sarraus et les tabliers, un gant « plaqué alu » complètement bousillé et bon pour la poubelle… ou bon pour être exposé au mur, à titre de « leçon » pour montrer ce qui peut arriver… La leçon : toujours porter ses équipements de sécurité. Quoi faire à l’avenir pour éviter que ça n’arrive : utiliser des procédures de préchauffage encore plus longues et prudentes pour éviter tout risque, risque qui était par ailleurs, selon nos nombreuses expériences préalables, nul!

Par chance, personne d’autre n’était présent dans la fonderie, nous étions deux, attentifs et protégés par nos vêtements de sécurité. L’ais-je déjà dit : portez vos EPI. C’était 300g d’aluminium liquide, moins d’une tasse. Vous seriez surpris de voir à quel point on peut étendre une si petite quantité… partout. J’estime qu’il y avait moins de 0.1 ml d’eau liquide dans le tube, à peine un soupçon d’humidité. Ce tube, je l’avais séché à l’air comprimé avant de le placer dans un four à 700 degrés pendant plus d’une heure et demi. J’imaginais pas qu’une goutte d’eau pouvait y subsister…

Je me relis et je me dis que je suis peut-être stupide d’écrire ça… ça ne vous apprend rien et ça vous inquiète. Désolé m’man. C’est pas l’intention. Ce blogue raconte des tranches de vie, de belles et des moins belles, des bonnes et des moins bonnes. Pas de censure.

J’ai perdu mon métal, répandu un peu partout. C’est la pire conséquence. Je recommence demain matin, tout simplement. Et ce sera sécuritaire, no worries!

P.S. Et pis si mes collègues de travail lisent ça ce soir, ne vous en faites pas… J’avais l’intention de vous en parler demain… Daniel Graham est déjà au courant.

dimanche 8 novembre 2009

Ze Beach boy...

Une image vaut mille mots, quelques photos valent bien quelques pages...









Il est 20h, j'ai juste pris le temps de mettre mes trucs à sécher et de manger un peu. J'ai passé la journée dans un spot beaucoup trop difficile pour mes capacités, à me faire laver par des murs d'eau de 2m est plus en essayant tant bien que mal de les dompter!!! J'étais comme un débutant à ski, habitué aux pentes vertes, qui passe sa journée à essayer de faire du chasse-neige dans des doubles-noires... La classe. Et pis là je me sens claqué comme je ne l'ai pas été depuis très longtemps, la journée de ski à côté, c'est rien!!!

Merci à Daniel, photographe du jour...

samedi 7 novembre 2009

Clins d'oeil

Un rayon de soleil : 18h10, le ciel a sa teinte orangée quotidienne, les nuages de feu embrasés par la chaleur des derniers rayons de l’astre qui part pour la nuit… Mon rythme est bon sous les eucalyptus du « Robertson Park », pas très loin de chez moi. La course, c’est presque devenu mon quotidien. Les rayons du soleil, ils y sont toujours, ou en tout cas ils ne sont jamais cachés très loin! Mais en ce samedi soir de novembre, alors que je contourne une petite famille, un petit rayon de soleil haut comme trois pommes m’illumine. Elle a pris mon pas, ou du moins ma vitesse, de sa course mal assurée, me regarde droit dans les yeux et m’envoie le plus beau sourire troué de ses dents pas toutes poussées qui puisse exister! Je la regarde, ravi, et lui renvoie son sourire. Salue sa mère, et poursuit mon chemin… Demi-tour quelques minutes plus loin, je repasse par le Robertson Park, la petite famille est sur le chemin du retour elle aussi. Et la petite bout-de-chou est toujours fascinée par le grand gars qui court… Cette fois, je m’arrête à une barre près du trottoir pour quelques chin-up… Elle s’approche, et je ne peux m’empêcher de lui demander dans mon meilleur anglais si elle veut essayer… C'est de ça qu'elle a l'air en tout cas... Aidée de son père, j’ai donc eu de la compagnie pour mes trois chin up les plus coooools à vie!!! Radieuse, insouciante et curieuse, elle est repartie en regardant les fleurs et les canards, de son pas mal assuré d’une petite qui ne marche pas depuis très longtemps… Un très agréable rayon de soleil…

Les mascottes d’Hydro ont de la concurrence : Les collègues des porte-paroles d’Hydro-Québec ont de la concurrence! Par contre, ici ils froncent toujours des sourcils et ont sans arrêt l’air de dire qu’on agit mal dans un genre de « Rhô-lâ-lâââââ… » Point positif, chaque prise a un interrupteur bâti à même le boîtier d’où on peut ouvrir le circuit, couper le courant donc… (désolé pour la qualité de la photo, mon appareil n’a pas envie de jouer ce soir…)




Pour mes lecteurs non-québécois, Hydro-Québec est la société d’état qui fournit l’électricité à toute la province (ben oui, hydro, parce que plus de 80% de notre électricité provient de l’énergie hydraulique, les barrages suisses, aussi impressionnants soient-ils, ne sont rien à côté des barrages du nord québécois!). Ils utilisent depuis quelques années des « personnages » qui parlent dans leurs publicités de prévention et de sensibilisation à la télévision qui sont en fait… des prises de courant. Les deux fentes sont les yeux (le plus et le moins), la partie arrondie fait la bouche (mise à la terre). Une campagne bien réussie à mon avis, avec un bon brin d’humour. Je ne sais pas si on voit encore ces personnages à la télé, je n’y suis plus très fidèle! (Une image prise sur le site d’Hydro, pour vous donner une idée).





Folie porcine : je lis beaucoup sur les sites de nouvelles québécois depuis que je suis ici. Et je ne peux m’empêcher de vous parler de votre folie, la grippe et son vaccin. D’ailleurs, je préfère lui redonner son petit nom d’avant, plutôt que « la grippe A (H1N1) » qui est hyper platte et longue à écrire avec ses parenthèses et ses majuscules… et pis y’a trop de protocole là-dedans! La grippe porcine. Pourquoi pas? Enfin, toujours est-il que je trouve particulier tout le branle-bas actuel. Pas nécessairement si exagéré que ça, juste un peu fou, un peu extravagant (comme on est bon là-dedans au Québec me semble). Bon, je ne jugerai pas trop, je n’y suis pas, tout ce que j’en apprend ce sont ce que les médias en rapportent, et il semble que les médias, comme souvent, sont en partie la cause de l’affaire. Ce que je peux ajouter toutefois, c’est que l’état du Queensland, Australia, ne vit pas ça de la même façon. Il y a bien des messages réguliers aux gens, quelques avertissements, mais il faut ouvrir les yeux pour le voir, autrement on n’en entend presque rien. La première vague a frappé fort dans le sud (là où il fait froid) à l’hiver (en juin, je rappelle qu’on est dans l’hémisphère sud, tout est à l’inverse!) A Brisbane donc, climat sub-tropical, pas trop de soucis à ce niveau. Fait amusant, les employés de l’université doivent maintenant faire une « analyse de risques » s’ils doivent se rendre dans l’hémisphère nord. Une telle analyse, on la fait habituellement pour un nouveau truc fait en labo, par exemple avant de couler du magnésium, j’ai du faire une telle analyse de risques, où on peut effectivement analyser, prévoir, quantifier et en venir à contrôler les risques.... Aujourd’hui je devrais faire de même pour aller passer Noel dans le nord. Pure folie! Ah, et pis au fait : je vais me faire vacciner. J’ai un rendez-vous. Clinique de l’université, lundi 23 novembre, 1h45. Gratuit. Pas de folie. « No worries mate! ». On est en Australie, y fait chaud, c’est l’été…

Et pour finir… M’en vais à la mer demain, surfer… Quelqu’un intéressé?

mercredi 4 novembre 2009

La langue de l'autre

Don’t worry, je vais pas essayer de vous donner un cours de « french kiss », anyway, depuis quelques temps je ne pratique pu… chuis probablement pas le meilleur. Non, parlons (comme vous l’aurez compris dès le départ) de langue, de langage, de communication.

Ce matin, on me demandait dans un commentaire si la journée de la Melbourne Cup avait été l’occasion de sortir un nouveau scandale en douce pendant que le peuple festoyait… J’ai répondu que non, en ayant pris la peine de vérifier. Quand même. Tout cela pour dire qu’en fouillant à travers les pages du journal The Australian à la recherche d’un quelconque scandale croustillant, je suis tombé sur un article à propos de l’ouverture d’un nouveau programme d’immersion en langue seconde subventionné par l’état (en New-South Wales, en banlieue de Sydney je crois…) Les élèves y suivront des cours de langue seconde dès le début du primaire à raison de 90 minutes par jour. Les spécialistes indiquent que c’est plus facile de devenir bilingue quand on est jeune. Et comment! Et le détail qui change tout, les langues au choix dans ce programme : japonais, indonésien et le plus populaire, chinois.

Dès la rentrée prochaine (présentement on est à la fin de l’année scolaire…), des p’tits moutes de 6 ans, ne sachant pas encore additionner en haut de 10 et ne sachant pas écrire leur propre langue vont prendre des cours de chinois. Ils le font bien au Québec avec les nouveaux cours d’anglais. Mais du chinois. Z’avez déjà essayé vous d’apprendre le chinois? Moi j’ai abandonné avant même d’essayer. Une langue toute en intonations, en subtilités et en détails. Y’a genre 12 façon de prononcer ce qu’on dirait comme « heu » (ou whatever!), avec 12 sens différents… Une langue complexe comme j’en connais peu. Quand on dit que c’est du chinois, ça dit tout.

Mais cette réalité qui me donne un peu le vertige est tout de même très conséquente avec la réalité australienne : des asiatiques, on en voit partout. Ils prennent de plus en plus de place dans le monde, et les australiens sont sur le morceau de terre « occidentale » (vive le deuxième sens des mots!) le plus près de l’Asie, ils sont aux premières loges pour comprendre ce futur. L’Asie pousse, l’Asie grandit. Dans ce que je connais au jour le jour, en recherche universitaire, ils sont une forte majorité de chinois, plus assidus, mieux « drillés », peut-être plus masos à bosser comme des fous… Les occidentaux avons ce défaut : on compte nos heures, et quand on a fini, on fait autre chose… En recherche, où il faut une bonne dose d’autocontrôle, les asiatiques sont imbattables, du moins au niveau de la motivation. On pourra parler de la qualité du travail une autre fois.

Autre exemple plus global; j’ai lu ce matin un billet intitulé Les temps changent de Michel Cormier, correspondant de Radio-Canada à Pékin. La société d’état pétrolière chinoise vient d’acheter 60% des parts de deux des plus gros gisements de sables bitumineux de l’ouest canadien. Et ils ont fait de même un peu partout sur la planète au cours des derniers mois… Il y a quelques années, je m’étais dit que je devrais apprendre le chinois, que ça pourrait être utile… J’aurais du passer de la parole aux actes…

J’ai étudié l’internet chinois l’année dernière dans un travail à l’uni. Savez-vous que la Chine est le pays qui compte le plus d’internautes? Ils étaient 300 millions il y a 9 mois, ils doivent frôler les 400 millions aujourd’hui avec la croissance qu’on observe. Le chinois est donc en voie de supplanter d’anglais comme première langue du web. Si ce n’est déjà fait… Vous ne vous en rendez certainement pas compte, mais le web est un monde multilingue… allez sur Google China pour avoir un aperçu vite fait… Le géant qui grandit… démographie oblige, il va tout bouffer! (on ne va pas tous mourir… ou du moins pas plus vite à cause de ça. Il faut juste s’attendre à certains changements…)

Parce que c’est bien là où nous allons, dans un monde où l’anglais, celui que je me pète la tête à essayer de perfectionner, perdra de son importance au profit de la langue de ces économies surpuissantes. L’anglais reste quand même essentiel, particulièrement en Amérique du Nord… Mais faudrait commencer à faire comme les suisses… Plusieurs d’entre eux maîtrisent plus de deux langues (avec quatre langues officielles, c’est un bon début!)

La langue de l’autre, de mon point de vue, c’est souvent le chinois… Et quelle barrière. À l’heure du lunch, si vous allez un peu avant midi à la salle à manger du labo, c’est welcome to China en moins de deux. Ils peuvent tous parler anglais plus ou moins à peu près pas trop mal. Mais à 6 autour de la table avec un blanc bec, moi, j’ai mieux fait d’essayer de lire mon journal que de m’incruster dans la conversation chinoise! Et pis je les comprends de ne pas se faire chier avec l’anglais entre eux, faut pas lire ici que j’aime pas. J’ai juste à aller manger à 12h30, avec les européens…

Mais moi, petit québécois, francophone immergé par la langue nord-américaine, c’est l’anglais que je m’efforce de maîtriser. Et c’est tout à fait légitime. Pour combien de temps est-ce légitime? Là est la question! J’entendais en début de semaine en entrevue James Moore, ministre canadien de la culture et député de la région de Vancouver. Pour lui, chez lui, le chinois c’est tout près… À Toronto, les gens disent que ça envahit… (vous vous demandez d’où je tiens ça? De sources sures, d’un torontois depuis toujours, et un peu conservateur du haut de ses presque 75 ans... Oui oui, j’ai des plogues quand même!). À Montréal, on ne semble pas trop le sentir. Par contre, en Europe, j’ai senti une plus grande ouverture vers l’est, une curiosité face au géant qui pousse (pas de là à dire que l’Europe est tournée vers l’Asie, l’Europe reste surtout tournée sur elle-même et s’auto-suffit en matière de diversité!) Bref, de partout on sent que ça s’en vient, qu’il faut s’y préparer, que c’est le monde vers lequel nous allons.

Est-ce que c’est ça qu’on sent au Québec? Sais pas, pas sûr. Ca fait un bout que j’en suis parti, mais je lis tout de même assez de nouvelles de là-haut pour penser que non! Vous pourrez me donner votre avis là-dessus… (comme sur n’importe quoi que j’écris d’ailleurs! Ce billet est un opinion, vous l’aurez compris. J’ai pas la vérité absolue!) Au Québec on fait bien de protéger avant tout notre langue, c’est assez complexe comme ça, et c’est tellement essentiel à ce que nous sommes. On fait bien d’apprendre l’anglais aussi, on en est noyés (pis c’est une langue « officielle », en plus). Mais faudrait penser que les enfants de première année d’aujourd’hui, quand ils atteindront le marché du travail, ne seront pas dans la réalité que nous connaissons maintenant. C’est mon pronostic. Je me mouille.

S’avez, les américains et autres anglos ont la fâcheuse réputation de ne pas connaître d’autres langues que la leur. Pourquoi faire? Tout le monde peut les comprendre. Y ont ben raison! Et tant que les chinois considèreront que l’anglais est encore la langue du monde, ça joue, ils l’apprendront. Mais le jour où l’Empire du milieu sentira qu’il est autosuffisant, watch out! Aux oubliettes l’anglais. Mes enfants (y’en aura probablement un jour…) n’apprendront probablement pas le mandarin ou une autre langue du genre. Vont se contenter de l’anglais. Mais est-ce vraiment bien?

Ce point de vue, c’est avant tout celui d’un voyageur, exposé depuis longtemps à toute cette diversité. Combien de fois ais-je eu à sortir mon anglais à détour d’un coin de rue depuis un an et demi? Aucune idée… Tout le temps. Le jour où je devrai sortir mon chinois au coin de la rue (bon je vivrai peut-être pas assez vieux!), ce sera une autre histoire!

Parce qu’en fait, ces petits australiens qui feront des heures de chinois dès la rentrée prochaine, ils ne seront pas nécessairement de grands hommes d’affaires ou de futurs premiers ministres. Mais ils auront un sacré outil dans leur coffre!

P.S. Je me balade un peu sur le net ce jeudi matin pour tomber sur ce billet publié sur le site de La Presse... Encore des questions?

mardi 3 novembre 2009

Melbourne Cup Day

Aujourd’hui, l’Australie vivait probablement une de ses plus belles folies collectives annuelles : la coupe Melbourne. Tenue annuellement le premier mardi de novembre, c’est l’occasion de mettre, l’espace d’un moment, le pays à OFF. C’est pas des blagues, c’est tellement fou que dans l’état de Victoria (sud-est, là où se trouve Melbourne) c’est carrément une journée fériée. La journée fériée de loin la plus absurde que je connaisse… Ah, parce que je ne l’ai pas dit; la Melbourne Cup, c’est une course… de chevaux!

Ben oui. 24 chevaux, les meilleurs, qui s’affrontent à 14h pétantes dans une course de 3.2 km à l’hippodrome de Melbourne. Bourse au vainqueur : 5.5 millions de dollars, rien de moins! Une course comme ça, ça dure moins de 4 minutes. Mais je vous le jure, l’Australie s’arrête pour la regarder. Les employés s’arrêtent, les cours sont suspendus (j’vous le jure!), les écrans montrent tous la même image… Des chevals. Même pas des chevaux, des chevals… tellement c’est absurde!

Dans mon cas, à Brisbane (tout de même dans une université, à 2000 km de Melbourne), ça se traduit par un grand BBQ organisé par des gens de génie civil. Le tout est gratuit (!) et tenu dans un des halls/labo géant de génie civil (là où il y a un pont roulant et où on peut couler du béton… un labo « pour hommes ». BBQ gratuit, et pas avec n’importe quoi. On mange hamburger, avec comme viande du steak, pas haché, pas en boulettes. Du steak! On est en Australie… Le rendez-vous était à 13h, la course se tenait à 14h. On pouvait voir sur la télé l’euphorie qui envahissait l’hippodrome, les gens démesurément contents d’avoir un billet pour « l’événement ». Mais bon, c’était avant tout une raison pour les gens de l’université de se retrouver autour d’un repas communautaire, à la bonne franquette… Par contre, à 13h58, tous les yeux étaient rivés sur l’écran. La course, la première et probablement la dernière course de chevaux que je regardais de bout en bout de ma vie, était tout de même intéressante. Ça court vite un cheval! 55km/h en pointe. Sur 3 km. Quand même!

C’est finalement le numéro 21 qui a gagné. Ceux qui avaient parié dessus ont gagné, les autres ont perdu. C’est ça les course de chevaux…

Et pis bon, en discutant avec les gens du coin, on entend de drôles d’histoires à propos de la Melbourne Cup. Genre la dame qui dit qu’elle déteste les courses de chevaux, que celle-ci est la seule et unique qu’elle regarde… mais qu’elle ne la manque jamais. Allez comprendre. En fait, ça donne l’impression d’une grande communion nationale, genre la minute de silence à 11h le 11 novembre chez nous. Mais ici ce sont 4 minutes de silence observées à travers le pays… autour d’une activité sociale, sportive, apolitique. J’ai parlé à une amie québécoise qui travaillait aujourd’hui dans la cuisine d’un resto. C’était une journée super achalandée chez eux… Tout était plein. Et à 14h, même les employés de la cuisine sont sortis dans la salle à manger pour regarder la course. De mon point de vue, c’est absurde. J’la pige pas.

Y’a aussi l’autre ami australien qui explique candidement que c’est une superbe occasion crée de toute pièce pour boire et faire la fête. « Vous ne trouverez jamais en ville autant de gens saouls qu’en cet après-midi de la Melbourne Cup » En Australie, on se crée des occasions pour boire qu’il me dit. À mon avis, c’est partout pareil à ce sujet. Par contre, qu’on se crée des occasions de jours fériés, ça c’est plus inusité…

Mais finalement, cet engouement démesuré m’a quand même touché. Par la grande communion nationale qu’il crée. Les gens sortent, se rassemblent, ont le droit d’arrêter légitimement de travailler pendant quelques heures en plein mardi après-midi (pis y faisait chaud aujourd’hui!). D’une certaine façon, je suis jaloux. Bien que n’étant aucunement touché par cette ferveur que je sentais traverser l’assistance (ais-je dit que je comprends pas?!?), j’ai quand même le sentiment qu’un tel événement nous fait défaut, chez nous, que ce soit au Québec/Canada ou bien dans ce que je connais de l’Europe.

Il y a bien certains événements qui rassemblent, mais ils sont souvent politisés, et ainsi contribuent aussi à diviser. Nous avons lorsque Canadien fait les séries, mais encore, c’est restreint aux amateurs. Nous avons occupations double? Le téléjournal? Les élections? Tout le monde en parle? Non… rien que je voie, comme ça. Ce sentiment d’unité, je ne l’avais jamais ressenti avant. Tous, TOUS sont là. Même celle qui n’y comprend rien, amateur d’échecs ou champion de macramé, tous y sont. C’est fou. Une bonne dose de sport un peu absurde, de laisser-aller collectif assumé, d’un moment un peu loufoque, atypique et apolitique… Peut-être que ça nous manque? Peut-être que ce sentiment fait du bien à la société? En tout cas, il en a l’air…


Le slogan de l'événement: "The celebration that stops a nation"

dimanche 1 novembre 2009

Halloween et autres...

Une fin de semaine « relax » qui s’achève, ou je devrais plutôt dire une fin de semaine plus près de la maison que relax. Pas de grande sortie et de dodo dans la voiture, mais plusieurs petites sorties et moins de dodo au final!

Après une semaine de travail plus ou moins improductive, ou en tout cas pas à la hauteur de mes attentes, j’ai tout de même profité de mon vendredi comme si je l’avais mérité… J’avais une invitation à une dégustation de vins… Bah, ok! C’était vers 19h, avec des gens de l’université et de l’extérieur… Et pis finalement, en fin d’après-midi, je reçois une invitation à venir prendre une bière d’une fille de l’aviron. All right! Je me retrouve là donc, au bar de l’université (jamais vu un bar d’uni aussi classsssss, aussi grand et clean. Ambiance pub/lounge hyper cool... Comparativement au BarUQAC ou à Sat, c’est le grand luxe!) J’ai donc rejoins ces gens, étudiants en physio. Ca aussi c’est cool!

Parce que je me suis rendu compte depuis longtemps que je me trouve souvent et plus facilement des affinités avec les gens de science de la santé. Allez savoir pourquoi! Parce que je suis comme ça. Et pis en physio, ils sont sportifs en plus. Ca aussi ça me ressemble. Pris quelques bière là donc, nous étions trois canadiens et un australien… et pis trois d’entre nous avons finalement échoué à la dégustation de vins…

Je m’attendais à une dégustation de vins donc, de toutes les sortes. Je n’avais pas noté le détail « Sparkling » wine sur l’invitation. Du vin mousseux. Et du champagne. Bon. Moi qui suis tout sauf amateur de mousseux. C’était l’occasion de développer mon goût! Avec les bulles qui montent à la tête, les quelques bières prises avant et le « all you can drink » de ces 120 sortes de vins différents, on a rapidement été dans un « état second »… C’était ben l’fun. J’ai donc fait plus ample connaissance avec ces nouveaux amis de physio (deux canadiens, Vancouver et Calgary en fait), des gens avec qui je m’entends très bien. J’espère que nous referons des trucs ensemble, ce sera super!

Et pis justement, le gars de Vancouver m’a invité au party d’Halloween qu’il organisait chez lui hier. Nous nous sommes donc retrouvés là, c’était aussi sympa. Avec encore plus de monde de physio! L’halloween en Australie, c’est un concept assez différent de ce que je connais. D’abord, aucun enfant ou presque dans les rues. Je pense que la collecte de bonbons, c’est un truc typico nord-américain. En tout cas ici, c’est plus que marginal. Par contre, l’halloween c’est un truc pour les 20-30 ans. J’ai croisé sur mon chemin je ne sais combien de personnes costumées qui allaient à des fêtes dans les maisons… Il y avait d’ailleurs un gros truc dans la maison à côté de là où j’étais. On a fini par y migrer, c’était hallucinant. Une expérience. La maison ouverte, 60 personnes (australiens pour la plupart) déguisées qui s’en donnent à cœur joie. Et pour moi, petit franco perdu au milieu de ces âmes anglophones échauffées, c’était un sacré défi! A jeûn, les gens s’adaptent à « mes limitations » de langage. Par contre, avec quelques verres dans le nez, oubliez ça les compromis sur la langue! Ca parle vite et slang. Très bon pour l’immersion du tit québécois!

Ah, et pis l’halloween en Australie, c’est aussi et surtout l’halloween en été… Les costumes de beach boy torse nu, c’est courant. Fait même pas froid! Et tout est ouvert sur l’extérieur, y’a pas de soucis. J’ai passé ma soirée en shorts et T-shirt, pieds nus. J’aime bien l’halloween comme ça! J’étais déguisé en été… (et déguisé en mexicain… en parlant avec ma coloc dans l’après-midi, elle m’a sorti un « poncho », qui était en fait un bout de tapis rayé avec un trou pour la tête, et un sombrero comme déguisement. Simple et efficace!)

Bon, donc aujourd’hui plutôt très molo… J’ai battu mon record d’appel téléphonique au Québec. Plus de 4h! Il y avait une fête de famille chez nous, j’aurais bien aimé y être... Je m’y suis incrusté malgré mes 15000km via le téléphone (au fait, le téléphone… C’est magique, je pourrais être chez le voisin et la qualité ne serait pas différente. Aucun délai, aucun écho, rien. Communication parfaite. Ça change le monde!). J’ai parlé à tout le monde… Je n’étais pas à la table avec eux, mais c’est comme si j’avais été dans une pièce juste à côté et que j’avais eu en « entrevue » privée avec chacune des personnes présente… Très agréable, depuis le temps que je suis à l’étranger, les occasions de se parler sont rares. Faudra que je remette ça.

Et comme projet de fin de dimanche après-midi, je suis assez fier de mon coup. Faire un tour de char. Je suis parti à travers Brisbane pour aller rejoindre la côte, explorer cette zone. La mer est à environ 30 km de chez moi vers l’est, mais comme j’étais seul dans l’auto (sans co-pilote) et que je n’étais pas super concentré, j’ai fait pas mal de détours pour aller à un point même pas décidé d’avance. Sur le bord de la mer. En fait, j’ai fait comme j’adore faire quand je visite une ville (où là je suis à pieds). Avancer au hasard, et pis tourner là où ça nous semble bien, sur un coup de tête. J’ai trouvé tellement de trucs super comme ça, dans toutes les villes que j’ai vues. Des trucs qui ne sont pas touristiques, qui ne sont pas « intéressants ». Mais des trucs qui sont vrais!


Me suis rendu dans une ville qui se nomme Cleveland, qui me semble être à Brisbane ce que Ville Lorraine est à Montréal : une banlieue riche… (en tout cas c’est l’image que j’en ai!) C’était très impressionnant, les baraques, les palmiers, des maisons qui rivalisent d’originalité dans le design, la richesse… d’ailleurs, l’urbanisme des villes côtières riches d’ici est assez particulier. Des canaux vont de la mer vers les quartiers résidentiels. Ainsi, la majorité des maisons ont une rue à l’avant du terrain, et un quai à l’arrière. C’est fou! Et donc chacune de ces gigantesques maisons a une gigantesque voiture à l’avant et un gigantesque bateau à l’arrière. Ah, la vie des gens riches! (photo prise depuis la rue sur le long de laquelle j’avais simplement garé ma voiture…)


Ainsi, je me suis retrouvé en bord de mer vers l’heure du coucher du soleil. L’occasion de m’amuser avec mon appareil photo, quelques échantillons sont sur Picasa pour les intéressés. Et retour en ville donc, après trois heures de balade au hasard. Retour de noirceur, Brisbane et sont centre-ville sont sublimes de nuit. C’est toujours très beau, et particulièrement impressionnant en voiture : il y a une autoroute qui arrive depuis le sud et qui longe la rivière, au pied des gratte-ciels. La vue y est magnifique! Malheureusement (ou heureusement…), je n’ai aucune photos… je conduisais.

Mais tout de même, j’ai fait un truc que je voulais faire depuis longtemps : cherchez-y l’erreur!



Et pis, bonne nouvelle, j’ai conduit plus de trois heures et 100 kilomètres, je n’ai pas de fuites d’eau sur le moteur, pas de surchauffe non plus. Good! Ça tient! Enfin!

Sur ce, je vous souhaite une excellente semaine. Je tâcherai de me remettre à la métallurgie et d’avancer dans mon projet… et pis de vous en faire découvrir une nouvelle tranche. Je poursuis aussi sur mon entretient de piscine, elle n’est pas encore baignable mais la couleur est incomparable avec ce qu’elle était il y a deux semaines. L’eau a presque l’air bonne maintenant! J’vais m’en sortir!