mercredi 25 novembre 2009

19 ans et toutes leurs dents

Elles sont jeunes, elles ont le sens de l'aventure, de la débrouillardise, bref le sens du voyage! Je les ai rencontrées au hasard de la vie, cette vie qui est si différente lorsqu'on se balade à l'étranger...

Ce sont quelque filles (j'me fais toujours des amies filles...), devenues mes amies, que j'ai rencontrées depuis mon arrivée ici. Et je suis impressionné. Impressionné par leur parcours, par leur maturité. J'étais probablement très semblable lorsque j'avais cet âge et que je me baladais quelque part au milieu des Rocheuses, il n'en demeure pas moins que les quelques années écoulées depuis me donnent une tout autre perspective sur ces aventurières.

Toutes trois ont déjà l'expérience du voyage, une expérience à faire pâlir bien des sédentaires... Présentement en année de congé avant d'entreprendre l'université, elles ont déjà vu le monde! L'une d'elle a passé un été à Toronto avant de passer le suivant à Vancouver, l'autre a travaillé à Hawaii, et la dernière a habité un an à étudier, seule, dans le mid-ouest américain. Inutile de vous dire que leur anglais n'a pas trop de problèmes...

Mais c'est avant tout leur maturité et leur sens aiguisé du voyage, pragmatique lorsque nécessaire et complètement débridé lorsque c'est permis, qui impressionne. Pour elles, aucune gêne, aucune difficulté à entrer en contact avec les gens. Au contraire! Et pis on sent à leur contact que le voyage les a forgées, leur a appris en accéléré une dimension du monde qui met normalement des années à être assimilée. Si elles étaient déjà comme ça avant de voyager? Que c'est pour ce qu'elles sont qu'elles voyagent, et non qu'elles sont ce qu'elles sont parce qu'elles voyagent? Probablement.

Mais je crois que ce qui m'impressionne le plus, c'est leur sagesse. Et ça, ce n'est pas inné. Ca s'apprend, souvent à la dure, toujours sur le tas.

Plus concrètement, hier j'ai eu la chance de profiter des conseils d'une d'elles... 5 à 7 pour une bière, souligner son départ (aventurière = ne reste pas une éternité au même endroit...) Hier, c'était pour moi une de ces terribles journées où rien ne va, où les bras tombent, le moral ne tient plus et la pression se fait trop forte pour que j'aie envie de relever la tête... Une journée de merde.

Et pis là, assis là, à parler, j'ai senti pour une des trop rares fois qu'une personne en chair et en os, ici, à Brisbane, se sentait vraiment concernée par ce que racontait, "a person who really cares about me". For once. Positive, souriante, clairvoyante aussi, je lui dois un gros merci. Parce que à travers ses suggestion, ses commentaires et son écoute, elle m'a fait voir ma situation sous un angle un peu différent. Juste ce qu'il fallait pour me redonner un petit boost... Pour poursuivre. Et j'ai senti à travers cette conversation une maturité, une grande expérience acquise au prix de souffrances et de déceptions, normales au fil de cette solitude qui aggrémente souvent les voyages...

Cette maturité, elle n'est pas exceptionnelle. Mais habituellement, ceux et celles qui me parlent ainsi, ils sont plus vieux que moi!

Bref, le voyage forme, sans donner le choix, les difficultés passent, comme dans la vie d'ailleurs, et ne donnent pas beaucoup d'options. Faut juste passer à travers. Le voyage n'est en soit pas plus dur que la vie, si ce n'est qu'il nous demande souvent de travailler sur nous-mêmes, avec nous-mêmes, avec ce lourd sentiment de solitude.

Ce que je vis, quotidiennement, c'est un voyage au coeur de moi-même... je m'y perds souvent!

Ces filles n'auraient jamais besoin de cours de "Mondialisation 101". Comme certains l'ont oommenté, ceux qui ont déjà la piqûre n'ont pas besoin d'encouragements pour partir à la découverte du monde. Mais en réponse à ces commentaires, que je juge par ailleurs véridiques, j'ai la conviction que c'est justement pour pousser les "autres" à s'aventurer hors de leur bulle de confort qu'une "douce obligation" serait souhaitable...

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