samedi 9 janvier 2010

Cricket

Êtes-vous déjà allés à un match de cricket? Avant aujourd’hui, pas moi. Irez-vous dans le futur voir un match de cricket? Pour ma part, je ne pense pas… Suis-je pour autant déçu de ma soirée improvisée passée à « The Gabba », le stade de cricket de Brisbane? Pas du tout!

Il fallait tout de même que j’aille, au moins une fois, voir pour vrai de quoi il en retourne. C’est tellement populaire! Il y a des terrains partout (d’ailleurs mon frère a remarqué en volant au dessus de la côte est australienne, de Sydney à Brisbane, une foule de ces « champs ovales »… des terrains de cricket). Et puis je ne pouvais pas passer plusieurs mois à Brisbane sans mettre les pieds dans la Gabba, dont les guides touristiques parlent comme la mecque du cricket international.

Parlons-en d’abord de ce stade. Un terrain de cricket, c’est ovale. Donc le stade qui vient avec aussi… Une énorme enceinte de près de 40 000 places tout près du centre-ville. Un stade quoi! Tout de même impressionnant d’en voir l’étendue, avec ses gradins couverts sur toute la circonférence du stade. Quand on fait la vague, c’est cool! Elle a fait 8 fois le tour du stade…

D’ailleurs parlant de ce stade, petite anecdote. Connaissez-vous le football australien? Je l’ai découvert en mai dernier, lorsqu’en écoutant les nouvelles du sport en déjeunant le matin à Lausanne je voyais les résultats de ces matchs complètement fous… De mes yeux totalement méconnaissants, ça ressemble à du soccer/rugby/quidditch… tout à fait australien. Mais donc le football australien, particularité, ça se joue sur un terrain ovale… étrange pour du football… ben j’ai compris ce soir que le football est un sport d’hiver, le cricket un sport d’été… le football australien a donc été inventé pour fitter sur le terrain de cricket, de manière à réutiliser le champ toute l’année. Et ainsi je trouvais bien drôle l’année dernière de voir les images du match de football australien en mangeant mes rôties en Suisse, les Lions de Brisbane qui avaient battu je ne sais trop qui… Et bien… ces images provenaient de la Gabba. J’y étais ce soir. Le monde est p’tit!

Revenons au cricket. On m’a mis au défi d’en expliquer les règles. Voici ce que j’ai compris. Watch out! Je ne garantis pas la compréhension… A première vue? Comme du baseball américain avec un peu plus d’action. Quand on y regarde mieux? C’est beaucoup mieux! D’abord, le terrain. Ovale. Oui, on sait. Au centre, un rectangle de terre battue d’environ 20 mètres de long. À chaque extrémité de ce rectangle, trois tiges plantées dans le sol. Les « wickets ». Et sur chaque tige, une pièce de bois en équilibre précaire, l’idée étant que si quelqu’un touche aux tiges, la pièce tombera.

Les équipes sont composées de 10 joueurs… L’équipe qui est à l’attaque a 2 frappeurs sur le terrain, un à chaque extrémité du rectangle, devant chaque wicket. Et l’équipe en défensive est partout sur le terrain, mais concentrée autour du centre du terrain… Un joueur est lanceur (il y a rotation dans l’équipe, tout le monde lance). Il doit s’élancer et viser les wickets derrière le lanceur qui est à l’opposé du rectangle. Si les wickets sont touchés, le frappeur est retiré. Le frappeur frappe la balle (ce qui arrive très souvent puisqu’il utilise une « palette » pour frapper…) Logique!

Lorsque la balle est frappée, les deux frappeurs de l’équipe offensive doivent courir entre les wickets en faisant des allers-retour, chacun dans une direction opposée de manière à se croiser. Chaque aller-simple compte pour un « run ». Ce sont les points. Il est possible de courir tant que la balle est en jeu, c'est-à-dire tant qu’elle n’est pas revenue au rectangle où les frappeurs peuvent être retirés si l’équipe en défensive touche aux wickets avec la balle pendant que les coureurs sont en course… Si la balle roule hors-ligne, c’est automatiquement compté comme 4 runs. Si elle est frappée hors ligne sans faire un bond dans le terrain (un circuit), c’est 6 runs. Comme au baseball, un frappeur est retiré si la balle est attrapée sans toucher le sol. Pour faire simple donc, le lanceur essaie de toucher aux wickets en lançant, le frappeur les protège. S’il frappe, il court et marque ainsi des points pour chaque course qu’il fait. Si il ratte son coup, il est retiré.

Maintenant, questions pratiques. Pourquoi le lanceur court-il si longtemps avant de lancer? Simplement parce qu’il est interdit de fléchir le bras pour lancer. Il doit donc ainsi donner le plus de vitesse possible à la balle en courant… (certains joueurs lancent presque sans élan, ça marche aussi très bien!)

Autre question de taille : la durée du match… de quelques heures à quelques jours serait la réponse simple… Chaque équipe va au baton à tour de rôle. Les joueurs doivent tous être retirés avant que les rôles soient inversés. Comme un retrait peut être assez difficile à réaliser (toucher les wickets ou attrapper la balle), ça peut être long… Quand toute l’équipe est retirée, on inverse les rôles. Ainsi, toute l’offensive d’une équipe se fait en une seule séquence. Et ensuite c’est à l’autre équipe de répliquer.

Ce soir, j’ai eu droit à une version raccourcie et expéditive. Au lieu de s’arrêter après 10 retraits, c’était un match 20/20, 20 manches de 6 lancers par équipe, soient 120 lancers par équipe… peu importe le nombre de retraits… La version « rapide » et dynamique du cricket. (comme les joueurs ont moins peur de se faire retirer parce que le jeu arrêtera de toute façon après 120 lancers, ils frappent plus loin et plus fort en risquant de se faire attrapper… il y a ainsi plus d’action) Par chance! Ainsi par exemple, l’équipe du Queensland était à l’attaque au départ. Ils ont marqué 153 runs… C’était alors 153-0 pour les locaux… Alors on a tout inversé, et la Tasmanie a finalement marqué 144 runs pour amener une fin presque enlevante. Les suspens y était presque… Le meilleur joueur à l’attaque a frappé 50 runs pour Queensland avant d’être retiré. Les moins bons ont été retirés dès le premier lancer…

Avez-vous compris mes explications? C’est ça le cricket… Bon, il y a pas mal de subtilités à découvrir en observant, la technique est tout de même belle et il y au par ailleurs pas mal de stratégie… mais tout de même, côté action, on a déjà vu mieux. Regarder une balle grosse comme rien se faire frapper à 150 mètres au loin devant moi, c’est pas trop mon fort. Chuis peut-être trop myope, ou bien j’ai simplement envie d’un peu plus d’action… On est loins de l’émotion du rugby…

Ceci dit, je me devais d’y aller. J’aurais regretté d’être passé à côté. Voilà donc, c’est chose faite! Et puis pour l’ambiance, c’était pas mal aussi… On aurait dit que tout le monde est là pour rigoler, sans se prendre trop au sérieux… mais bref. C’étaient 12 dollars bien investis pour trois heures de découverte plus autant culturelle que sportive!

Pour ce qui est des photos, je n’en ai aucune… Comme c’était une soirée improvisée (invitation à 17h pour match à 18h45, je suis parti directement de l’université et mon kodak était à la maison. J’en suis un peu déçu, mais je vais m’en remettre… voici une image sur wikipedia d’un match joué en plein jour à la Gabba(c’est ça le vrai cricket : fait chaud et le soleil tape!!! Un sport d’été, faut pas trop courir…)

3 commentaires:

  1. Le Cricket est un jeu Anglais et selon mon chum, il aurait été inventé pour qu'on puisse y jouer en prenant le thé, ça expliquerait la longueur...

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  2. Avec mes grandes connaissances sportives, finalement, ça me semble assez près du quidditch... Peut-être à cause des « wickets » (mot très exotique) et des envolées que mon imagination a faites en lisant ton récit!!!
    Merci pour la découverte!

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  3. effectivement en regardant la photo on se sent bien loin de la balle et de l'action.Je verrais bien moi aussi une gang de balais volants avec des ti-pits dessus courant après le vif d'or.
    Le cricket,je ne suis pas certain que ça pognerais à Alma...
    Il me semble avoir vu récemment qu'il est permis de lancer sur le frappeur...et de le blesser presque à coup sûr.Est-ce le cas ?

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