dimanche 24 janvier 2010

Parti jouer dans le sable...

La côte est australienne compte les plus grandes iles de sable au monde… Il y a la très connue, Fraser Island, la plus grande sur Terre, et reconnue au patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses plages infinies, sa faune privilégiée, ses fougères géantes et ses lacs d’eau douce limpides... Mais il y a aussi Stradbroke Island, Birbie Island et Moreton Island…

Toutes formées de manières semblable, du sable s’est accroché à des récifs d’origine volcanique, pour ensuite s’accumuler, poussé par les courants de la mer et les vents de la terre… jusqu’à former des bancs d’un sable super blanc et fin, tellement grands qu’ils sont devenus des îles, des dunes tellement hautes qu’elles sont devenues des montagnes (plus de 250 m!). Et les oiseaux, au fils des millénaires, y ont déposé fertilisants (fientes!) et semences, y introduisant la végétation… Ces îles sont aujourd’hui composées quasi uniquement de sable, sur lequel pousse une fôrêt, ou plutôt un « bush » riche malgré l’absence de terre arable…

Je voulais aller sur une de ces îles, Fraser Island de préférence pour sa réputation, mais après mûre réflexion j’ai opté pour Moreton Island, plus petite (troisième plus grande île de sable au monde), parc national australien, et juste au large de Brisbane, où on peut aller et revenir en une journée, au lieu des trois à cinq jours nécessaires sur Fraser Island… et pis on m’a raconté que c’est à peu près équivalent, sans le « stamp » de l’UNESCO et la foule qui vient avec… Nous sommes donc partis moi et Daniel pour être au centre-ville à 6h30 samedi matin, rejoindre un groupe pour un « safari » en 4x4 sur l’ile…

Première surprise du jour : en attendant pour monter dans le véhicule, je me retourne et reste l’air bête. Le gars à côté de moi, qui attend avec nous, à un chandail des NORDIQUES de Québec! Oui oui, les Nordiques (une équipe de hockey de NHL de Québec qui n’existe plus depuis 1995) Vous imaginez ma tête, en 2010, à Brisbane, au bout du monde, par 32 degrés à 6h30 du matin!!! Je regarde le mec dans les yeux et lui demande « Do you know what this means?!? » Et il me répond que bien sûr, qu’il est d’Alberta et a habité à Québec… qu’il était fan des Nordiques et qu’il s’est recyclé en fan des Canadiens après 1995… en précisant qu’il ne rencontre pas souvent des gens qui reconnaissaient le logo sur son chandail depuis qu’il habite en Australie!!! Il était de la journée, c’était sympa…

Nous quittons donc la ville sur les banquettes d’un 4x4, très typico safari… 30 minutes de route pour arriver au port, où on embarque sur un catamaran qui nous amènera sur l’île en 75 minutes de traversée… à bord : que des 4x4. La raison est très simple. Sur l’île de sable, il n’y a que du sable. On roule sur la plage ou sur des pistes, tout est en sable. TOUT. Et rouler sur le sable, c’est semblable à rouler dans 15 cm de neige fraîche avec de la glace en dessous… 4x4 obligatoire, pneus déssoufflés en prime pour augmenter la surface de roulement… Pour arriver sur l’île, pas de débarcadère : le catamaran va s’échouer sur la plage, abaisse sa porte et les véhicules descendent direct, à la manière d’un débarquement militaire…

Dans la camionnette, un chauffeur-guide, plus 8 passagers… Et en discutant entre nous, autre surprise de taille : sur les 8 personnes, 7 avaient déjà habité Lausanne. Vous avez bien lu. Encore une fois, au bout du monde, le monde est petit!!! J’étais avec Daniel, mais nous avons aussi fait la connaissance de gars du Tessin (suisse italophone), dont un étudie à l’UNIL (Université de Lausanne, juste à côté de l’EPFL) et l’autre y vient souvent le visiter. Les deux parlent un bon français, et un d’eux parle aussi suisse-allemand. Nous avons donc passé la journée à jaser, en français, anglais et allemand… (j’ai passé mon tour pour l’allemand…) C’était super cool, nous avons beaucoup en commun! Les deux gars sont en touristes pour quelques semaines…

Et les trois autres, ce sont une mère et ses deux enfants, brésiliens, mais qui ont habité 2 ans à Lausanne aussi… en conséquence, ils parlent très bien français aussi! Très cool. Le père et mari (absent de la journée) travaille pour une multinationale des mines et métallurgie d’origine brésilienne que vous connaissez sûrement, et dont le siège social est à Toronto… ils font du nickel surtout : Vale-Inco. Et pis en fait le mari en question est VP big-shot dans la compagnie… entre autres ressources-humaines… et j’ai fini la journée avec sa carte d’affaire, sa femme me disant qu’il y aurait sûrement moyen de me trouver un truc intéressant dans les mines de nickel en Nouvelle-Calédonie, si ça m’intéresse… J’ai pas dit non… même si c’est pas ma priorité pour le moment!!!

Et pour revenir au 4x4, nous roulons donc sur la plage, presque dans l’eau, au milieu de ce trafic de gros trucks qui boivent du pétrole… J’ai eu l’impression de rouler sur un lac enneigé/gelé, sur fond glissant avec des ornières… Difficile à décrire… Chose certaine : ça brasse!!! Surtout que le confort est minimal assis sur les banquettes arrières du véhicule. Définitivement, ça fait très safari!

Nous arrivons au pied d’une énorme dune où on va glisser… comme sur la neige, mais sur le sable. Une bonne trentaine de degrés d’inclinaison, brûlée par le soleil, c’est hot! Faut d’abord monter, une planche de massonite sous le bras… Du haut, la vue est magnifique, la plage s’étend à nos pieds, la mer turquoise et bleue est à couper le souffle. On cire la planche en frottant une chandelle, puis on se couche à plat ventre, le guide nous tient les pieds… et puis ça part! ça accélère à une vitesse incroyable, et le défi est de soulever l’avant de la planche (platte) pour ne pas manger une pelletée de sable… ce qui n’est pas chose si facile… et quoi qu’il arrive, on a du sable partout, partout, PARTOUT! J’en mouche encore ce matin… C’était une expérience intéressante, mais après 2 descentes j’en avais assez… ce qui n’est pas le cas de la glissade sur la neige!

Nous avons poursuivi notre route d’explorateurs aventuriers en 4x4, très cool! Traverser l’île sur les pistes, rejoindre un phare sur le cap nord, puis aller manger au bord d’un lac d’eau douce (première baignade dans de l’eau douce autre qu’une piscine en Australie, très agréable!)… Nous avons roulé sur les plages, l’autoroute de l’île, la mer turquoise d’un bord, la plage de sable fin et blanc qui bruisse sous les roues, le bush vert et rempli de vie (serpents et araignées très peu commodes, entre autres…) de l’autre côté.

La journée a passé vite, nous n’avons passé que 6 heures sur l’île, mais j’en ai eu amplement assez… Il faisait plus de 36 degrés et il y a du sable vraiment partout, partout… ça brûle, ça pique… Nous avons fini la journée par une baignade dans l’océan, dans l’eau limpide où le regard se perd dans le mystère de teintes turquoise et bleues, plusieurs mètres devant… Le catamaran nous a repris là où il nous avait laissés, nous sommes rentrés en ville et avons fini la journée avec nos nouveaux amis suisses autour d’un steak et d’une bière. Très sympa!

Ce fut super, à tous les points de vue. Une belle balade, une belle découverte, et surtout un groupe super agréable, des gens cools où il y avait plus de francophones (ou francophiles…) que d’anglos. Et puis, peu importe le groupe, l’organisateur du tour ou la façon d’y aller (il est possible de louer soi-même son véhicule et d’y aller en self-drive…), je recommande fortement à quiconque qui vient dans le coin d’aller faire un tour sur une île de sable… plusieurs jours si vous êtes fanas de plage, une journée si vous êtes plutôt nordiques et amateurs de montagne ;)… Mais juste l’expérience du 4x4 en vaut la peine à mon goût!!!


P.S. Je vous suggère FORTEMENT le visionnement du vidéo que je viens de réaliser. En plus des photos du jour disponibles comme à l'habitude, j’ai mis sur Picasa ce montage qui décrit avec beaucoup plus de réalisme tout ce que j’ai mentionné dans ce billet…

1 commentaire:

  1. Très bonnes, la vidéo et les photos! Juste la musique de Popeye nous met de bonne humeur! Hier soir, Yvon et moi avons justement regardé des vidéos de l'Île Moreton sur YouTube... et le tien se classe parmi les meilleurs! (bien sûr, je ne suis pas objective, mais bon...)

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