dimanche 18 octobre 2009

Tomber sur le bon gars

Bonjour, bonsoir… dimanche soir, fin de la fin de semaine… c’en était une agréable, assez bien remplie. Après avoir trouvé des produits à mettre dans la piscine (sans trouver le temps d’aller au bout du projet), ma journée de samedi a donc été consacrée à l’Oktoberfest, version australienne. Je devais être le seul à avoir en tête Munich, l’année dernière… à 16000 km, rares sont ceux qui y ont déjà participé ici!

Mais surprenament, c’était plutôt bien réussi comme imitation. Bon, les verres à bière ne faisaient « que » 500 ml au lieu du litre allemand, mais la maison et le BierGarten étaient plutôt bien réussis. On s’y croyait presque! Seul accroc, et ça fait toute la différence : la musique. C’était le côté génial, le truc qui change tout en Allemagne : un ensemble bavarois qui joue en plein milieu de cette marée humaine, ivre… ici, c’était un groupe d’autraliens (bien entendu!) qui jouaient plutôt des airs connus… Par chance, ils jouaient tout de même l’air classique de l’Oktoberfest, qui s’écrit quelque chose comme « Hein Prosit ». J’étais le seul à pouvoir la chanter quand le groupe jouait cet air, et personne ne comprenait vraiment l’idée derrière. Moi je trouvais ça génial. Après quelques bières, j’étais de retour en Europe (parce que anyway à Munich je parlais anglais à tout le monde, comme ici!)

J’ai passé la soirée avec Stephen, un ami australien. Nous devions être plus nombreux, mais ça s’est résumé à nous deux finalement. Très sympa, un super bon gars! Et pis bien entendu on a fait la connaissance d’un peu tout le monde (ben au moins quelques uns… nous devions être 4000 à 6000). Une fille de Calgary (une autre, faudra que je demande une fois pourquoi il y a tant d’albertains ici!), un gars d’Edmonton trop content de rencontrer un French Canadian… des sud-africains (eux aussi sont nombreux ici, les blancs, ils quittent l’Afrique du Sud pour cause de tensions grandissantes et n’ont pas trop envie d’aller vers l’Europe avec son climat trop frette… l’état du Queensland est parfait pour eux!). Il y avait aussi beaucoup d’australiens, et des kiwis (terme courant pour parler des néo-zélandais, c’est pas méchant), super cool. J’ai passé la soirée en immersion totale à parler avec tout le monde, à la fin je ne pouvais plus dire en quelle langue je pensais… c’était bien!

Et pis à la différence de l’Allemagne, c’est que octobre en Australie c’est le printemps. A Munich on avait gelé comme jamais. Ici j’étais en babouches et les tenues étaient légères… Grosse différence!

Ce matin j’avais un peu peur d’avoir la tête dans le cul (une de mes expressions préférées apprise chez les suisses et qui n’a pas besoin de traduction…) Finalement c’était pas trop mal. Je suis finalement retourné à la plage, dans le même secteur où nous étions il y a une semaine. J’y suis allé avec Dominique et Joanna, la première étant la québécoise avec qui j’étais la semaine dernière, la seconde étant une allemande rencontrée pendant 5 minutes il y a plus d’un mois, à l’auberge de jeunesse. Nous avions échangé nos numéros… et on a fini par se voir, ça faisait des semaines qu’on essayait de s’attraper sans succès. Très cool comme journée. Mais bon, une malchance de taille a largement changé nos plans.

Nous voulions aller à la plage et louer des planches de surf pour l’après-midi, histoire de jouer dans l’eau et de mettre en pratique nos apprentissages de la semaine dernière. Mais bon. J’vous avais raconté cette semaine que j’avais fait réparer ma voiture, fan du radiateur et tuyauterie fuyante… Ben j’ai appris aujourd’hui que le fan ne fonctionne toujours pas… J’ai conduit sur l’autoroute sur les 100 km pour descendre sur la côte, tout allait bien. Mais en arrivant en ville, moteur bouillant et plus de vitesse pour le refroidir, l’aiguille de température a failli faire un tour sur elle-même tellement elle est montée vite! En 2 minutes, depuis l’autoroute, on a battu des records. Je me suis donc arrêté illico, ouvert le capot pour constater qu’un nouvelle explosion de vapeur, comme dimanche passé, m’attendait… Mais là je ne suis pas chez moi. Je suis loin!

On a marché vers le premier truc ouvert en ce dimanche, un centre de location de voitures… sommes entrés et j’ai expliqué la situation au monsieur là… Le titre de ce billet dit « tomber sur le bon gars ». Le bon gars c’est lui. Il n’a pas réparé la voiture, mais il nous a expliqué où trouver le garage le plus proche en nous montrant une carte, nous a suggéré de simplement laisser la voiture refroidir et d’aller à la plage tout près, ce qui était de toute façon notre projet… et pis il nous a expliqué comment prendre le bus, puis le train pour rentrer sur Brisbane.

Ce que nous avons fait donc. Laissé la voiture, puis passé l’après-midi sur la plage, super relax, sur cette grande plage de sable blanc et presque déserte en cet autre dimanche à la météo médiocre, gris et pluvieux (pluie tropicale cette fois…) Frisbee et rigolade étaient au menu, parfait pour un lendemain de veille. Par contre on a mis de côté le surf, malheureusement, ce sera pour la semaine prochaine… J’espère. C’était super cool. L’allemande est pas mal plus jeune que moi, mais c’est une sacré aventurière. Genre elle part seule et elle découvre le monde, super débrouillarde. Et pis le voyage fait vieillir l’esprit. Donc la différence d’âge ne parait pas trop, alors que ça pourrait être un gouffre.

Ainsi donc, après l’après-midi relax à se faire mouiller toutes les 30 minutes (trop frette pour la baignade aussi, sans soleil et au grand vent), nous sommes retournés chercher la voiture pour la déplacer vers le garage indiqué. Et sur le chemin du retour nous sommes repassés devant le commerce du gentil monsieur australien. Et pis en fait, il nous a gentiment offert de nous poser à la gare, à une vingtaine de kilomètre de là. Super cool. Ca nous sauve une heure de bus, si nous sommes chanceux en ce dimanche soir… C’est donc ça l’histoire du bon gars. Et c’est surtout l’idée avec laquelle il l’a fait qui m’a frappé.

On a jasé sur la route, lui avons parlé du Québec où il devrait aller d’ici un an… et quand je lui ai demandé si la gare était sur son chemin pour rentrer, il a répondu « bof, à 4-5 km de chez moi… » Et il a ajouté « mais j’ai assez voyagé, mes enfants aussi, pour savoir que quand des voyageurs sont mal pris et ont besoin d’un coup de main, ça ne se refuse pas… et pis on apprend toujours quelque chose de nouveau à travers ça » Dans son cas, Dominique (fille de Québec qui aime sa ville) lui a appris que la ville de Québec valait BEAUCOUP plus le détour que Montréal… ce que j’ai un peu nuancé, mais quand même!

Mais ainsi, c’est la morale du jour. Quand je serai vieux, et que j’aurai un chez moi plus fixe (ou même avant en fait), je me souviendrai de ce monsieur et de tous les autres rencontrés sur les chemins du voyage qui à un moment où à un autre ont fait de petites choses du genre pour rendre une malchance beaucoup moins chiante… et je ferai pareil. Et, je sais que vous le faites déjà, je vous répète que vous devriez faire pareil. Peut-être aiderez-vous un australien qui vous racontera que Alice Springs est LA ville à voir en Australie… ou quelque chose du genre. Bref, allez vers l’autre, les voyageurs ne sont jamais des cons, en tout cas pas quand ils sont en voyage et qu’ils sont mal pris!

Bon, cette histoire du gentil monsieur est bien sympa, reste que la voiture est resté à 120 km d’ici, nous sommes rentrés en train. Elle est garée devant un garage sur la côte et la clé est dans la boîte aux lettres… J’appellerai demain matin pour demander qu’ils s’en chargent, je devrai y retourner pour aller la chercher… probablement pas avant la fin de semaine prochaine, où j’en profiterai pour aller surfer, j’espère…

Et le plus chiant dans tout ça : j’ai à côté de moi la facture du garage de cette semaine, à Brisbane : « Inspected collant leak found manifold pipe to be leaking and fan wiring to be damaged. Removed and replaced leaking manifold pipe and repaired wiring. TEST ALL OK. 123.74 AU$, GST incl. ». Et quand je lui ai demandé si c’était « safe », le système de refroidissement, il m’a assuré que oui, que tout était rentré dans l’ordre… ça aura pété 120 km plus loin. Et pis viendra me raconter voir que le fan fonctionne normalement, l’aiguille de température qui danse avec le rouge.

Devinez où j’irai demain matin, facture à la main???

1 commentaire:

  1. En espérant que tout se règle pour le mieux... avec «tes» garagistes.
    Tiens-nous au courant!

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