samedi 5 décembre 2009

Actualités et réflexions

Pffff. Le rush. Ben oui, je n’ai pas foutu grand-chose depuis le début, ou en tout cas pas assez par rapport à ce que j’ai l’habitude de faire (je l’avoue bien sincèrement, ça me donne rien de faire semblant). Conséquence : je travaille. Je n’irais pas jusqu’à dire que je travaille fort, mais je travaille longtemps. De mon mieux. J’essaie de faire quelque chose de bien, mais la barre est haute. Enfin. Tout ça pour dire que les journées sont longues, que les samedis n’existent plus et que malgré tout, la motivation est encore bien en deçà de mes espérances. M’enfin. Ne reste que quelques semaines, après c’est ça qui est ça. Je ne pourrai en conséquence pas vous raconter de grandes histoires de voyage, de beaux billets de plages et de surf. Voilà des semaines que je n’y suis plus allé. J’avais pas envie, là j’ai plus le temps. Décrire mon quotidien, ce serait parler de microscopie (encore…) et de fonderie. Bon, en fait j’avais promis que je reparlerais de mon travail, il y a beaucoup à dire, c’est vrai. Faudra que je m’y mette. Je m’y fais penser, là, comme ça. Mais pas ce soir…

Autrement, parlons d’un sujet qui semble avoir occupé l’espace médiatique cette semaine (outre le match du Canadien de vendredi que je me serais fait un plaisir de regarder… et pour lequel je suis franchement jaloux de mon p’tit frère qui était quelque part parmi les 21 273 spectateurs présents…). Sujet qui n’a aucun, mais vraiment aucun rapport avec l’Australie. Mais qui touche directement mon « ancienne vie » d’il y a quelques mois. Je parle ici des minarets en Suisse.

J’ai vu certaines réactions d’amis suisses (dont certains lecteurs de ce blogue), et surtout j’ai étrangement un contact rapproché avec la culture suisse pendant que je suis ici. Parmi les gens de l’équipe où je travaille, les suisses sont les plus représentés : ils sont trois sur 10… tous issus de l’EPFL, comme moi qui suis ainsi un mi-suisse (au moins dans le « pourquoi je suis ici »). De ces suisses, deux originaires de suisse alémanique. Ainsi, je suis plus en contact, je découvre plus la culture suisse-allemande ici, en Australie, alors qu’à Lausanne, en Suisse romande, je n’ai connu que des romands.

Vous en avez probablement entendu parler, de ce référendum en Suisse dimanche dernier. Leur système de démocratie directe (i.e. toute personne, à condition d’amasser un nombre suffisant de signatures, peut soumettre une question à la votation populaire…) a bien du bon. Parfois du moins bon aussi. Mais personnellement, je trouve qu’il a plusieurs avantages (je n’élaborerai pas là-dessus, mais si on avait un mécanisme de ce genre, de votation populaire facilitée, il n’y aurait pas toute l’histoire à propos d’une commission d’enquête sur la construction au Québec. On voterait, et on l’aurait. Point.) Bon, à ce référendum donc, la Suisse a voté à 57% pour interdire la construction de minarets. Mouvement raciste? Xénophobe? Extrémiste? Tous les qualificatifs ont été entendus. Je ne me prononce pas. Mais l’interprétation mérite quelques précisions.

D’abord, fait le plus important, le clivage qui s’exprime à la frontière de Rusti, la limite entre la Suisse romande et la Suisse alémanique. Sur les 26 cantons, 22 ont accepté l’interdiction, 4 l’ont refusé. De ces 4, trois sont les principaux cantons de Suisse romande, Genève, Vaud et Neuchâtel. On peut ainsi dire bêtement que les romands sont plus ouverts, plus progressistes… Probablement. Ils avaient voté en faveur de l’accession à l’Union européenne, les romands. Ce sont les allemands qui avaient refusé, faisant de la Suisse une île au milieu de l’Europe des 27.

Plus personnellement, observer la réaction de mes amis et connaissances donne un peu le même point de vue. Les francophones, outrés, ont carrément honte, allant même jusqu’à proposer de vendre leur passeport (symboliquement, on s’entend) Les allemands (bon je généralise, parce que une suisse-allemande en particulier qui lira ceci ne sera pas d’accord avec ce que je vais écrire) sont plus conservateurs, ou du moins plus « démocrates ». Commentaire entendu plus d’une fois : la démocratie a parlé, sans équivoque, il faut la respecter. A mon sens, c’est une manière de se cacher derrière un prétexte pour ne pas prendre position ouvertement, exprimer son opinion en faveur de l’interdiction clairement.

J’ai entendu toutes sortes d’analyses cette semaine. La plupart sont justes, et bien fondées. Mais à tous ceux qui disent que si un tel vote avait lieu ailleurs dans le monde occidental, un tel résultat serait plausible. A cela, je mets un bémol. Prenant exemple de la Suisse-romande, je ne suis pas certain qu’un autre pays latin prendrait la même direction que la Suisse entière. La Suisse allemande est différente, pas meilleure ou pire à mon avis. Mais différente. On le sent dans la rue, dans les gens, dans l’air. La démocratie directe, elle est avant tout suisse-allemande. Les banques aussi.

Les points de vue sur la question des minarets restent très partagés. Outre le clivage linguistique, il y a sans aucun doute une grande différence générationnelle, tout comme une méconnaissance de l’autre culture qui, à défaut, fait peur.

Et si, dans 100 ans, les musulmans (au nombre de 400 000 en Suisse actuellement) devenaient majoritaires ou plutôt que les purs suisses devenaient minoritaires suite aux flux migratoires? Et si un référendum avait lieu sur l’interdiction des clochers de villages, tant catholiques que protestants? Drôle d’image… Pourtant… ce serait alors inscrit dans la constitution…

P.S. A tous, et plus particulièrement vous les suisses qui me lisez, ne vous gênez surtout pas apporter votre grain de sel ou contredire ce que j’écris… ça me fera plaisir de vous entendre.

1 commentaire:

  1. "Et si, dans 100 ans, les musulamans devenaient majoritaires"

    Si on a voté oui, c'est principalement pour leur faire comprendre qu'on a pas l'intention de laissé ça arriver. On a pas spécialement envie de finir comme les indiens à devoir subir la loi de ce qui pourrait alors sans hésitations être appelé un envahisseur. On est quand même indigènes ici, aborigènes même, alors merde, on a le droit de décider arbitrairement ce qu'on accepte de la part des étrangers, on ne les retient ici en aucune façon et ils sont libres de partir si ça ne leur convient pas, nos décisions n'ont pas à être justifiées.

    Si je m'incruste dans une fête chez quelqu'un et que je commence à vouloir mettre ma musique, et à gueuler parce que le propriétaire des lieu n'est pas d'accord, je suis un gros con, et j'ai qu'à aller écouter ma musique chez moi. Et je pense vraiment que tous les européens ressentent la même chose, on leur présente l'immigration comme une chance incroyable depuis 20 ans, alors que les immigrés ne leur apportent rien, au mieu il ont un effet neutre, quand ils s'intègrent et font leur vie comme un suisse le ferait, et sinon, il n'apportent que des problèmes qu'aucun avantages due à leur présence ne vient compenser.

    Parce qu'on nous accuse d'avoir voté par peur. Mais au contraire, il en faut du courage, pour oser s'affirmer, au risque de s'attirer la colère des musulmans.

    Le peuple suisse ne veut pas que la suisse deviennent un pays musulmans, parce que ou nous nous contentons d'interdire les minarets, les gouvernements des pays majoritairement musulmans forcent les gens à accomplire les devoirs islamiques.

    On veut bien que des gens viennent chez nous, de partout, on est même content d'intéragir avec eux, mais quand ils veulent transformer notre pays dans pour le faire ressembler au leur, on a le devoir de les envoyer balader.

    Pour moi l'ignorance est clairement de le camp du non à l'interdiction, de tous ces gens qui ouvert par principe(ce qui n'est pas une mauvaise chose) n'ont pas juger nescéssaire de s'informer par eux même sur l'islam, et de croire les médias leur racontant que c'est là une religion de paix. Si je raconte ici toutes les raisons qu'il y a d'être réfractaire à l'Islam, vous allez croire que je suis un raciste qui les invente parce que je suis un fasciste intolérant. Alors j'invite ceux que ça intéresse à s'informer par eux même.

    Je pense que tous le monde a tendance à se méfier de l'Islam, mais que beaucoup refoule cet instinct parce qu'on leur a raconté que c'était de l'intolérance et du racisme, mais chaque fois que j'ai eu des problème, c'est quand j'ai fait confiance à des gens pour ne pas être malpoli, malgré le fait que je les sentais tout à fait louches.

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