dimanche 13 septembre 2009

Homesick

Voici trois jours que je suis ici, installé dans une auberge de jeunesse à Brisbane après un vol qui m’y a conduit depuis Los Angeles en 14 heures (où j’ai dormi plus de huit heures, par chance!). Chose intéressante à propos de ce vol : pour moi, le 9 septembre 2009 n’a pas existé! Je me suis endormi au départ des Etats-Unis mardi soir, je me suis réveillé 8 heures plus tard et j’étais jeudi matin, heure d’Australie. À mon réveil, nous venions de passer la ligne de changement de date. Assez cool! Et en conséquence de cette situation, je ne vis pas de super gros décalage horaire. Étrangement, les 15 heures de différence qu’il y a avec le Québec passent presque inaperçues… Je me réveille tôt et m’endors tôt, c’est tout. Et ce n’est pas pire que ça, ici le soleil se lève à 5 heures et se couche à 18 heures (je vous rappelle qu’on est au début du printemps). Donc ça me va très bien comme rythme, je n’ai pas trop envie de faire la roumba toute la nuit.

Donc voilà, je suis ici, mais on ne peut pas dire que j’y suis vraiment à fond. Je suis ici et un peu partout en même temps… Mes pensées sont ailleurs, mon corpos est fatigué et mon cœur est en Suisse, avec ma blonde. Pas facile. Et j’ai le mal du pays. Plus que d’habitude, plus qu’attendu aussi…

Pas facile de voyager seul. En tout cas pas pour moi… Mes débuts en Australie sont un peu difficiles, une foule de petits détails rendent mon arrivée un peu ardue. Le pire : la langue. C’est la première fois où je me retrouve complètement isolé dans une mer anglophone, c’est pas si évident. C’est difficile de toujours avoir à être concentré pour arriver à avoir une conversation. Je ne suis pas encore capable de juste discuter sans trop y penser. Je dois constamment réfléchir… C’est lourd par bouts. Hier, j’avais carrément envie de trouver des québécois à Brisbane, histoire de juste arrêter de penser tout en ne restant pas isolé dans ma bulle.

Et pis en plus de l’anglais, il y a l’australien. C’est tout autre! En guise de comparaison, je dirais que l’australien est à l’anglais d’Angleterre ce que le québécois est au français de France : une perpétuelle contraction de tous les mots, une espèce de chanson mal articulée… En québécois ça sonne super bien, en australien c’est un sacré défi!!! Ainsi, les seules personnes avec qui j’ai pu tisser quelques liens sont des anglais, que j’arrive à peu près à comprendre, eux!

Et pis le mal du pays, « homesickness », ça tire du jus. Ou plutôt ça n’en donne pas. De vendredi à samedi, j’ai passé 16 heures couché, sans pour autant dormir plus que d’habitude. Je n’ai rien fait. Je n’en avais pas envie. Et après mon lever ce n’était pas mieux… Après deux jours dans ce monde, j’étais complètement écœuré de la totale immersion. Pu capable, pu envie. C’est finalement le retour à l’auberge des anglais rencontrés vendredi (avec qui on a entamé la conversation vendredi matin en disant « Jetlag? ») qui m’a sorti de ma bulle. Il y avait un feu d’artifice en ville, le lancement du festival de la ville, c’était vraiment cool. Ils étaient lancés depuis partout dans la ville : des pontons sur la rivière qui y serpente, des ponts qui l’enjambent, et le plus impressionnant, du toit des gratte-ciels. Ca pétait de partout, c’était vraiment superbe. Jamais vu un feu d’artifice si étendu, si large. Il y en avait tout autour, sur 180 degrés devant nous. Et puis c’étais avec du monde, très agréable aussi.

Bon, je disais tout ça, que je ne file pas trop et tout ça. Je ne regrette rien pour autant. Ce serait stupide. C’est juste pas toujours évident d’être son propre psy. A un certain point, on en a marre!!! De toujours se dire qu’il faut aller vers les gens, toujours s’ouvrir par soi-même, de savoir que les gens ne viendront pas spontanément vers soi et que c’est à nous d’y aller. Je le sais bien. Mais j’ai pas nécessairement la force, le guts d’y aller…

En conclusion, un conseil. Certains le connaissent, le font déjà, d’autres sont gênés peut-être… En tout cas. Si vous voyez quelqu’un qui a l’air étranger et qui est très discret, qui ne semble pas très à l’aise de parler, ben allez-y, parlez-lui! Il n’aura peut-être pas la face super positive, n’aura pas un look très invitant avant que vous lui parliez, ce sera normal… Il est perdu dans une bulle, dans SA bulle, où il ne comprend rien de ce qui se dit autour et il en a marre de toujours être concentré pou essayer de s’intégrer… Donc parlez-lui, parlez-lui lentement, avec votre bon français, pas votre slang de fond de rang! Allez vers lui, vous n’aurez rien à perdre. Au pire, il n’aura pas envie de parler et alors le sujet est clos. Vous n’êtes pas stupide pour autant. Ou encore vous prendrez 10 minutes de votre temps et vous rendrez compte que la personne n’est pas aussi renfrognée qu’elle en avait l’air avant d’ouvrir la bouche… On est tous des humains, et pas si différents que ça. Et si ça se trouve, vous découvrirez là une personne super (il faut des couilles pour voyager seul!), vous découvrirez en lui une nouvelle culture, de nouvelles préoccupations, des questions, vous en apprendrez sur son pays, sur ce qu’il vit… Bref vous risquez de vous faire un ami!

En tout cas si vous passez par le Brisbane Backpackers Resort, 110 Vulture Street, et que vous voyez un grand roux assis à sa table, vous êtes les bienvenus! Je parle français et anglais, je me débrouille en espagnol… et j’ai plein de jasette!

2 commentaires:

  1. Salut groupe!

    Je fais un test pour savoir comment on fait pour laisser un commentaire sur le blogue...

    Take care,
    Étienne

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  2. Hihi, keske je me reconnait dans tout se que tu dis!!!
    Plein toi pour l'Australien mais je te rapel que tu es bilingue, je sais pas si tu te souvien de mon anglais mais je galere a mort ici (o fait je suis aux USA :) )
    Bref, moi ossi un pe de homesick au debut et surtout dur de te dire que t'a pas d'ami sur place avec qui traine et tout au debut. Tu te sent tellement seul, c dingue.
    Bref, je pense que maintenant ce cote la sa va mieux, moi ossi j'ai rencontre quelques personnes mais c toujours pas naturel!
    Desole de repondre aussi tard, mais j'avais pas mal de chose a faire!
    Tien le coup sa va passer ( je parle en general)
    Gros bec ;)
    Julie

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