C’est fou! Fou… J’ai fini! Enfin! Yessssss! C’est le plus fou. Le 15 janvier est arrivé, est passé même, et il s’est finalement bien passé. La folie, avant tout, c’est d’y être arrivé. Mon rapport de projet est rendu, terminé, complété… et le projet qui vient avec tire dont très très beaucoup à sa fin!
La folie aussi, ce sont les réalisations des dernières semaines… Du projet et rapport qui n’allaient nulle part jusqu’à la fin novembre, je dois dire que je suis bien fier du résultat final. J’y ai mis les bouchées doubles depuis décembre, et tout particulièrement ces deux dernières semaines, depuis mon retour de Sydney. Vous aurez d’ailleurs peut-être remarqué que mes présences sur ce blogues se sont raréfiées… ça vient avec…
Voilà donc. J’ai pondu un rapport, que dis-je, une thèse de 100 pages, remplie de divagations scientifiques… Un gros rapport de lab en fait, c’est de ça que ça a l’air. Avec intro, résultats, discussion, conclusion… mais un costaud. Et pis… bien entendu, dans la langue de Shakespeare. C’est ça le plus impressionnant! Il devait être rendu au secrétariat, à Lausanne, à midi (heure suisse), le 15 janvier.
Et la folie, c’est aussi comment se sont déroulés ces derniers jours. D’une intensité de travail que je n’avais jamais atteinte je crois… Ainsi, toute la semaine, j’ai finalement senti la pression, le stress, monter. J’avais bien entendu travaillé toute la fin de semaine, et la semaine n’a pas été de tout repos. J’arrivais vers 8-9h le matin, et je n’ai jamais quitté avant 19h30 de toute la semaine… 22h mardi. 20h mercredi, tôt, parce que je devais vraiment aller faire l’épicerie (qui ferme à 21h…) Le boulot avançait rondement, à mon goût, même si je voyais la masse de travail devant moi qui ne diminuait pas très rapidement!
Et pis jeudi matin, après une courte nuit de 6h, c’était le début du sprint final. Assi devant l’ordi à 8h à écrire, toujours écrire… et mettre en page, et faire des graphiques, et des calculs, et chercher dans des bouquins, et dans la littérature scientifique… J’y ai passé la journée. J’avais prévu de la bouffe pour le midi et le soir… et elle a été utile.
Bon, et pis j’avais des mesure à refaire sur des micrographies (MICROscope – photoGRAPHIE)… Il était rendu 23h. Bon, j’avais tellement de motivation, j’étais super « mindé » à travailler cette journée là. Alors go pour les mesures… Jusqu’à 2h du matin dans le labo de microscopie… Et de 2h à 3h, je reviens au bureau pour faire la « mise en page » de ces nouveaux résultats…
Et alors vient la question : 3h du mat. Je fais quoi maintenant?!? Rentrer à la maison me prend 30 minutes. Je vais probablement prendre une douche, flâner un peu. Je vais dormir à 4h. Faudrait que je sois au boulot à 8h pour faire la journée de vendredi au complet comme prévu. Ce qui implique me lever à 7h…. La réflexion n’a pas été compliquée : dodo à l’université! J’ai trouvé un coin un peu sombre et j’avais remarqué la présence d’un matelas… Me suis installé sous une table où il faisait un peu plus sombre, un sarrau de laboratoire comme « couverture »… Et j’ai ainsi dormi un bon 4h. Déjeuner au café du coin, à l’uni, avec le gros kit : « Canadian Pancakes ». Juste pour ça je trouvais ça drôle. (mais ce qu’ils appellent du sirop d’érable, c’est définitivement du sirop de pôteau!)
Et la journée de vendredi donc : folle. Concentration ultime jusqu’à l’heure de tombée, pour envoyer le tout en bonne et due forme. De jeudi matin à vendredi soir, j’ai travaillé 28h. J’en ai dormi 4. Et j’ai passé 37h à l’université, jusqu’à 21h vendredi…
Et la folie… c’est aussi la technologie qui nous a rendu un fier service, à bien des égards. D’abord, pour nous « corriger ». Parce que nous (moi et Daniel, qui faisions tous deux le même genre de projet et devions rendre nos rapports en même temps, hier) voulions discuter avec notre prof ici de nos résultats, de ce que nous écrivions.
Je l’avais rencontré lundi et mardi, c’était très utile. Je comptais le revoir jeudi et vendredi… Mais jeudi, nous n’en avons eu aucune nouvelle… il n’est simplement pas venu à l’université. On avait pourtant plusieurs choses à discuter, le tout avant vendredi! Au plus vite en fait…
Nous en avons finalement eu des nouvelles vers midi : il est malade, contagieux, et doit rester à la maison… MERDE! Finalement, nous avons changé notre mode de travail : il était chez lui, devant l’ordi. Nous étions chacun à nos bureaux, devant nos ordis… Nous envoyons par internet des bouts de nos rapports qu’il lisait et commentait pendant que nous rédigions le reste… Et on se parlait au téléphone au besoin… C’était vraiment super intense, et très très efficace! Et le plus fou, c’est qu’il aurait pu être partout dans le monde avec internet et un téléphone et on aurait pu travailler ainsi, et c’était très efficace!
Et de la même manière, le rendu de nos rapports à Lausanne s’est fait en version futuriste… L’heure de tombée était midi, en Suisse, en version imprimée… Ce qui nous laissait jusqu’à 21h avec le décallage horaire, ou plutôt avant 21h de manière à laisser le temps à l’impression de se faire sur place…
La stratégie donc, c’était que Valentin, un ami à Lausanne, attendait nos rapports à compter de 9h le matin. Je mettais ça sur le serveur de l’université, il téléchargeait, imprimait et rendait le tout au secrétariat dans les délais prescits… (Je profite d’ailleurs de ce billet pour lui dire un gros merci, il nous a rendu un fier service!) En conséquence (merci internet!), le rapport sur lequel j’ai travaillé comme un fou pendant 2 semaines, lorsque je l’ai eu terminé, a mis 20 minutes avant d’être remis en copie papier à qui de droit, à 15000 km d’ici… C’est définitivement le plus fou de l’histoire!!! J’ai appris ce vendredi à quel point la technologie peut être performante… quand on sait l’utiliser, et quand ça fonctionne…
Et finalement, je vous laisse sur un extrait d’un courriel que j’ai rédigé en envoyé à ma famille vendredi soir. J’en ai commencé la rédaction en terminant mon rapport, après l’envoi, mais l’écriture s’est étirée sur plus de 2h, car je suis resté disponible pour aider Daniel avec la finition de son rapport, et me charger de l’envoi à Lausanne… Un bon thriller…. C’est la même histoire que je viens de décrire, mais en plus intense, parce qu’écrite en « Live »! Voici :
* Bon, je relis le tout avant de mettre en ligne, le courriel qui suit s'avère une répétition de ce que vous venez de lire, avec d'autres mots, plus d'émotion et de suspens... Lisez si vous avez envie, si le temps et l'envie vous manquez, vous ne manquez pas grand chose à vous arrêter ici...
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GOOD MORNING QUÉBEC!!!
Voilà! Done! F-E-FE-N-I-NI, FENI!
Ouf... Je ne sais même pas quoi dire... Franchement, je ne réalise pas que je suis rendu là, qu'on est le 15 janvier, passé 18h, et que mon rapport est au moment où j'écris ces lignes en train d'être imprimé par Valentin.
Ouf... Les 36 dernières heures ont été d'une rare intensité. Je suis arrivé à l'université à 8h hier matin (j'avais quitté "tôt", à 20h la veille). J'ai bien avancé la discussion, comme prévu. J'ai poursuivi inlassablement pendant toute la journée, sans me laisser déconcentrer. J'avais de la bouffe pour tenir un siège et j'étais mindé à y rester!
J'ai finalement du refaire plusieurs mesures (comme ce que Jérôme avait fait), je les ai fait de 23h à 2h du matin (en ayant travaillé non-stop depuis 8h le matin...) J'ai finalement fait la mise en page de ces nouveaux résultats de 2h à 3h, et je me suis couché dans un coin discret sur un matelas qui traînait... un sarrau de lab comme couverture, le vrai geek! (un geek, en gros c'est comme un nerdz, un rat d'université, avec la dimension ordi branché intraveineux... Un gars qui programme des ordis par exemple...)
Et pis ce matin, j'ai repris de plus belle... Je m'attendais à avancer plus rondement, mais j'étais limité parce que je n'avais pas le feedback de mon prof. Imaginez-vous donc... il a attrappé un virus super contagieux et qui semble assez désagréable (et c'est pas une joke!)... Il était malade hier, et a été diagnostiqué ce matin. Avec pour conséquence qu'il n'est plus venu à l'uni depuis mercredi... Hier on ne savait pas ce qu'il avait... mais il n'est pas venu et on était bien mal pris...
On en a eu des nouvelles a midi, le stress commençait à monter dangereusement!
Et finalement il a travaillé avec nous depuis chez lui. Nous lui avons envoyé des parties de nos rapports par courriel qu'il corrigeait à mesure... et nous appelions au besoin pour discuter avec lui...
Très particulier comme méthode de travail, mais franchement nous n'aurions pas pu être plus efficaces. Il est parvenu à corriger 2 rapports en un après-midi, le tout pendant que nous écrivions... La technologie nous a rendu un grand service. Il aurait pu être n'importe où sur la planète et notre méthode n'aurait pas été différente. J'ai appris quelque chose de nouveau aujourd'hui par rapport au potentiel du travail à distance... Je vais m'en souvenir.
Et franchement, quel après-midi! Je n'ai rien connu d'aussi intense sur le plan de l'adrénaline cérébrale. Il faut produire, et ça produit! Vraiment impressionnant!!! Tout un feeling!
Il est maintenant 19h30, l'écriture de ce courriel est commencée depuis plus d'une heure parce que Daniel n'a pas terminé, et dès qu'il me demande de l'aide je lui réponds dans la seconde. Je viens de faire sa mise en page, avec numéros de page et tout et tout... Et Valentin attend à l'autre bout d'Internet pour imprimer le tout, il reste 90 minutes avant midi heure de Suisse...
C'est une journée très techno, futuriste... Le document sur lequel j'ai travaillé toute la journée, 2 minutes après avoir été sauvegardé ici, était en impression à Lausanne... Je vous avoue que je suis impressionné. Bel outil de travail!
Bon, comme vous voyez j'ai soudainement plus de temps pour écrire... je suis encore sur l'adrénaline, mais quand je vais tomber... ça va tomber! On va certainement aller savourer quelques bières dans les prochaines heures, quand tout ça sera terminé... Mais je vais tomber vite!!! Suis crevé.
Il est maintenant 19h55, Daniel court comme un bon pour finir vite... H - 65 minutes... Faudra pas que l'imprimante plante rendu à Lausanne! Valentin commence à mettre de la pression via Facebook...
Quelle journée techno! Ais-je dit que je suis impressionné?!? Bon, et pis vous êtes privilégiés, vous assistez à la fin de nos masters avec commentaires en temps réels (j'avoue que j'écris aussi pour en garder une trace de tout ça, juste pour moi!)
Peut-être même que ce courriel ira en blogue tout de go, pourquoi pas?!? Il a du style...
Bon, et pis je dois dire que je suis très "fier" (autant qu'un étudiant peut être fier de son prof) de mon superviseur aujourd'hui. C'est la merde qu'il ait été malade, mais il a vraiment "assuré" comme disent les français. De 13h à 18h, nous étions tous les 3 dans une bulle de concentration incroyable, lui au bout du fil à partager notre monde... C'était très intense!
Bon, 20h05, Daniel achève d'achever... faudra que ça parte vite, je commence à lui mettre de la pression... H - 55 minutes. Mon rapport est déjà rendu, imprimé et remis au secrétariat...
* pause *
20h18: 2e rapport PARTI! J'attends la confirmation de Valentin, c'est en route vers l'imprim * pause * te. 20h19: ça imprime à Lausanne. H - 41 minutes, ça va jouer!!!
Bon, alors la pression retombe doucement... Pour la première fois depuis longtemps: c'est la FIN DE SEMAINE!!!!!
Bon... alors... ça va me faire tout drôle de ne plus avoir de pression tout d'un coup... Je vais être obligé de dormir et de ne rien faire. c'est chiant ;)
Voilà 2h que j'ai commencé l'écriture de ce courriel... c'est cocasse!
Sur ce, la bière va être bonne.
Un lit avec un oreiller, une douche et une brosse à dent ne feront pas de mal non plus...
Bon vendredi!
A tout bientôt.
Étienne
... crevé ... et satisfait!
P.S. 20h39, 2e rapport imprimé, relié et remis au secrétariat...
Bonne nuit!
Why singularity won't happen
Il y a 9 ans
Rassure-toi, ton récit reste intéressant, car la situation n'est pas banale!!!! Encore BRAVO!!!
RépondreSupprimerEt bon dimanche à Brisbane!