« Et c’est pas fini – c’est rien qu’un début » disait le refrain…
Et pourtant je croyais que j’avais atteint le fond, que j’approchais de la fin. Ces deux derniers jours avaient été empreints d’une tristesse profonde, tranquille, sans larme. Juste un vide. Douloureux. Je croyais que c’était la fin, ce n’était qu’un début.
J’ai appris malgré moi des vérités plus cruelles et douloureuses que je n’en attendais. Je me sentais capable de vivre avec la réalité à laquelle j’étais confronté. J’étais en train de m’y faire. Mais ce n’était pas fini, ce n’était qu’un début… Une terrible tempête a donc fait rage au fond de moi tout au long de la journée. Une tempête de rage. J’ai bouilli. Bouilli de rage.
Et ce soir, face à toute cette soupe, je n’ai eu d’autre choix. Je l’ai fait. C’était la première fois depuis mercredi dernier. C’était la dernière aussi. Je lui ai écrit. Pas pour blâmer ni blesser. Juste pour parler de la vie, de ce que j’en crois. Parler valeurs…
Cette tempête qui m’a rendu totalement dysfonctionnel tout au long de la journée était aussi accompagnée d’une tempête bien réelle, inattendue et inhabituelle. Une tempête du sud, une tempête de l’été trop long. Une tempête de poussière. L’est de l’Australie, de Sydney à Brisbane, a été envahi par un banc de poussière ocre, sèche et chaude. Et du vent. Un grand vent, chaud.
Paysage surnaturel, visibilité réduite comme dans une brume pas de la bonne couleur… On n’y voyait pas très loin, c’est une chose, mais c’est surtout l’impression de sècheresse qui prend à la gorge qui frappe. Et l’odeur. Cette odeur qui doit être celle du désert, de la sècheresse… On dit que c’est très rare, certains disent n’avoir jamais vu ça… Pour moi qui est ici depuis 2 semaines, j’aurais pu penser que c’était presque normal… Mais non.
Cette poussière n’a pourtant fait que changer l’air. Elle est si fine qu’on ne la voit pas, elle ne se dépose nulle part… Elle est juste là, colore le ciel comme lorsque trop de fumée de feux de forêts envahit les villes du Québec en été… Le soleil n’est plus alors qu’une boule toute fine dans le ciel (ce soleil d’ailleurs qui ici indique le nord au zénith… je suis dans l’hémisphère sud!)
J’arrive tout juste de courir. Après cette journée pénible ou je suis arrivé au boulot à 13h et n’ai rien fait jusqu’à revenir ici vers 16h30 (en prenant soins de m’incruster dans une partie de Ultimate Frisbee que j’ai croisée sur mon chemin du retour…). J’ai ensuite écrit. Je lui ai écrit. J’attendais que ça fasse du bien. J’attendais à pleurer et rager. Et je suis pourtant resté tout calme, tranquille… j’ai dit ce que j’avais à dire, simplement.
Et puis je suis allé courir. La musique punk-rock trop forte de ma jolie coloc fait jouer me fait du bien. Et puis les endorphines font leurs effets. Ainsi, tout se placera certainement… L’analogie entre les deux tempêtes se prolonge… Dans les deux cas tout était ocre. L’un de poussière, l’autre de colère. Toutes les deux laissent un goût amer dans la bouche. Toutes les deux donnent envie de pleurer.
Mais j’arrive de courir, pour constater que la poussière est partie, la lune et les étoiles brillent comme hier soir, comme demain. Ma tempête aussi passera, le mauvais goût passera et demain matin le soleil brillera de sa vraie belle couleur.
Après tout, la suite du refrain ne dit-elle pas « Non c’est pas fini, c’est rien qu’un début, mais c’est le plus beau des commencements »…
Why singularity won't happen
Il y a 9 ans
J'ai trouvé ce billet touchant et bien écrit.
RépondreSupprimerLa douleur est pénible et difficile, mais tu as réussi à en faire un billet métaphorique qui m'émeut et me plonge dans tes tempêtes, la météorologique et l'émotive. Géniale la photo, qui nous fait voyager en Australie et qui vaut mille mots quand au reste de ton texte! Les journées de grand vent que j'ai vécues au Burkina Faso avaient la même couleur.
Garde ton esprit positif et entretiens tes endorphines! Les tempêtes finissent toutes par passer comme tu le dis si bien.
Grosses bises
XXXXXX
Louise
Magnifique texte, tout comme la photo d'ailleurs.
RépondreSupprimerJ'espère que la douleur que tu as ne gache pas trop la joie et le plaisir de la découverte d'un nouveau pays et que tu trouves des personnes bien réelles pour te changer les idées.
En tout cas, je pense à toi et suis sur que tu sauras rapidement t'entourer de personnes bienveillantes car franchement, comme on dit chez nous, t'es un type en or.
Ce ne sont que des mots sur ton blog, mais sache que je suis suis sincèrement désolé pour ce qui t'es arrivé. Rémy m'en a parlé aujourd'hui... Il m'est impossible de me mettre à ta place et comprendre ce que tu dois sentir en ce moment, mais j'en ai une petite idée tout de même. La colère et la tristesse ne s'en iront pas de suite. Seul le temps guérira tes maux. Je suis heureux que tu puisses aller de l'avant (malgré les changements de dernière minute). Tu l'as bien compris, il y a tant devant toi, il faut juste le voir (pas facile c'est vrai). Tu te trouves dans un coin extraordinaire du monde (belles photos!) à découvrir et qui va te réserver de belles surprises sans doute! Je ne peux que te souhaiter "tout de bon" pour la suite (une expression bien d'chez nous aussi!). A bientôt sur ton blog. Courage.
RépondreSupprimerCoucou mon petit Etienne!!!!
RépondreSupprimerBon, j'ai bien compris je ne te pose pas la question mais j'espere que tu profite quand meme un peu de temps en Australie!!! Di toi que c'est juste pour 6 mois (gspere plus si tu aimes :) ) donc profites en!! Et comme qui dirai je sais pas qui "ya plein de poisson dans l'ocean" ou aussi "1 de perdu 10 de retrouver"!!
Bref je fais ma conne (comme tjr tu me dira) :) mais PROFITE!!!!!!!
Gros bisous
Julie